Crise du logement aux Pays Bas...
La crise du logement
aux Pays-Bas prend la forme d'un blocage total du marché immobilier, que les crétins libéraux (excusez la répétition), ont imputé à l'état qui a donc abaissé la taxe de transaction de 6 à 2
%.
Bien entendu, personne n'est venu leur rappeler que 4 % de baisse, c'était risible, et que cette baisse devrait être notablement plus conséquente pour arriver à
débloquer un marché immobilier engorgé.
Les délais de ventes sont passés de 80 à 159 jours, et les prix ont notablement baissé, sans raviver les transactions.
Et pour cause, c'était le crédit bancaire qui faisait les prix.
Les titres des journaleux incultes rendent rêveurs : "Pays-Bas : l'immobilier mine le moral des ménages".
"Moral" et "confiance" sont deux alibis des libéraux.
En réalité, il faut rappeler une point plus basique :
" le patrimoine, c'est l'ensemble des biens et créances possédées, diminuées des dettes", biens et créances étant, par nature, incertaine, et la dette, certaine.
Si certains réalisent leurs biens, c'est la plupart du temps, parce qu'ils sont pris, pour une raison ou une autre, à la gorge.
Donc, le "moral", c'est une atteinte directe au portefeuille, dans les endroits où les prêteurs, déresponsabilisés, ne sont pas liés à la valeur du bien hypothéqué.
Bien entendu, pas de "bulle immobilière" aux Pays-Bas contrairement aux bronzés (les espagnols). C'est bien connu, les gens du nord sont immunisés de ce risque («Encore heureux qu'il n'y ait pas eu de spéculation, comme en Espagne!» ).
Bien entendu, le crédit d'impôt, qui favorise la spéculation des plus riches, ne rentre pas en ligne de compte (réservée à la race classe supérieure ??? C'est bien connu que la classe supérieure est nordique, comme le prouve la crise de l'euro. )
Un riche qui est taxé à 52 % est donc subventionné bien plus que celui qui n'est qu'imposé à 10 %, mais il n'est pas politiquement correct d'invoquer le problème, sous peine de délocalisation des imposés en Belgique.
Le recours au cérdit bancaire dans l'immobilier est, aux temps historiques, une aberration en même temps qu'une exception.
Il a commencé timidement dans les années 1950, plus résolument dans les années 60, pour terminer en apotéose dans la dernière décennie.
Le système n'est sans doute, pas perdurable, et verra l'ancien ressurgir ; avec la tryptique, apports personnels, prêts amicaux, et prêts vendeurs, avec une corrélation étroite avec la situation économique locale, et une étroite responsabilisation du vendeur et de l'acquéreur...
D'ailleurs, toutes les archives notariées des siècles précédents prouvent que l'essentiel de la monnaie n'était pas l'or ou l'argent, mais un crédit vendeur, comme
le prouve l'invraisemblable empilement des créances et des dettes au moment des successions, empilement que seul les plus pauvres ne connaissaient pas.
Raison pour laquelle, selon la fable, le type qui arrive à l'auberge du village et fait circuler un billet de 100 euros, avant de se raviser et de le rempocher, fait solder des cascades de
dettes. C'est aussi une raison pour laquelle, à des moments historiques, comme 1720 et 1789, une cascade de remboursements à lieu, eu égard au déblocage de la monnaie, soldant des dettes,
finalement longuement payées par le jeu des intérêts, mais jamais amorties...
Dans le monde rural, cela montre aussi l'importance de la parole donnée, et les choses risibles, comme les querelles meurtrières pour un âne par exemple, ou le
litige sur le paiement d'un cochon, pouvait prendre des proportions de vendetta évidente et multiséculaire.
Les néerlandais vivent donc un problème basique. L'ensemble des biens et créances possédées, ne suffit plus à couvrir le passif, et les valeurs de réalisations sont
bien insuffisantes pour solder le tout.
Moralité : s'il y a bien 58 % de proprios aux PB, ce sont des faux proprios, esclaves de dettes, qu'ils ne peuvent plus payer.
Le "krach est en vue", mais pas à l'espagnole, trop déshonorant, à l'américaine, c'est plus mieux
bien. L'espagnol, c'est vieux, moche et démodé (qui voudrait aller en Espagne d'ailleurs ?), alors que les USA, c'est moderne.
Autre nouvelle, on prépare en France une baisse des retraites, et donc, sans doute, une hausse des mises en vente, auquel on peut rajouter une "hausse" du smic, si
faible qu'elle en est injurieuse...
On aura donc un krach massif, et retour au XIX°siècle, où les grandes entreprises devaient prendre elle même en main la construction de logement, en se plaignant de leur peu de rentabilité, et de
l'immobilisation de capitaux.
En France, une carte est parue. Bizarrement, les endroits où c'est le moins chers, c'est "ousque" (je salue L. Pergaud à l'occasion) qu'il y a le plus de proprios...
Et, à Paris, dont on nous rebat sans cesse les oreilles, il n'y a qu'un tiers de propriétaires...
La question du crédit et de la monnaie dépasse largement celle de l'immobilier, mais une chose est sûre : à l'échelle historique, endettement et immobilier ne font pas trop bon ménage.