Energie : le massacre des centrales à charbon...
16 Octobre 2012 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie
Les centrales à charbon vont voir leur parc réduit de moitié en France, représentant 3.9 GWh pour un total existant de 6.9 GWh.
Si la fermeture ne pose pas de problème pour les salariés EDF, qui pourra aisément les recaser, il n'en est pas de même pour E.On, qui en a 885 au total.
Il n'existera donc plus aucune centrale à charbon antérieure à 1975. S'achève aussi une époque, celle du début de l'électricité, où celle-ci, thermique en plus
grande partie, était produite dans des centrales au plus près des villes.
Puis, avant et surtout après guerre, vint l'époque des grands barrages, mais ceux-ci posent un autre genre de problème.
Le limon des barrages les bouchent en deux siècles, et on n'a pas prévu, ni on ne sait enlever et traiter de pareilles masses, mais surtout, leur béton n'est prévu que pour durer un siècle. On voit que la date de péremption de beaucoup d'entre eux est proche, et que le cycle de l'investissement fait qu'on doit les détruire et les reconstruire... Un peu plus haut, un peu plus bas...
C'est un problème peu/pas abordé, mais qui peut se révéler explosif, quand cela touche de petites villes, qui disposaient de retenues d'eaux anciennes, amorties, et qui en tiraient un net bénéfice en matière de finance locale (c'était, en gros, que des ressources, avec peu de charges), et que, souvent, on laisse sous le tapis (la Ville de Saint Etienne laisse un barrage vide, comme écrêteur de crue), pour cause de surendettement et que le principal pourvoyeur n'est pas récent non plus (1914 et 1945 pour le rehaussement).
Là aussi, on oublie que si ce sont des constructions longues, elles ne sont que transitoires, et que faut d'entretien et d'investissement, et surtout, de réductions des besoins,
d'une manière ou d'une autre, il y aura problème.
Le problème le plus aigu, d'ailleurs, sera le problème de l'eau. Nous dépendons désormais, d'une infrastructure vieillissante, pas forcément bien entretenue et bien pensée au départ, mais vitale.
Et dans beaucoup de cas, on est au taquet, et sans alternative.
C'est vrai pour la Californie, c'est aussi vrai dans beaucoup d'endroits en France, où il est "naturel" de disposer de beaucoup d'eau.
Pour ce qui est de l'électricité, EDF mise énormément sur une notion hérétique, celle de l'effacement. Car, qui dit effacement, dit baisse de consommation, pour
l'appareillage électrique.
Mais cette évolution est aussi un aveu. L'heure n'est plus au toujours plus, mais au consommer différent, parce que donner toujours plus, c'est investir toujours plus, pour des
montants incroyables désormais.
C'est donc la loi des rendements décroissants qui s'applique. Et pour le marché de l'électricité, le début de la fin du chauffage électrique à effet-joule.
Le nucléaire se désolidarise désormais du chauffage électrique. Le nuke, c'est bon en base, très mauvais pour les pointes.
De plus, il résoud le problème des pompes à chaleur, certes économiques en usage général, mais qui devient chauffage électrique classique en cas de froid... Et fait bondir les consommations en pointe.
Pour EDF, le point le plus important n'est pas la baisse de la consommation, mais l'effacement de la pointe, et même si pour un chauffe-eau, le gain est de zéro %, il est peut être avantageux pour la firme que la consommation de la résistance se fasse plus tard, c'est peut être cela qui intéresse le plus la firme...
Dans le même temps, l'investissement dans le renouvelable baisse en valeur absolue, mais cela est sans doute causé par une forte baisse des prix, plus que des volumes, et reste 4 fois supérieur à celui réalisé en 2004, et avec un rendement bien moindre.
Pour les pompes à chaleur les COP (coefficients de performance) vont être saisonnalisés, ce qui est beaucoup plus cohérents avec la réalité...
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