Elle est pas fraîche, ma centrale ?

Personnellement, me sentant une âme de Cétautomatix (et de plus possédant une masse), j'ai souvent fait des remarques sur l'état de fraîcheur et les relents du nucléaire.
Aujourd'hui, c'est Ordralfabétix, alias Proglio, qui trouve que son poisson est pas frais du tout :
" Mon ambition est d'avoir une filière nucléaire française qui fonctionne ".
Preuve, s'il en est, qu'elle ne fonctionne pas à cette heure.
D'ailleurs on a pu voir le kriegspiel grandeur nature : nous avons importé de l'électricité, alors que l'Espagne a battu un record de production éolien.
Henri Proglio dénonce "le manque de cohérence et d'efficacité de la filière nucléaire française ".
On attendait un Gorbatchev. Au moins en parole, Proglio en est un. Ce n'est pas Obama, qui se contente d'être un énième POTUS.
Belle manière aussi pour Proglio de dire que l'EPR est un nanard, auquel plus personne ne croit, que les acquisitions du nucléaire Britannique et Américain sont des âneries de premier plan.
On prend le contrôle d'une filiale, alors qu'on ne sait plus faire.
Quelqu'un me demandait si, indépendamment des désordres économiques, on pouvait penser avoir atteint le plafond Braudelien.
Braudel avait dit, en 1979, qu'un jour nous retrouverions un plafond de ressources que nous ne pourrions dépasser.
On peut constater deux choses. Le plafond de la ressource facile est là. Il ne pourra pas être dépassé.
Alors, qu'après, on puisse organiser un monde où l'on puisse vivre confortablement, sans trop de souci, certainement aussi, même en étant très nombreux.
Il est certain qu'en matière nucléaire, on a commis deux bêtises. La première c'est d'abandonner toute recherche, qui, de toute façon, allait dans le mauvais sens, et la deuxième, c'est Chirac en 1986 qui en mettant sous cellophane l'ADEME nous a fait perdre beaucoup de temps aussi.
Et le temps, dans cet espèce de problème ne se rattrape pas.
Le régime politique et économique a démontré sa gabegie et son inefficacité : Ils sont tous deux incapables d'alimenter la population sans importations massives. C'était visible aux USA, au royaume uni et en Espagne, c'est visible aussi en France.
Les importations ? D'abord il n'existe pas les lignes suffisantes, et il n'existe sans doute pas les centrales électriques nécessaires.
De plus, ces variations seront elles difficiles à encaisser sur les lignes électriques. Les lignes électriques espagnoles ont pu encaisser plus de 50 % d'éolien.
Le plafond Braudelien doit s'apprécier à l'aulne de l'efficacité. Le feu allumé par le primitif en pleine campagne est dispendieux en énergie. Disposer de quelques pierres suffit pour être plus efficace.
Le projet nucléaire français était démodé avant de sortir de terre. Chinois et Indiens étudient centrales à thorium et spallation. Nous, rien. Peut être ne perceront ils pas. Peut être est ce du rêve, mais ils ont le mérite d'essayer. Chine et Inde ont encore assez d'imagination pour dépenser de l'argent à investir, non pour gorger des "Zinvestisseurs".
En attendant, pour notre gouverne personnelle, apprenons à être économe, et pourquoi dépenser pour payer chêrement, le chauffage, par exemple, ce que l'on peut avoir gratuitement, ou presque ?
Sur un siécle, le coût de construction d'une maison, c'est 20 % de son coût total. le léger surcoût au départ pour l'efficacité énergétique (ce n'est même pas sûr), s'il existe, est très vite amorti.
Dernier exemple de cet avatar, je viens de voir une publicité sur un pavillon "économe". Effectivement, il l'est.
Mais il y a un Hic. Si le solaire thermique est prévu, il ne l'est que pour l'ECS (eau chaude sanitaire) et pas pour épauler le chauffage (gaz). A 180 000 euros la bête, le promoteur a jugé bon de faire quelques économies sur le dos de l'acquéreur.
Il est certain qu'il y a une différence de coût entre un chauffe-eau solaire et un solaire thermique complet, mais il est finalement peu important, surtout que le segment de la maison économe semble être le dernier à fonctionner effectivement bien.
Je rappelerais aussi Braudel. Il disait que bien des innovations en Grande Bretagne au début de la révolution industrielle étaient restée des innovations longtemps, prototypes fonctionnant -mal- pendant deux générations ou plus.
Le modèle économique est de loin, plus usé que le modèle technique.
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