2010-2020 (II)
Il y en a que le bon sens n'étouffe pas. Il parait que des décervelés se posaient la question de la stagnation du monde arabo-musulman depuis le XII° siècle.
Bon, dans mon immense bonté, je vais apporter la réponse braudelienne : regardez le monde méditerranéen et dites moi où est le bois ?
Les ressources sont très basses au sud de la méditerranée et l'Europe a l'avantage d'avoir eu des forêts qui repoussent vite.
La crise de dépopulation du XIV°siècle transforme la France en forêt (et plus largement l'Europe), lui donnant le combustible de sa reprise.
Sous la première partie du règne de Charles VII, on parle de "forêt de brigands"...
Rappel historique : si Hermann (Arminius) peut écraser Varus en l'an 9, c'est qu'il dispose de plusieurs facteurs :
- il est formé à la romaine, il connaît leur manière de combattre,
- il va utiliser l'espace stratégique allemand, et les forêts,
- il ne va pas tout risquer sur une bataille, les harcèlements dureront plusieurs jours.
Il va donc donner aux germains la victoire de Teutoburg, et les germains vont utiliser cette victoire.
Grâce justement à leurs profondes forêts (ils sont peu nombreux), ils disposent d'une énergie illimitée, qui leur permet de forger des armes de plus en plus perfectionnées.
Si elles sont déjà d'excellente facture au premier siècle, au V° siècle, elles dépassent en qualité largement les armes romaines. Les unes sont totalement en acier, les armes romaines sont en acier uniquement sur la surface.
Les armes de l'empire sont donc des faux, le seul progrès de métallurgie des romains concerne la monnaie : dans leurs piéces en alliages, ils apprennent à faire remonter l'argent dessus et à laisser le cuivre dessous...
Déjà, le sort de l'empire romain et le sort du monde musulman a été dicté par UNE contrainte, c'est la CONTRAINTE ENERGETIQUE...
Il est clair aussi que, l'avenir de l'Egypte et du monde musulman, n'est pas dans le tourisme.
Dans tous les cas, la solution est dans une économie productive.
Contrairement à T. Meyssan, je pense que la donne sociale est essentielle. Si les régimes arrivaient à faire vivre les populations, ils n'auraient pas de problèmes de survie.
Mais la donne sociale empêche toute normalisation.
Le tourisme peut être une ressource importante, il ne peut faire vivre un pays complet. La servilité des gouvernants a vécu, elle ne peut se perpétuer longtemps dans une mise à l'écart de la population de plus en plus large.
Surtout que les budgets destinés à ces populations se réduisent...
Sous le couvert de la cocotte-minute, on s'aperçoit de l'autonomie des masses, vieille rengaine marxiste. Les masses égyptiennes et algériennes contestent fortement. Parce qu'elles n'ont pas le choix. ça ne peut pas continuer, tout simplement.
Le reclassement des populations, dans une crise énergétique, se fera naturellement. La disparition des activités apparaît déjà. Les gens sont virés dans le cadre de la législation.
Les compagnies aériennes restructurent, les transporteurs virent.
Les laissés pour compte vivront quelques temps sur leurs indemnités et leurs économies, puis le reclassement se fera plus ou moins naturellement.
D'abord par un changement politique, ensuite par des changements d'activités.
Le nombre de ménages possédant un potager est passé de 32 à 42 % de la population.Et on voit réapparaître des activités oubliés : la conserve. (la différence entre
la période actuelle et la période 1780-1790, c'est qu'on a inventé depuis, la conserve...)
Je vais rappeler le XIX°siècle. Quand les chrétiens sociaux de l'époque lance le potager, le MEDEF de l'époque est contre, pour plusieurs raisons, toujours valables :
- ils se réunissent,
- ils ont une activité productive autonome,
- un autre contrôle social s'opère, (En effet, il existe d'autres codes, encore plus impitoyable. La moindre mauvaise herbe est mal vue...).
- D'autres activités peuvent en surgir, et en surgiront effectivement, artisanales, et sont encore plus autonomes,
- les grèves seront plus dures (ils ne mourront pas de faim en quelques jours)...
On peut donner la variante moderne : on échappe à la bienfaisance du marché...
Alors que les ouvriers auraient pu aller normalement se saouler au bistrot, et qu'on tiendrait par "l'aide sociale" (l'assistante sociale est la pire des engeances néo-libérale)...
Revoyez Braudel, la lutte des classes est de toutes les époques, mais les bourgeois veulent vous faire croire à la "bonne politique"...