Caisses de retraite à sec ?
Ou ajustement défectueux ? Ou système
défectueux ?
En réalité, le souçi n'est pas là. Depuis la première réforme des retraites, celle de 1993, par Balladur, tout effort d'ajustement a exclusivement porté sur les nouveaux entrants, et jamais sur
le "stock", de retraités.
C'est bien là que le bât blesse, car la vitesse de renouvellement dudit stock est assez lente pour les économies immédiates, et par contre, produira, dans quelques
dizaines d'années, des cohortes de retraités pauvres et sans le sou.
Car le système français, est sans doute le plus dur d'Europe, ne nous y trompons pas, car avec 41.5 années de cotisations, et 60 ans (à dose homéopathique), et plus vraisemblablement 67 ans, on a
crée une vraie crise sociale en devenir, pour un seul objectif : ne pas avoir à toucher aux retraités, surtout les plus
riches.
Les retraités votent en masse, et votent "bien", c'est à dire qu'ils votent surtout pour le système de parti unique à deux branches.
Il a été donc décidé de rendre les conditions d'accès dures, au 600 000 arrivants, pour ne pas toucher au 15 000 000 de déjà entrés, ne se renouvellant qu'à la
cadence de 500 000 par an.
Alors qu'on verrait qu'un écrémage à un certain montant, créerait des économies importantes. Le système de retraite garantie effectivement de coquets revenus à certains.
D'accord, ils ne sont pas nombreux, mais significatifs.
Combien pour une retraite à Chirac ?
Une misère ?
20 000 euros ?
Plus ou moins, même pas de quoi payer le pinard pendant son long séjour à la mairie de Paris.
Le système de retraite a toujours été extrémement inégalitaire, désavantageant les carrières longues (ouvrières) et avantageant les carrière courtes (cadres).
"Alors que le premier (cadre) peut compter sur un total de 816 000 euros selon nos calculs, le second ne touchera que 282 000 euros. Normal ? Injuste ? Les inégalités face à la retraite sont souvent très mal expliquées. La hausse de l’âge légal, qui pénalise au premier chef ceux qui ont commencé à travailler tôt, est la mesure la plus inégalitaire. "
Historiquement, la retraite est venu quasiment par hasard, ce n'était pas une grande revendication,
étant donné une espérance de vie longtemps très inférieure dans les catégories populaires à l'âge de départ.
Le deal proposé par P. Laval dans les lois Laval des années 1930 était simple et anticommuniste dans ses effets attendus (avec un soutien affirmé du patronat de l'époque) : le salarié versait 1,
l'employeur 2.
Vous voyez comme on est bon ? (Maintenant : on refile toutes cotisations à
payer au salarié).
Les caisses de retraite complémentaires souffrent d'une autre tare. Elles sont finalement des batârds de retraites à la fois capitalisation et répartition, et s'il
y a une chose qu'on ne sait faire, aussi vieux qu'on regarde le système capitaliste, c'est transmettre la fortune dans le temps, tous les systèmes de capitalisation ont toujours fait faillite,
celui là est en train d'y passer aussi.
Mais, là aussi, la retraite par capitalisation-complémentaire a d'abord été une retraite "pour les cadres", avant d'être étendue, au fil du temps, aux autres catégories, mais reste avant tout,
une retraite pour les cadres, avec des montants modestes pour les ouvriers et employés, et en moyenne, trois fois plus importants, pour ceux-ci.
Donc, une cause de ce problème, c'est aussi l'inégalité de la société, à laquelle on peut ajouter une touche, le refus idéologique d'augmenter l'impôt sur le revenu, et en même temps, les gels
dont on parle concernent toutes les retraites, à l'exception des plus basses, donc touche ou toucheraient encore plus les plus modestes.
Comme on peut le voir, l'Agirc (cadre) est beaucoup plus malade que l'ARRCO (autres salariés).
Mais, le reméde est finalement dramatiquement simple. La retraite par répartition ne donne qu'un droit, celui de l'accès à la répartition, pas à un montant donné.
Mais il existe un autre problème, pas souvent mis en avant.
Le pompage du régime général, par tous les autres régimes, au titre de la compensation démographique.
Pour une bonne raison, les chômeurs sont systèmatiquement affectés au régime général, et rééquilibre très artificiellement celui-ci.
Agriculteurs et artisans des années 1950, consultés sur le problème de la retraite, ont refusé de manière très résolus les cotisations, les uns parce qu'ils avaient le minimum vieillesse, les autres parce qu'ils pensaient vivre de leur épargne accumulée.
On les retrouve dans les camps des pleureuses aujourd'hui.
Comme d'ailleurs en cas de chômage, ils se plaignent de ne rien toucher.
(En temps qu'indépendants, ils sont censés pourvoir à leur propre protection sociale, et ils peuvent fort bien s'assurer contre ce
risque, mais ils sont trop heureux de s'en dispenser, surtout quand tout marche bien...).
Les retraites complémentaires agricoles n'ont été crée que récemment, et pour beaucoup, ça été cadeau, ils ont bénéficié d'un avantage pour lesquels ils n'avaient jamais payé un rond.
Certains ont touchés jusqu'à 37.5 années de cotisations gratuites...
On le voit, c'est un sujet vaste, et plus que le montant des retraites, ce qui pose problème, ce sont les inégalités de retraite. Et la solution appliquée jusqu'à maintenant, le report de l'âge de la retraite a atteint ses limites. .