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"Ces bons riches..."

24 Août 2011 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Economie

les bons riches sont donc prêts à payer – provisoirement et symboliquement – un peu plus d’impôts (lire : des cacahuètes), en échange d’un « downsizing » [réduction, dégraissage] de l’État providence, définitif et monstrueux. Pour la classe dirigeante, il reste quand même un dilemme : se maintenir au pouvoir, car il est difficile de faire passer la pilule, en continuant le système.

 

En 1973, une révolution silencieuse a eu lieu. La dette, euthanasiée sous les Trente Glorieuses, redevenait d’actualité, avec la loi du 3 janvier 1973, dite loi « Pompidou-Giscard-Rothschild  », destinée à faire des cadeaux monstrueux aux plus riches.

Il n’y a qu’à voir la déférence de Pompidou pour les Bettencourt, pour comprendre la portée du larbinisme.

 

Deux graphiques (chipés sur le blog les crises), nous aident à mieux comprendre le problème, et démontrent l’application de la loi de Pareto.

Le « top 20 », possède la bagatelle de 84 % du patrimoine total, 11 % étant obtenus par les 20% suivants.

Cela veut dire une chose, au delà des 20 % qui s’intitulent eux-mêmes « classe moyenne » et qu’il faut appeler par leur nom « riches » ou « classe dirigeante », quelques-uns possèdent un logement, ou quelques terrains, héritage ancien d’un monde paysan disparu.

Mais le graphique suivant éclaire encore plus :

Au niveau financier, 93 % du patrimoine est détenu par cette classe riche et dirigeante (répétition), les 20 % suivants ayant le reste et les 60 % restants, rien du tout. Encore, cela était-il AVANT la crise.

Conclusion logique : le « pitizépargnangnan » chéri de l’UMP, ça n’existe pas.

Conclusion logique aussi : le caste dirigeante est dans une merde noire et profonde. En effet, rappelons 2002. Chirac reçoit au premier tour, l’approbation idéologique de 10 % de la population, et le reste de son fabuleux score qui le mène à 19 % est la prime au sortant, rien de flamboyant, donc. Mais le deuxième tour est éclairant. A 81 % pour lui, c’est un vote global d’adhésion au système, qui est le feu vert et permet donc, une régression sociale absolue et à marche forcée.

Aujourd’hui, il est clair que tout « downsizing » ou mesures d’économies portant sur les 80 % de la population qui n’a pas grand-chose, ne peut se traduire que par un effondrement de la demande, chose déjà visible en Grèce, mais aussi au Portugal, en Irlande et en Espagne.

Dans les faits, l’arbitrage est entre sauver les banques en rapetissant l’État providence, mais cette politique est appelée à un échec retentissant et sans doute sanglant, et nationaliser un système financier qui ne vaut plus rien, pour euthanasier la dette. C’est, sans doute, le vrai clivage entre droite et gauche actuellement, mais ces deux politiques ne peuvent avancer que cachées.

Même dans le « top 20 », rares sont ceux qui ne profitent pas ET de l’État providence ET de la rente de la dette.

Entre rente improductive et devenue ingérable, et État providence, les hommes politiques doivent désormais choisir. Et ils ne veulent pas choisir, dans les deux cas, ils s’attaquent à leur propre caste. En effet, la contrepartie de la dette, c’est le patrimoine, donc le patrimoine des plus riches…

Mais, si ce « top 20 » dispose du patrimoine, il dispose aussi des meilleures retraites, mais  d’une sécurité sociale bon marché qu’eux mêmes seraient hors d’état de financer dans un système américanisé.

Seul, le « Top 5 % » peut accepter, supporter et être gagnant dans cette éventualité.

On a donc choisi de ne pas choisir. La solution de 1945 s’impose, on monétise la dette, en douce, malgré les traités, malgré la règle des 3 % de Maastricht, ouvertement bafouée. Cette fois, comme toutes les fois, on n’allait pas faire banqueroute, on n’allait pas proscrire les riches.

Rien n’est changé depuis l’Antiquité. Déjà à cette époque, la revendication populaire était la fin des dettes, qu’on calmait par des banqueroutes partielles (80 % sauvegardées, 20 % annulées), et les empereurs envoyaient leurs tueurs vider le Sénat, violer les femmes (on ne pouvait tuer des vierges, alors, on s’arrangeait pour être sûr que personne ne le soit) et piller les coffres.

