Adaptation au monde d'après...
Les américains vivent de plus en plus en mode "multigénérationnel", soit très dur (3 générations), soit plus classique, (2 générations), avec un départ du jeune qui n'arrive jamais, et qui n'est que partiel, le temps des études, et pas définitif.
C'est un mouvement lourd de voir la famille tri-générationnel progresser si fortement (ça veut dire que 2 générations sont dans la M... ouise, et se reporte sur la
plus ancienne), et déjà significatif que la décohabitation ne se fasse plus, ou mal.
Tombé à un pourcentage minimal dans les années 1970 (11 %), la cohabitation enfant-âgés /parents, est nettement remontée à 21.6 %, sans atteindre le maximum observée dans les années 1940 (depuis
le début des stats), soit 27.7 %.
Parmi ceux qui prenaient leur indépendance, soit les 25-34 ans, une part importante a fait des aller-retour, qu'ils espérent provisoires, mais qui, dans les faits, révéle un mouvement de fond, qui s'ossifie et devient définitif.
Le prix des logements, comme la construction, se situent aux USA dans un système de mort clinique qu'on ne ne veut pas avouer, et la rétention des logements par les banques masque le mouvement. Comme ceux-ci se dégradent très vite, qu'ils soient pillés ou par simple inoccupation, c'est par millions qu'ils passeront par la case "destruction", impliquant une voie de sortie de la société pétrolière, carbonifère, etc...
La société se déglingue depuis qu'elle a atteint sa maturité, c'est à dire approximativement en 1974, période où le plein emploi existait, et permettait la décohabitation. Le système a depuis, marché sur la tête, en accroissant le nombre d'exclus (chômage), et en voulant, dans un même temps, accroitre le nombre de têtes, par immigration, au nom de la croissance.
On est donc dans un système d'effondrement "mou", ou progressif. Qui permet de culpabiliser les victimes, en laissant tous les autres, vivrent confortablement,
notamment les retraités, et faire croire que le système pourrait perdurer.
Une nouvelle publication (relativement) de D. Orlov, qui nous parle aussi du monde d'après. Comme
je l'avais indiqué moi-même, le monde d'après peut-être relativement simple : au lieu de 2.6 habitants par foyer, il peut atteindre 5.2 ou 7.8 ou 10.4, ce qui implique une division par 2, 3 ou 4
du parc de logements.
Et une division encore plus grande de leur consommation énergétique, et on peut comprendre ainsi l'évolution du monde romain, où les villes perdirent 90 % de leur superficie, d'un coup.
Pour moi, le monde d'après peut évoluer de manière beaucoup moins simple que le dit D. Orlov.
En effet, des effondrements peuvent être partiels, concernant un secteur d'activité, ou plusieurs, et laissant d'autres se maintenir, et en même temps, refouler d'un mot la question d'un système économique alternatif n'est pas crédible.
Comme je l'ai souvent dit, l'effondrement du système de transport aérien est à mon avis inéluctable. Mais une fois effondré, on peut très bien recréer un système croupion, de taille réduite, pour les applications vraiment indispensable, dont l'envoi de pépés et mémés en Tunisie ne fait pas partie.
De même, l'effondrement des USA est largement là, dans les faits, même si c'est caché statistiquement et par la société "post-industrielle", la société de l'argent
fait preuve d'une certaine efficacité pour le cacher.
Mais, même dans le cas de troubles, il reste encore assez de "bons secteurs", relativement autonome, pour faire tourner une économie réduite, avec des reliquats.
Je pense que le tort de Orloff est de penser en mode "on" et "off", et pas en mode "à-coups" de plus en plus prononcés, et qui durent, de plus en plus longtemps.
On peut faire fonctionner le monde agricole US pendant longtemps encore, avant que le manque d'engrais, de piéces détachées, de carburants et du reste, le bloque.
On lui réservera les meilleures et ultimes ressources, et sans doute vivra t'il un âge d'or, comme le fut, pour lui, la seconde guerre mondiale.
De même, avec la structure âgée de nos sociétés, des malades dépendants du système de santé, il faut, dans les faits, poser le problème de la simple survie de beaucoup de malades au long cours.
Quand on n'a plus de pétrole, on n'a plus de malades d'alzheimer (et toutes pathologies au long cours), et dans le tiers monde, les émeutes de la faim, croissantes, tueront beaucoup de gens (il est facile, alors, de tirer dans la foule), et encore plus d'enfants.
D.Orlov dénote aussi un biais russe. La civilisation occidentale est industrielle depuis beaucoup plus longtemps qu'on ne le croit. Simplement, elle était
artisanale et décentralisée, la plupart des ruraux n'ayant qu'un jardin réduit, très productif, et aurait été au chômage 80 % de l'année.
Si pour payer l'église, il fallait une part de récolte, et pour payer la noblesse, du travail, payer le roi nécessitait de l'argent, impérativement.
Déjà, la grande peste noire indique un monde plus industriel que paysan, et les 30 000 chevaliers du royaume de France, portent la valeur d'un immeuble sur les épaules, à la différence près, qu'à l'époque, les immeubles avaient peu de valeur.
Pour que les amitiés soient durables, il faut simplement beaucoup de temps, et avant, les gens l'avaient, ils naissaient, vivaient et mourraient au même endroit. Ou, dans le pire des cas, changeaient rarement, très rarement. Inimitiés et amitiés avaient le temps de grandir. La confiance mérite du temps, des services croisés, rendus et donnés.
Pas des barbecues.
ça, c'est l'antithése de l'amitié.
Comme je le pense aussi, le miracle chinois est sans doute au bout du rouleau. Ils ont flambé en quelques décennies leur charbon. Il leur restera à revenir à ce qui faisait le moteur de la chinois, c'est à dire le muscle du chinois (il me semble que c'est de Lucien Bodard).