Chine : touchée, coulée
25 Juin 2013 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Economie
Le grand marché mondial qui allait nous sauver est victime d'un incident technique et d'un gadin aussi phénoménal que mérité.
Le taux d'utilisation des capacités industrielles est passé de 80 % en 2005 (taux déjà très bas, indiquant une crise), à 60 % aujourd'hui. Mais en vérité, vue le stock de machine-outils chinoises inemployé et même pas sorti des caisses (90 % dans certains secteurs), le véritable taux n'atteint pas les 10 %.
En effet, à une période, on a beaucoup investi grâce à des prêts en capacités de productions.
Mais beaucoup, sinon la plupart, voire la quasi-totalité des achats, ont simplement été stockés.
Cela portait, notamment, sur des machine-outils, allemandes et nipponne, avec une arrière pensée qu'on peut développer ainsi :
- trouver quelques alliés pour continuer la politique de libre-échange, dont elle profitait à fond,
- pouvoir les couler, quand il serait besoin, en un claquement de doigts.
Les deux pauvres abrutis, n'ayant lu ni Machiavel, ni Sun Tzu.
Il est à noter que la même manoeuvre est en cours, avec le photovoltaïque, et on prie l'Allemagne de laisser l'Europe perdre toute son industrie, avec quelques
pressions en cours sur le marché automobile.
La même manoeuvre, si elle a lieu aussi avec le pinard français, est dans ce cas là, ridicule. En effet, vu le poids économique du pinard (- 0.2 % du PIB, pour un poids global de 3.5 % pour
l'agriculture), et un effondrement continue de la consommation (de 140 litres/ personne en 1960 à 50 litres aujourd'hui), et de la production (44 millions d'HL), la pression est plus
qu'inconsistante.
De plus, vue la consommation en pesticides (20 %) des 3 % de la SAU utilisés pour la viticulture, si celle-ci venait à mourir totalement, nous économiserions des frais de santé bien plus
importants.
Les crédits déversés sur l'économie chinoise ont fait que celle-ci à absolument et totalement rattrapé l'économie occidentale, au moins en ce qui concerne ses vices, sans les vertus.
- Bulle et spéculation immobilière dantesque, faisant apparaître Espagne, Pays bas et Irlande, comme des modèles de vertu et de modération,
- surinvestissement dans le BTP a tous les niveaux : routes inemployées, aéroports dont les seuls utilisateurs sont les mouches, villes fantômes, sans population et
sans emploi, perdu au milieu de nulle part,
- montagnes de Machine-outils inemployés,
- shadow banking, ou le vieil usurier chinois qui refait surface (et fort capable de découper en morceau le banqueroutier),
- l'absence de consommation interne, la préférence pour l'investissement, les exportations, la spéculation,
- les tentatives avortées de faire bondir la consommation, en relevant les salaires, font perdre à l'économie chinoise sa compétivité, au profit du "modèle" bengali (ce qui, entre autre, indique bien que l'alignement mondial doit se faire sur le modèle bengali).
- Montée générale de l'endettement, atteignant 240 % du PIB
désormais.
Là aussi, on a une erreur fondamentale de politique économique. On croit que brancher la planche à billet relancera les affaires. Le problème est que la créations monétaires ne se retrouve pas sur la population, mais dans des opérations de spéculations, notamment portant sur l'immobilier et les terrains.
Pourquoi investir, encore, dans le productif, alors que les capacités utilisées chutent, et que les machines non encore mises en service sont littéralement, et au sens propre, des montagnes ?
Alors, la brique et le mortier deviennent "la" solution, comme partout, avec le désavantage chinois et des économies émergentes, qu'on construit du "neuf-vieux", sans se préoccuper de la perdurabilité, et qui vieillit très vite, faisant consommer des montagnes d'énergie, d'acier, sans fin, ni but.
Donc, après avoir conscienceusement ruiné les économies occidentales, la Chine va se ruiner elle même, entraînant ses petits caporaux prussiens et nippons...
A moins, que, bien entendu, on ait des solutions géniales, comme ces "quantitatives easing", généralisé, dont on va voir les effets sous peu. Enfin, dont on espère
voir les effets sous peu.
Anne, seuranne, ne vois tu rien venir ??? (Faudrait acheter des lunettes ou des jumelles à seuranne ?)
Les MO, parcontre, pourront aller directement dans les aciéries, étant passé sans transition du stade de neuf, au stade de déchet à recycler...
Sans doute, ce sera le sort général de la Chine...
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