INQUIETUDE
1915 : Un poilu, à un autre :
- "Pourvu qu'ils tiennent !"
- "Qui ça ?"
- "Les civils."
C'est un peu le problème aujourd'hui.
Le système français actuel repose sur le mythe du marché "libre et non faussé", chose qu'il est difficile de faire quand la production se concentre sur quelques opérateurs historiques, à savoir en France, EDF (électricité de France), Enedis, ex GDF (gaz de france) et CNR (compagnie nationale du Rhône). Le plus gros est EDF, Enedis a des centrales thermiques et des centrales nucléaires en Belgique, et la CNR des barrages sur le Rhône.
Mais "pour faire baisser les prix", nous dit on, "il faut de la concurrence".
Donc, on a crée RTE (réseau technique de l'électricité), chargé de l'infrastructure de transport, pour éviter, comme dans certains pays d'avoir des arbres de noël dans les rues, tellement il y a de lignes électriques, et, historiquement, la fusion de 1000 compagnies d'électricité après 1945, en une seule, a permis d'énormes économies et de réseaux, et de normes (elles avaient toutes les leurs). RTE reçoit une redevance pour acheminer l'électricité que d'autres vendent.
Comme la concurrence, sainte, sacrée et divinisée ne peut pas exister quand un produit pratiquement tout et les autres rien, on a crée l'ARENH. (J'en vois déjà qui sont perdus, là !). L'ARENH, c'est "l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique". Qui contraint EDF à céder 100 TWh/ an à des "fournisseurs alternatifs", qui sont faciles à reconnaitre : Elles sont toutes situées à La Défense, et leur connaissance du secteur est souvent profond : elles savent comment allumer la lumière et la climatisation. Ils achètent, quand ça leur chante, à 42 euros le MWh, généralement quand le cours est au plus haut, et il leur arrive de le revendre, bien plus cher... à EDF, qui, à ce moment, est obligé de leur céder et qui n'a plus d'électricité à fournir à ses propres clients.
On a aussi crée le CRE (commission de régulation de l'énergie) chargé de la bonne application des textes.
Il n'aura échappé à personne, que, la création de toutes ces instances sécrète une bureaucratie d'amis et de copains bien payés. Une Nomenklatura, une noblesse d'état...
Le seul impact est de vider EDF de ses marges bénéficiaires au profit de spéculateurs qui engrangent de gros bénéfices, sans assurer les coûts. Ce qui n'empêchent pas certains, quand même d'avoir fait faillite ou pour certains, de renoncer. En général, c'était de grosses sociétés cherchant une diversification avant de s'apercevoir qu'ils avaient les doigts dans un merdier. "Shithole" en godon.
Parce qu'ils sont quand même obligés de trouver des emmerdeurs, enfin, des clients particuliers. Pour les trouver, il faut proposer des prix plus bas qu'EDF, et en période d'augmentation des prix, certains ont tout arrêté et viré leurs clients.
Donc, avec ce système vendu, comme "faisant baisser les prix", on est arrivé à un "système qui fait augmenter les prix"... Pour "sauver la concurrence", et au passage, empêcher la flambée des prix en Allemagne, ou du moins, la limiter... En 12 ans, les prix ont doublés...
Résultats : il y en a plusieurs.
Au niveau de la consommation, les "clients historiques", des plombiers chauffagistes et électriciens, à savoir, les particuliers qui possédaient des chauffages électriques à effet joule, font le bonheur de ces dits corps de métiers. En effet, pour l'accession à la propriété, c'est plus économe d'avoir un chauffage électrique, mais on a froid et on s'y ruine. Dès que les ménages ont un peu de liquidités, ils changent de système, pompe à chaleur, poêles à bois...
Ensuite, les systèmes de panneaux solaires à brancher directement, sans revente, se vendent à grande échelle. Cela permet au moins d'économiser la journée.
Ensuite, les électriciens sont submergés de demandes de devis pour des systèmes de panneaux avec auto-consommation et revente du surplus, voir avec stockage (mais c'est encore rare).
Ensuite, les températures de chauffage visiblement baissent fortement chez les particuliers, rappelant "les heures les plus sombres de notre histoire" (forcément, à l'époque, il n'y avait presque pas d'électricité et le chauffage était un souvenir lointain) de 1940 à 1948 à prononcer en français et d'une seule rafale (sans respirer) : "Laizeurlaiplusombredenotristoire" pour respecter le politiquement correct des "progressistes de gauche".
Bon, comme on devine un agacement certain, et même un certain agacement, politiquement, ça donne ça :
La carte du vote Rassemblement national, par communes aux dernières élections européennes. Il est en tête dans 32 613 communes sur 35 015.
Visiblement, l'arrière ne tient plus. En gros, le seul endroit où le macronisme est implanté, c'est Paris, un Paris peuplé de cadre, ou une femme cadre est tellement décérébrée qu'elle est capable d'aller se promener avec son bébé dans un enclos à loup.
Pour voter pour le pouvoir, il faut être simplement privé de tout sens des réalités...