L’ajustement, la fin de la dette, revendication politique «incontestable», ne peut porter que sur 20 % de la population, celle qui le peut. Toute mesure sur les 80 %, serait immédiatement sanctionnée par de la récession.

La croisée des chemins, aussi, est l’oxydation d’une classe politique fossilisée et qui se croit indéboulonnable, telle une statue de Lénine sur la place Karl Marx.

La montée des « populismes » est, désormais, la montée d’une alternative politique face à une fausse alternance, destinée à faire perdurer le système. Il est visible, d’ailleurs, que l’alternance politique n’est devenue envisageable et prévisible qu’après la loi de 1973.

Cela a été la soupape de sécurité du régime, mais même celle-ci apparaît usée.

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L
<br /> Mr Reymond<br /> <br /> j'adore ce bas-relief<br /> quelle cathédrale ou autre lieu de notre grand passé ?<br /> SUPER travail de sculpteur et tout le sens<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Japon, Etats-Unis, Europe : la récession.<br /> <br /> La récession est présente dans les trois zones occidentales : Japon, Etats-Unis, Europe.<br /> <br /> Japon :<br /> <br /> Le produit intérieur brut (PIB) japonais de cette période printanière a décliné de - 0,3 % par rapport à celui des trois mois précédents. C’est un recul de - 1,3 % du PIB en rythme annualisé.<br /> <br /> <br /> Etats-Unis :<br /> <br /> La croissance du PIB des Etats-Unis n’a été que de 1 % au deuxième trimestre. Selon les estimations de la Fed, le pays a besoin d'une croissance supérieure à 2,5 %, voire 2,8 %, pour pouvoir voir<br /> le taux de chômage (9,1 % en juillet) baisser.<br /> <br /> Allemagne :<br /> <br /> La croissance du PIB de l'Allemagne n'a été que de 0,1 % au deuxième trimestre.<br /> <br /> France :<br /> <br /> « La croissance de la France a été de ... 0 % au deuxième trimestre. Voilà un chiffre qui risque de relancer l'appétit des spéculateurs et de ceux qui voient dans la France le prochain maillon<br /> faible de l'Europe. En annonçant vendredi 12 août une croissance « zéro » au deuxième trimestre, l'Insee vient en effet d'officialiser le coup de froid qui touche l'économie française depuis<br /> plusieurs mois. »<br /> <br /> Royaume-Uni :<br /> <br /> « La croissance de l'économie britannique a fortement ralenti au printemps, ont confirmé vendredi 26 août des statistiques officielles, conformément aux attentes des économistes. Le Produit<br /> intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a progressé de 0,2 % seulement au deuxième trimestre par rapport au précédent. »<br /> <br /> Espagne :<br /> <br /> « La croissance espagnole a ralenti au deuxième trimestre dans un contexte de rigueur au sein de l'Union européenne pour faire face à la crise de la dette, selon les chiffres définitifs publiés<br /> vendredi 26 août par l'Institut national de la statistique. Le Produit intérieur brut a augmenté de 0,2 %, contre 0,4 % au premier trimestre, selon l'INE. »<br /> <br /> Grèce :<br /> <br /> « Grèce deuxième trimestre : aggravation de la contraction du PIB sur un an (- 6,9 %). Le produit intérieur brut (PIB) grec s'est fortement contracté au deuxième trimestre 2011 de - 6,9 % par<br /> rapport à la même période en 2010, contre - 5,5 % au premier trimestre, selon les estimations provisoires publiées vendredi 12 août 2011 par l'Autorité des statistiques grecques (Ase). »<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Le SNU Pôle Emploi dénonce le bond des radiations administratives de demandeurs d'emploi.<br /> <br /> Le SNU Pôle emploi a dénoncé le bond des radiations administratives des demandeurs d'emploi, vendredi, au lendemain de la publication des statistiques de juillet, et a mis en parallèle cette hausse<br /> avec la récente "dématérialisation" des courriers du service public de l'emploi.<br /> <br /> Selon la Direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère de l'Emploi, les sorties des listes des demandeurs d'emploi "pour radiations administratives"<br /> ont augmenté "de façon inhabituellement forte" le mois dernier, de 25,1 %.<br /> <br /> Sur un an la hausse est de 7,2 %.