Démondialisation : TINA...
Certains hurlent de rire à l'UMP quand ils entendent parler de démondialisation. Visiblement, c'est une manifestation psychiatrique profonde, engendré par un déni de réalité d'un fort beau gabarit.
Comme je l'ai dit, la démondialisation est contenu dans le plafonnement puis le déclin des énergies fossiles, victime aussi d'un déni de réalité tout aussi profond.
Le politichien, censé prévoir l'avenir, ne regarde plus que le passé. Il faut passer par les 5 étapes décrites du deuil. Hurler de rire, c'est visiblement la 2° :
- Choc, déni : cette courte phase du deuil survient lorsqu'on apprend la perte. C'est une période plus ou moins intense où les émotions semblent pratiquement absentes. La personne affectée peut s'évanouir et peut même vomir sans en être conscient. C'est en quittant ce court stade du deuil que la réalité de la perte s'installe.
- Colère : phase caractérisée par un sentiment de colère face à la perte. La culpabilité peut s'installer dans certains cas. Période de questionnements.
- Marchandage : phase faite de négociations, chantages…
- Dépression : phase plus ou moins longue du processus de deuil qui est caractérisée par une grande tristesse, des remises en question, de la détresse. Les endeuillés dans cette phase ont parfois l'impression qu'ils ne termineront jamais leur deuil car ils ont vécu une grande gamme d'émotions et la tristesse est grande.
- Acceptation : Dernière étape du deuil où l'endeuillé reprend du mieux. La réalité de la perte est beaucoup plus comprise et acceptée. L'endeuillé peut encore vivre de la tristesse, mais il a retrouvé son plein fonctionnement. Il a aussi réorganisé sa vie en fonction de la perte.
Parmi les bénéficiaires de la mondialisation, on nous a annoncé récemment le retour du tigre celtique. "Victoire de la rigueur" contre le keynésianisme, nous dit on.
Que nous dit la réalité, c'est à dire, les statistiques, un tout petit peu plus loin que le dernier trimestre, face au trimestre précédent ?
Voilà la réalité du "miracle irlandais". Par rapport à 2008, on est encore à - 10 % pour le pib global, et par tête cela donne cela :
C'est tout aussi éloquent. La dégringolade atteint 13.5 %.
Bien sûr, il y a un clapotis à l'export. La consommation intérieure à été restreinte, la banque d'Irlande imprime la monnaie à tous va, le marché immobilier est inexistant et les pertes non comptabilisées.
"la situation est apocalyptique, avec une consommation qui recule toujours et un investissement faiblard, empêchant toute réelle reprise ! "
La seule différence, c'était que les carnets de commandes à l'export s'étaient un peu améliorés, il n'y avait pas eu de mal d'ailleurs, car ils étaient tombés à zéro.
L'Irlande en cette fin d'année, devrait se ramasser copieusement, après le retour de la récession.
On va donc avoir le phénomène décrit par Paul Bairoch : le commerce international faiblit en période de libre-échange, et progresse en période de protectionnisme, mais ici, avec un décalé de 30 ans, causé par le recours à l'endettement, mais cette "loi d'airain", est bien là.
L'autre modèle en vogue, les Pays Bas, reposent en fait sur une activité portuaire intense, branchée directement aussi sur les pays de la zone rhénane, dont le nord de la France.
Quand au mythique chauffeur de taxi, qu'il faut multiplier pour doper la croissance, c'est râpé :
"Depuis la crise, mes revenus ont chuté de 50 %. Je travaille désormais douze heures par jour, six jours sur sept pour m'en sortir", explique un chauffeur de taxi."
On est dans la même situation que pour le libéralisme : à quoi multiplier les possibilités d'export, ou de transport en taxi, si le client fait défaut ? ça ne sert à rien. Ce qui est intéressant, c'est le client qui est solvable.
Pour ce qui est de la solvabilité française, elle sera bientôt défunte. En effet, la couverture du commerce extérieur suit les pentes anglaises et américaines, vers une dégradation de plus en plus marquée.
Il faudrait donc avertir les responsables de l'UMP que si on achète de plus en plus à l'extérieur, on lui vend de moins en moins. Mais les fournisseurs se feront un plaisir sans doute de fournir les bwanas Ad vitam aeternam, simplement pour le plaisir de travailler pour nous. (les niakoués, c'est bien connu, sont simples : un bol de riz et du travail et paf, ils sont HEU-REUX, et comme on disait dans Astérix et Obélix, les esclaves n'ont qu'un seul droit, celui de travailler, on ne va quand même pas leur enlever, non ???)
Mais le pays le "plus gagnant" de la mondialisation, la Chine, hurle aussi de rire en ce moment. Visiblement, la crise est en train de s'abattre sur elle, malgré ou
à cause de ses excédents, de l'extraversion de son économie, du surinvestissement, de l'explosion des inégalités.
En bref, et pour faire simple, même en écartant la lourde hypothèque du plafonnement et du déclin des énergies fossiles, la totalité des pays du monde est en train de crever de la "mondialisation
irréversible".
Il est vrai, que, comme disait Keynes, qu'à long terme, nous sommes tous morts...