Avenir des USA...
Je reprendrais ici l'article paru dans l'article paru dans le LEAP 2020 (et relayé par Fortune), sur les USA.
Il me semble devoir précisées certaines choses, pour bien recadrer le débat, et effectivement, la situation est une de celle qui arrive, Là, on peut hésiter, entre
celle qui arrive parfois, et celle, moins grave qui arrive tous les deux.
La périodicité, est elle même une donnée importante : la dernière "Très grande crise", c'est celle du 14° siècle, qui fut une fin de civilisation, la naissance d'une autre, et
l'effondrement de la population.
LA SITUATION EST BIEN PIRE QU'EN 1861-1863.
En effet, si le gouvernement Lincoln manque d'efficacité, c'est pour une raison simple. Le "spoil system" est pratiqué à plein, et la totalité des emplois publics
sont remplacés suite à l'élection présidentielle, à la différence du sud, où l'administration démocrate se maintient, et dans un cas, elle est en rodage, dans l'autre, elle fonctionne à
plein.
Mais, les USA sont dans une situation bien différente.
- ils peuvent compter sur la fidélité des milices, notamment des états de l'ouest (à l'époque, de l'ouest des Appalaches), états largement tracés au cordeau et non-viable sans l'union,
- le "roi-coton" est remplacé, vis-à-vis des britanniques par le "grain-roi" (produit au nord). En effet, si le blocus va créer une hausse des prix, le secteur
était à la veille d'une crise monstrueuse, car il souffrait de surinvestissements, d'endettement, de stocks de matières premières et de produits finis difficilement vendables.
La crise, d'ailleurs, visiblement, aurait décapité l'esclavage US, basé sur le coton. Le blocus US, en coupant l'approvisionnement, a largement sauvé le secteur textile, en lui permettant
d'écouler à bon compte, des produits difficilement vendables.
Une série de mauvaises récoltes britanniques, l'abandon de la politique de sécurité alimentaire, va donner aux USA une emprise sur les britanniques, qui les tiendra à distance. Aujourd'hui, ils sont dépendants de tous, pour tout.
- Lincoln a foutu les banquiers à la porte (ils lui proposaient de le subventionner à hauteur de taux d'intérêts de 30 %), de plus, la banque centrale avait été supprimé, et c'est le trésor qui en assumait les fonctions essentielles. Autant dire qu'il ne manque pas d'argent, ni pour l'extérieur, ni pour l'intérieur, même s'il y a une inflation évidente, le décollage économique de cette époque est réel, et l'inflation lamine les dettes, notamment du monde agricole.
Aujourd'hui, la banque centrale imprime le torche-cul, mais sans effet sur l'économie réelle. L'argent se maintient dans la sphère bancaire, les particuliers font faillite.
- le gouvernement, à défaut d'être toujours heureux (ses déboires seront nombreux), fait preuve d'une rare énergie pour mener la guerre.
Le gouvernement actuel est un ramassis de paumés, issus de Goldman Sachs, et promis à la potence.
- la situation intérieure est de plus en plus favorable au gouvernement fédéral : plein emploi et hausses de salaires, industrialisation, feront qu'il sera de plus
en plus difficiles de trouver des soldats, malgré des primes d'engagements qui atteindront jusqu'à 3000 $, une fortune pour l'époque, raison pour laquelle, on enrôlera noirs et immigrants
européens (quand ceux-ci sont capturés par les confédérés, ils changent souvent d'uniformes).
En face, si la confédération bénéficie brièvement d'une amélioration économique en 1861-1862, après, elle s'effondrera de l'intérieur progressivement, renvoyant progressivement celle-ci à l'âge
de pierre.
La crise sera brêve, après Gettygsburg et surtout Vicksburg, nul esprit militaire ne peut ignorer que la situation confédérée est désespérée.
Pour le public, ça ne deviendra évident qu'en 1864, avant la prise et le sac du symbole suprême : Atlanta.
Mais les esprits, eux-mêmes sont différents. Il y a aux USA, un esprit unioniste puissant, qui anime même le cabinet Buchanan (démocrate), qui essaiera dans le laps de temps entre l'élection et la prise de pouvoir de Lincoln, de réduire politiquement la sécession.
Aujourd'hui : s'il existe encore des milices, celles-ci n'entendent absolument pas défendre le gouvernement fédéral, mais aurait plutôt l'intention d'en découdre avec elle, et certains, d'ailleurs ne se privent pas de titiller certains agences fédérales.
la crise actuelle, n'est donc absolument pas comparable avec celle de 1861-1865, crise dont l'union sortie renforcée. Aujourd'hui, le désamour, le naufrage économique, en l'absence d'un Roosevelt, sont éclatant.
360 000 soldats de l'union sont morts pour leur pays, je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui, l'union disposerait de soldats pour taper sur leurs concitoyens. Les autorités peuvent disposer d'une police, mais pas plus.
On peut donc citer le LEAP 2020 :
"1. La paralysie institutionnelle US et la dislocation du bipartisme traditionnel
2. La spirale économique infernale US: récession/dépression/inflation
3. La décomposition du tissu socio-politique US"
En réalité, on peut voir l'échec économique d'une dictature politique, assise sur "un parti unique à deux branches".
D'ailleurs, si Obama apparaît comme un personnage très médiocre, il est lui-même poussé par les faits, dans une voie "gorbatchevienne", voulant s'arranger avec l'Iran et la Russie, contre ses propres cercles de pouvoir, ceux-ci d'ailleurs n'arrivant même plus à impressionner leurs
différents vassaux (pudiquement appelé "partenaires").
Il n'y aura pas de "reset" des USA retrouvant miraculeusement l'équilibre extérieur par l'effet d'une exploitation plus intense de son sous-sol. C'est l'espoir de trouver une mine d'or !
En réalité, le schéma des USA est tel, que, quelque fut sa production d'énergie, ses besoins, manipulés par les majors, sont tels, qu'ils ne seront jamais satisfaits.
Et puis, il y a un élément fondamental du système économique mondial, ce sont les déficits extérieurs,
US, Anglais, français, espagnols, mais aussi turcs.
Et la petite contraction avait entraîné le monde économique par le fond en 2007-2008.
On voit l'effet sur l'économie d'un déficit passant de 60-70 milliards de USD par mois, à 30, et la "reprise" le refaisant passer à 50...
Le "corrigé des prix" est d'ailleurs intéressant : on vend presque tout autant aux USA, mais ceux-ci pressurent leurs fournisseurs...
On voit donc, que la situation n'est absolument pas tenable à terme... Et que les "BRICS" auront beaucoup de mal à survivre au coup de tabac...
La comparaison exacte, je pense que c'est donc bien la crise de 1314-1374, qui culmine en 1348. Et voit la population littéralement s'évaporer...