LA VERITE EST AILLEURS
"Le réseau SNCF actuel est celui de 1854.
Celui des grandes compagnies avant que l’état force celles-ci d’investir dans des lignes peu rentables.
De toute façon, le train est adapté au transport de marchandises sous forme de trains complets (blé, eau minérale, containers, charbon, minerais de fer…) sur des distances assez grandes.
Ces marchandises ont fortement diminué et les distances sont trop faibles pour rivaliser avec les camions".
De fait, quand on lance une idée, et une construction comme les chemins de fer, on commence à un endroit où la rentabilité ne fait aucun débat ni ne pose aucun problème. La première voie de chemin de fer français est la ligne Saint-Etienne Andrézieux (qui n'existait pas à l'époque), et sa rentabilité était évidente. Elle transportait à la Loire le charbon stéphanois, et comme le charbon ne dort pas, la ligne peut être utilisée de jour comme de nuit et voir les navettes en permanence.
Mais comme on est en France, pendant longtemps, on a dit que la première voie de chemin de fer, c'était Paris-Saint Germain en Laye, en oubliant de dire que c'était la première ligne DE VOYAGEURS, et donc, la première ligne où la question de rentabilité se posait, l'homme ayant besoin de sommeil, et une fois arrivé à destination, ne repartant pas de suite dans l'autre sens, il existe le matin et le soir des heures de pointes, mais le reste du temps, la ligne est superflue. Elle ne peut être utilisé au contraire des lignes liées aux productions minières, tout le temps de façon profitable.
La deuxième ligne de chemin de fer elle, ce n'est même pas la parisienne, c'est Saint-Etienne Lyon, construite, elle aussi, pour le charbon. Elle aussi sera profitable, très profitable, même si le canal Givors-Rive de Gier, en meurt. En 1831, innovation, elle est ouverte aux voyageurs (bien avant le 1837 de la ligne Paris-Saint Germain en Laye). En 1833, la ligne d'Andrézieux est prolongée jusqu'à Roanne, enfin, le Coteau, Roanne ayant refusé le chemin de fer.
Les autres lignes sont souvent liées à l'exploitation charbonnière et sont donc sans souçis de rentabilité et le capitalisme en état de bulle spéculative se rue sur les concessions accordées par l'état et l'on s'aperçoit très vite qu'hors le pondéreux comme les minerais et spécialement le charbon, les chemins de fer ne sont pas rentables. En 1878 la première compagnie est nationalisée (à l'époque on parle de rachat)et toutes progressivement passent sous la coupe de l'état, parce que, simplement, elles ne sont généralement pas rentables, le fret insuffisant et irrégulier, le nombre de passagers est aussi insuffisant. Si, globalement, le pays en a profité pour se désenclaver et a vécu un essor bénéfique, le réseau n'a jamais été rentable. En Angleterre, il existait une nette différence et de taille du réseau et volume de fret ferroviaire.
En 1921, la convention fait que l'indépendance des compagnies devient fictive et 1937, la nationalisation est la preuve de leur triomphe et de leur faillite. Indispensable et jamais rentable, ayant quand même, réussi à couler la batellerie, réduite à une portion congrue et certaines compagnies étant acculées à la faillite.
En 1946, la première autoroute est ouverte, et la fin de la guerre et le nouvel essor du transport automobile fait que ses jours deviennent de plus en plus difficiles, et la SNCF ne devient finalement qu'une "RATP élargie", destiné essentiellement aux parisiens avec un réseau de plus en plus réduit.
A son apogée, le réseau était de 42 000 km, complété par un réseau local de 20 000, il n'est plus que de 27 000 en 2023. Sa rentabilité est fictive, la SNCF est d'ailleurs concurrencée par des compagnies étrangères sur les lignes rentables (je vous rassure, pas sur les autres).
De fait, le transport routier, lui aussi, n'a aucune rentabilité, il ne paie pas les infrastructures qu'il utilise, c'est le rôle du contribuable.
Tout est dépendant des sources d'énergie. Le chemin de fer était le transport à l'époque du charbon roi. Aujourd'hui, c'est le pétrole qui est encore roi.
On peut imaginer d'ailleurs que la décroissance des disponibilités énergétiques fera qu'on laissera vieillir le plus longtemps possible le matériel roulant et qu'on remplacera le plus tardivement possible.
Il est aussi réaliste de penser que bien des lignes sans passager, et pas que pour le transport ferroviaire, seront supprimées ou du moins, raréfiés, même et surtout pour les bus. Souvent, ils roulent à vide ou avec très peu de voyageurs.
De fait, l'automobile n'a pu percé que parce qu'elle était moins cher que le train, et qu'une voiture pleine de passagers coûte nettement moins cher que le nombre de billets.
On nous a dit bien des choses ces temps ci, qu'on trouve des terres rares, pas vraiment rares, un peu partout, y compris dans les cendres minières, mais on ne dispose pas de moyens de raffinage, quasi monopole chinois, qu'on trouve du phosphate et qu'on a réussi à extraire l'uranium de l'eau de mer, de manière rentable.
De fait, cela ne changera rien, pour faire des centrales nucléaires, il faut du béton, de l'acier, pour faire des routes, il faut du goudron, et du pétrole pour les engins.
Bref, c'est pas à coups de petits bras musclés qu'on va exploiter des mines... Ni transporter les produits..