Déficit commercial et autres délices.
Je suis d'accord avec JP Chevallier, la France aurait besoin de dévaluer, eût égard à son déficit monstrueux.
Les 35 heures, par contre, n'y sont pour rien. Le déficit a plongé, malgré les 35 heures, qui ont été pour les entreprises, une formidable occasion de remettre à plat leur organisation.
Le personnel de production notamment, est tellement réduit que le coût sur la production est marginal.
10 à 20 % de dévaluation serait vraisemblable et nécessaire actuellement, mais comme ce sera fait plus tard, on dévaluera encore plus.
Mais plus généralement, il faut dresser quelques constats.
Le monde d'avant crise n'a pas véritablement changé. Les Hyperexportateurs donnent les leçons aux importateurs, en même temps qu'ils les sucent jusqu'à la moëlle.
A la fin de l'évolution, les deux seront dans la merde.
L'hyperexportateurs, se drapant dans sa fausse vertu somme l'hyperimportateurs de remettre de l'ordre dans ses affaires et ses comptes, ce qui aurait pour effet de déclencher une dépression sans équivalent.
Comme m'a dit un internaute, il faudra bientôt prendre un billet pour Lampedusa.
D'ailleurs, pour faire un apparté, les émigrants qui se précipitent actuellement sur l'Europe sont des parfaits couillons décervelés.
Ils ont une image du continent qui remonte aux années 1950, et ils déchantent très vite. Le but de leur venue, n'est pas qu'ils sont chassés par la misère, c'est la recherche d'une promotion professionnelle, et en générale, dans le pays d'origine, ils sont souvent aisés.
Le coût du voyage d'ailleurs est loin d'être anodin.
Pour revenir au déficit commercial, les européens, comme disait E. Todd, ont réussi la purée idéologique de vouloir une monnaie forte, et le marché et le libre échange.
En réalité, ces idées s'excluent l'une l'autre. Si le marché doit tout régler, il devrait régler la valeur de la monnaie. ça n'est pas le cas, l'Allemagne et la BCE la veulent forte, pourquoi, on ne sait pas.
Enfin, si.
La monnaie forte n'est qu'un avatar d'une autre chose, c'est la dictature. L'Allemagne, à la prise de pouvoir de Hitler, n'était déjà plus une démocratie. C'était une dictature financière, où les moins aisés faisaient les frais de l'ajustement structurel que l'on pratiquait pour "sauver" la monnaie.
Il n'y a que deux manières d'ajuster en économie. L'un consiste à ajuster par la monnaie, l'autre par la main d'oeuvre.
On se prive de la possibilité d'ajuster par la monnaie, il faut reporter cela sur la main d'oeuvre. Mais comme tout à des limites, le report s'il est réel n'est qu'imparfait, et le solde budgétaire et commercial marque ce déséquilibre.
Les 20 dernières années auront été un alignement complet sur l'américanisme.
Baisse de l'IRPP, baisse de l'impôt sur les sociétés, militarisme guerrier extérieur, produiront les mêmes effets qu'aux USA.
Réduction sociale, crise sociale, crise économique et finalement, en fin de compte, probablement guerre, mais civile, cette fois.
Rien n'est plus marrant d'ailleurs, d'entendre dire "qu'on est en paix depuis 1945". En réalité, la France est entrée en guerre en 1939, et n'en est jamais véritablement sortie.
Après la seconde guerre mondiale, il y eut la guerre d'Indochine, puis, celle d'Algérie, et enfin, les multiples interventions coloniales sous divers prétextes.
La fin de règne de NS est visiblement de plus en plus guerrière. 3 conflits d'un coup, c'est du jamais vu depuis 1880-1900...
Cela me permet de répondre à une question. On m'a demandé si la Libye n'avait pas été envahie finalement, pour ses richesses en ressources naturelles. C'est vrai certainement pour le pétrole, l'uranium, mais c'est douteux pour l'eau. En effet, si ses réserves d'eaux fossiles sont importantes, c'est avant tout parce que sa population est petite.
Et puis, en la matière, NS ne voit certainement pas si loin. La vérité est aussi dans l'affrontement de plusieurs capitalismes. Le capitalisme US visiblement se fait porter pâle, mais capitalismes allemands, italiens, russes et français, sont assez gourmands pour prédire à la Libye très faible, le sort du melon (coupé en tranches)...
D'ailleurs, on se croirait à Berlin, concernant la Libye (la conférence du partage de l'Afrique), avec tous les protagonistes prêts à se foutre sur la gueule...
(Mais heureuseeeeeeeeeeuuuument qu'on est cooopain et qu'on a l'UUUEEEEEEE !!!!)
En outre, on peut pointer du doigt, dans le déficit, le trop grand laxisme monétaire. L'épargne des français atteint 11 000 milliards, mais cette épargne est fictive. Elle a été nettement gonflée par la bulle immobilière, et l'endettement des uns, a été la consommation des autres et leur épargne.
A l'image de la fin de l'URSS, les "épargnants" vont voir fondre la valeur de leur capital à rien du tout.
11 000 milliards d'épargne pour un pays en déficit de plus de 6 milliards, on ne se demande pas d'où vient le pactole ; de l'imprimante.
Les dévaluations pompidoliennes venaient de l'époque où l'on se souciait de la petite chose appelée "commerce extérieur". Visiblement POUR L'INSTANT, on s'en tamponne, mais l'addition viendra se présenter.
On nous dira "il faut payer", et on éclatera de rire... Les uns, comme les autres, auront tout perdu...
RESET ; RESET ; RESET