<br /> <br /> "On ne peut s'empêcher de mettre en relation cet événement, tout à fait inhabituel au mois de juillet, avec la dématérialisation des courriers de l'institution, proposée par la direction au<br /> management en juin 2011, et qui leur a été présentée comme une simple modernisation des services", écrit le SNU dans un communiqué.<br /> <br /> Pôle emploi propose désormais aux demandeurs d'emploi de recevoir uniquement par courrier électronique et non plus par lettres postales les informations les concernant, notamment sur une éventuelle<br /> radiation. Ils peuvent aussi, s'ils l'acceptent, recevoir des SMS.<br /> <br /> Le SNU FSU, majoritaire à Pôle emploi avait dénoncé ce nouveau dispositif "insuffisamment sécurisé" il y a deux semaines, disant craindre "une augmentation des radiations abusives" et "un<br /> accroissement des conflits entre les publics et le personnel d'accueil".<br /> <br /> En juin, les radiations administratives avait progressé de 4,1 % sur un mois, mais restaient en baisse par rapport à juillet 2010, de plus de 10 %.<br /> <br /> Le mois précédent, elles avaient même enregistré une forte baisse sur un mois (-23,5 %) et sur l'année (-17,1 %).<br /> <br /> Certains économistes soulignent aussi que des gouvernements passés, en période pré-électorale, ont été tentés par un traitement administratif du chômage.<br /> <br /> Interrogé à l'occasion de la publication des statistiques des demandeurs d'emploi jeudi 25 août, Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis AM, a ainsi estimé qu'il allait<br /> être "très intéressant de suivre la gestion administrative des inscrits à Pôle emploi" :<br /> <br /> "Vous pouvez durcir les conditions, demander aux personnels de Pôle emploi de faire un peu plus de zèle dans le contrôle etc.", a-t-il souligné.<br /> <br /> "On a souvent vu cela par le passé -- même si je ne dis pas que cela va se faire, je ne prête aucune mauvaise intention au gouvernement !", a-t-il ajouté.<br /> <br /> http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=55eac00f753f8b73563af5f9f429e725<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Crédit Agricole SA est cotée à Paris sur Euronext. Cette banque fait partie du groupe non coté Crédit Agricole Group qui comprend des caisses régionales et locales selon un montage financier plus<br /> ou moins complexe. Ces établissements viennent de publier leurs comptes du 2° trimestre 2011 consultables en anglais…<br /> <br /> Sur cette page, les informations données en anglais concernent le Crédit Agricole Group non coté (Appendices) qui fait apparaitre que les capitaux propres se montaient à 73,8 milliards d’euros au<br /> 30 juin…<br /> <br /> … mais les informations sur le Crédit Agricole SA coté ne sont disponibles qu’en français (Consolidated Financial Statements, in French only) : les capitaux propres se montaient à 47,1 milliards<br /> seulement !<br /> <br /> C’est manifestement une tromperie pour faire croire aux investisseurs non francophones que le multiple d’endettement ou leverage est plus élevé qu’il ne l’est en réalité.<br /> <br /> http://chevallier.biz/2011/08/credit-agricole-sa-2011-q2/<br /> <br /> Crédit Agricole SA :<br /> Le total des dettes du Crédit Agricole SA est 32,8 fois supérieur à ses capitaux propres.<br /> Autrement dit : les capitaux propres sont seulement de 3 % du total des dettes.<br /> Total des dettes : 1546,714 milliards d'euros.<br /> Capitaux propres : 47,101 milliards d'euros.<br /> Effet de levier : 32,8.<br /> Tier1 : 3,0 %.<br /> <br /> BNP Paribas :<br /> Le total des dettes de BNP Paribas est 27,2 fois supérieur à ses capitaux propres.<br /> Autrement dit : les capitaux propres sont seulement de 3,7 % du total des dettes.<br /> <br /> Société Générale :<br /> Le total des dettes de la Société Générale est 50,4 fois supérieur à ses capitaux propres.<br /> Autrement dit : les capitaux propres sont seulement de 2 % du total des dettes.<br /> <br /> BPCE :<br /> Le total des dettes de BPCE est 21,7 fois supérieur à ses capitaux propres.<br /> Autrement dit : les capitaux propres sont seulement de 4,6 % du total des dettes.<br /> <br /> <br />
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