Après l'augmentation du gaz...
27 Mars 2010 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie
Qu'on ait fait cette formule de calcul en tenant compte du prix du pétrole, fioul, etc, en décembre, c'est à dire une époque ou prix du gaz et prix du fioul avaient déjà fortement divergés, est significatif.
On veut simplement empocher la monnaie, chez les actionnaires et chez les amis de petit Nicolas.
Seulement, en tirant trop sur la corde, on risque de déclencher des réactions non voulues, notamment l'effondrement de la consommation.
Par exemple, j'ai été réglé un thermostat cet après midi. Des amis m'avaient demandé conseil.
De 21 ° tout le temps, je les ait fait passer à 19 le jour et 18 la nuit, en leur disant de ne jamais baisser la journée pendant qu'ils s'absentent, le gain étant annulé par la remontée de la température quand ils reviennent.
Un degré en moins, c'est 7 % de la consommation économisée.
Mais l'intérêt de cette mesure, c'est justement son côté complètement contre-productif dans l'optique même de ceux qui la conçoivent. Ils veulent passer à la caisse, ils risquent de passer à la trappe.
Mieux, la démonstration est faite que seule la politique d'économie d'énergie est viable. Pas le changement d'énergie.
Ils voulaient se gargariser de "dynamisme de l'économie française et des bénéfices", ils risquent de se vautrer là aussi, dans la dépression.
Finalement, je ne regrette ni mon poêle à bois, ni mon combiné solaire. On verra pour les perfectionnements un peu plus tard. Mais, chose significative, même les femmes en parlent.
D'habitude, ce genre de conversations, c'était des conversations d'hommes, comme dirait Audiard.

Mais ce point de vue est aussi un point de vue parisiano-centré. Je l'avais déjà constaté sur Lyon : les prix élevés de l'immobilier sont synonymes de taudis énergétiques.
Le but des acquéreurs est de soulager à terme leur budget du poste "loyer", mais l'importance de cette charge fait que le poste "chauffage" apparaît bénin.
Ailleurs, on est plus souvent beaucoup plus à cheval sur les économies.
Il faut dire que la différence de marché est phénoménale, un mois pour louer un appartement à Paris, 8 mois en moyenne dans les départements les plus détendus.
Bien sûr, dans certains endroits, on dépasse encore allégrement ce taquet. Mais comme je l'ai dit, le pouvoir est trop parisiano-centré.
Un internaute m'avait dit (coucou Triton) payer 500 euros de charges mensuels. J'ai sorti ce chiffre à un gestionnaire -bénévole- de copropriété au Puy. Il en est resté sur le cul. Pour lui, les charges c'était 120 euros par trimestre (et c'est lui qui payait le plus), sans eau et sans chauffage.
La taxe carbone était une bouffonnerie, mais censée réduire la consommation. L'augmentation du gaz risque fortement de manquer sa cible (remplir des poches déjà bien remplies), mais de créer une dépression de la demande, et une dépression du marché immobilier qui n'en a déjà guère besoin.
C'est bien, là aussi, la preuve que nos gouvernants ne réfléchissent absolument pas aux conséquences de leurs actes, notamment l'aggravation de la crise sociale.
Le marché de la location est très tangent, et les bouffonneries de S. Plazza passent à côté des choses importantes, pour un peu de papier peint : qualité des matériaux (tuiles bétons, qui deviennent poreuses rapidement, zinguerie en PVC, etc...), mode de chauffage, bilan énergétique.
Quand tout le monde loue un appartement refait, on passe au stade suivant. Il faut désormais s'occuper du lourd, notamment de la plomberie, changez les WC, mettre des double-chasse, changer des systèmes de chauffage, parce que l'état du portefeuille du locataire influe aussi directement sur le paiement de la location, ainsi que sur la possibilité de location.
Dernier point : on va accentuer la tendance à la reconstitution des lignées. D'un point de vue élyséen 70 euros par an, c'est rien. Pour beaucoup de gens, c'est beaucoup, rajouté à tout le reste.
Résumé : en augmentant le prix du gaz :
- on va faire baisser la consommation,
- accroître la crise sociale,
- peser encore plus sur les propriétaires-bailleurs.
L'impact économique de cette bouffonnerie de second empire va être lourd, bien plus lourd que le bénéfice attendu, et va participer à la Esltinisation de N. Sarkozy.
A titre personnel, je préfére un politicien qui dise carrément : "je me suis trompé", plutôt qu'un qui ne connaisse pas l'autocritique.
On n'en sortira que comme ça.
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