LE MECANISME DE RETRACTATION DES EMPIRES
17 Février 2025 , Rédigé par Patrick REYMOND
Le mécanisme de rétractation des empires est simple.
Il grandit, son infrastructure aussi, puis il faut l'entretenir, et au bout d'un certain temps, le coût devient exorbitants et on commence à se poser des questions sur certaines structures et déploiements.
Bref, on se met à regarder les balances entre les coûts et les bénéfices. Quand les coûts finissent par dépasser les bénéfices, on finit par abandonner certaines positions.
C'est vrai pour l'empire américain, et encore plus vrai pour des constructions commerciales telles Walmart, Intermarché, qui imitent d'ailleurs grandement les structures impériales et administratives des états. Walmart quadrillait le pays comme les révolutionnaires français ont crées les départements, il fallait un Walmart disponible pas trop loin.
Quand Walmart ou Intermarché constate qu'un établissement n'est pas rentable pour une raison ou une autre, ils coupent, sans regrets. Ce sont des sociétés commerciales qui n'ont pas d'autres ambitions que de rentabilité, si elle n'est pas là, tant pis, on arrête les frais le plus vite possible.
Pour l'empire US et tous les empires qui ont précédé, c'est pareil, avec un peu plus d'inertie, causé par l'entêtement et toujours les mêmes problèmes de propagande, et celle-ci tellement distillée, doit pouvoir vendre l'inflexion à un moment après avoir chanté victoire durant de très longs laps de temps.
Quand les romains eurent épuisé les mines Daces, ils finirent par abandonner cette province devenue une charge nette, devant la pression barbare, qui mirent quelques temps à assimiler cette conquête, et leur laissa une paix relative derrière l'autre rive du Danube, pour les autres conquêtes faites à l'optimum de l'empire, le même problème se posa.
En Ecosse, le mur d'Antonin, fut abandonné au bout d'une vingtaine d'années, l'Ecosse était trop pauvre pour supporter des grosses armées romaines, et l'intervention des légions se faisaient par petits groupes, qui finissaient par être massacrés, et la pauvreté de l'endroit en faisait un coût net.
Le même problème eut lieu en Allemagne. Massacrer les tribus, construire des forts permit de déclarer des victoires toujours vaines, et là aussi, tout autant coûteuses en vies humaines qu'en argent.
Les romains se replièrent sur le Rhin et tinrent cette ligne quelques centaines d'années.
La Mésopotamie, aux frontières de l'empire Parthe fut encore plus vite perdue, une fois Trajan mort.
Trump, donc, est cohérent, quand il abandonne l'Ukraine à son sort. C'est un coût, largement irrécupérable même s'il cherche à ne pas tout perdre (mais c'est douteux qu'il y parvienne). Quand aux européens, ils vivent dans l'angoisse d'être abandonné, après avoir été les séides et les sicaires de l'empereur déchu. De fait, tel Adolf, ils vivent dans le Bunker de leurs illusions, rêvant d'envoyer des armes qu'il n'ont pas et des troupes qu'ils ont encore moins. En fait, les débiles assez fous des armées d'occident qui voulaient aller combattre en Ukraine, y sont déjà ou sont déjà morts.
Effectivement, Donald doit se poser aussi la question de savoir si certaines des conquêtes de Joe Robinette Biden ne sont pas aussi des coûts irrécupérables, tels les états Baltes. Ou même les états d'Europe centrale. Peut être pas la Pologne, mais Moldavie, Roumanie, Bulgarie, ex-Yougoslavie, Hongrie et Slovaquie, n'ont pas véritablement d'intérêt économique. Au moins pour les USA, et sans doute, pas davantage pour les pays d'Europe Occidentale.
Quand à savoir si garder, pour les USA, l'Europe occidentale désindustrialisée est un bon deal, c'est aussi une question. Quand ils auront fini d'éviscérer ce qu'il reste de l'industrie, ils pourront repartir sans état d'âme.
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