23 septembre 2011 : la situation est révolutionnaire...
La situation empire visiblement un peu plus qu'hier et bien moins que demain. Coulés dans un moule, les politiques ne savent que faire. Ils doivent penser comme le système, mais les applications des pensées du système jettent du pétrole sur le feu des crises.
- On annonce de l'austérité grecque, pour "rassurer les marchés", cette annonce les glace de terreur,
- On annonce de l'austérité italienne, pour "rassurer les marchés", ils trouvent que la plaisanterie du cavaliere libidineux a assez duré.
- On
annonce aussi de l'austérité espagnole, aussi
farfelue qu'idiote...
Visiblement, les marchés ont très bien intégré la banqueroute grecque, les politiques pas du tout.
- On annonce du fédéralisme. Comme si l'Europe n'était pas le problème, et comme si réunir 27 insolvable, allait en rendre un solvable...
On est donc passé par tous les stades des manoeuvres de retardement, et les résultats ont été éloquents. Alors qu'on s'en serait tiré avec une cinquantaine de
milliards de pertes, pour une décote de 20 % il y a trois ans, on évoque aujourd'hui 50 %, alors qu'on est déjà à 80/90.
Merci qui ? Merci le gouvernement grec, pour ses mesures stupides d'austérité à répétition. On paiera des impôts directs à partir de 5000 euros par an, soit moins de 420/mois, alors que le coût
de la vie est aussi élevé qu'en France.
Responsable ? Une union européenne qui a couvert le pays d'or pendant des décennies, corrompant tout. Mais il était incorrect de faire allusion à une mauvaise allocation des ressources, des
autoroutes que nous avons payé trois fois, jamais finies, ou dont le tracé capricieux obéi à des impératifs locaux aussi surprenants que saugrenus.
C'est la compression du budget des populations, allié au déluge de
cadeaux pour les plus riches qui est la cause de la crise.
Et on se propose de continuer, d'aller plus vite, plus fort, plus loin.
Seuls les 20 % les plus aisés peuvent supporter l'ajustement.
Comme les allemands des années 1920, ils paieront.
J'ai un penchant pour la planche à billet, c'est le plus facile, indolore, invisible. Avec des hommes politiques transparents, c'est le plus certain.
En réalité, ce qui est masqué, c'est la crise pétrolière. Malgré la situation, le prix du pétrole est élevé.
L'Arabie Saoudite aussi est dans une évolution soviétique. La production piétine et sa consommation augmente. En 1974, le royaume n'avait pas plus de 6 millions d'habitants, aujourd'hui, ils sont
35 millions, et pas particulièrement économes en énergie.
On peut voir le schéma soviétique :
Il serait le même avec l'Arabie Saoudite.
Globalement, le problème est simple :
S’il y a peu d’acteurs et que ceux-ci sont tous très fortement interconnectés entre eux , alors l’efficacité sera maximale, mais le système sera très peu résilient et très fragile (c'est-à-dire prompt à l’effondrement soudain).
Passé l'effondrement de l'URSS, le système économique occidental a empli le monde.
Passé le moment de maturité, très court, on atteint le stade de l'effondrement. Il n'aura pas fallu 25 ans pour arriver de la fin de l'histoire, à l'implosion.
Comme le système est devenu mondial, la crise se propage par les canaux censé faire la prospérité.
Les petites monnaies qui apparurent à la fin de l'empire romain, permirent à la partie occidentale de l'empire de vivre. Elles ont duré presqu'un millénaire. c'est
sans doute, le secret du relèvement de l'occident, alors que les monnaies fortes n'intéressent que les financiers.
La plupart d'ailleurs, ne venaient que des ateliers impériaux, devenus régionaux, avec des monnaies fondantes, en cuivre, ou vaguement saucées d'argent, vite dépensées à solder les dettes.
Les USA de la période 1760 vivaient aussi avec leurs propres monnaies. On leur a imposé celle de la banque d'Angleterre, qui a apporté chômage, misère et déflation. On sait comment cela s'est fini.
Comme je l'ai déjà dit souvent, une révolution est un double processus, résultant de la conjugaison d'une dissolution du pouvoir, et d'une crise économique carabinée.
On ne respecte plus le pouvoir, et la chute de production conduit aux troubles sociaux.
Bien entendu, comme on veut refiler la mauvaise carte au populo, mais celui-ci va se voir rejoindre par les suppôts du régime.
On les connaît tous. Biens immobiliers au soleil, assurance-vie, placements boursiers.
Et voilà t'y pas que l'immobilier commence sa dégringolade (en France, du moins, ailleurs, c'est beaucoup plus avancé, dans beaucoup d'endroits, ça ne vaut plus un fifrelin), que la bourse prend
ses vapeurs (même le Twist de Bernanke lui fout la trouille, et prend des allures de tango), et qu'on parle de défaut sur la dette, d'abord la Grèce, en attendant la générale.
S'il y a une chose que n'aime pas les 20 % les plus privilégiés, c'est d'être traité comme les 80 %. Là, ça sera même pire. Comme ils ont beaucoup de laine, ils
vont se faire beaucoup tondre. Et vu les talents intrinsèques (nuls) de beaucoup, ça sera définitif. Et ils ne vont pas aimer.
On va donc assister à la, conjonction de la poussée d'en bas, et de la poussée d'en haut. Même si les douceurs des uns venaient du malheur des autres.
Avec un pouvoir politique visiblement épuisé, ça peut aller loin.