Entre révolution du jardin et fin de l'euro...
Quel rapport entre euro et jardin potager ?
Grand.
Parce que si Lordon nous explique qu'il y a le choix entre :
- insurrection,
- effondrement financier, je pense qu'il a une erreur d'appréciation. En effet, l'insurrection et la violence viendront APRES le krack financier.
Mais, la population, simplement pour vivre dans le cadre d'un effondrement économique, a crée une autre porte.
Le grec qui, s'il a de la chance, peut gagner 500 euros en ville, s'il n'a pas perdu son emploi, autant dire qu'il est réduit à la dimension de servage.
Parce qu'avec 500 euros, et la structure des prix en Grêce, il ne peut même pas payer les dépenses contraintes, au moins en ville.
Mais la solution est simple finalement. La population repart dans les campagnes, sans doute plus massivement qu'on ne le dit, d'abord pour une raison simple, économiser le coût du loyer, en rentrant dans un immobilier plus frustre, la maison de campagne, mais la plupart du temps sans hypothèque.
Après, le reste se fait tout seul. La pomme de terre que les paysans vendaient mal et à perte,15 centimes le kg aux supermarchés, qui eux les refourguaient à 70 centimes, se vendent 25 au grand bénéfice et des producteurs et des consommateurs, et aux grands cris de la grande distribution.
Mais le fait est révolutionnaire, un marché s'organise sans parasites. Les dits parasites ont d'ailleurs fait profil bas, pendant très longtemps...
Bien entendu, aucun rapport avec les agriculteurs français qui ont perdus tous leurs clients en voulant vendre en direct au même prix que la distribution.
Il faut qu'il y ait un double bénéfice, celui du vendeur et celui de l'acheteur, en cas de suppression de l'intermédiaire.
Le bénéfice doit être obligatoirement partagé. Sinon le supermarché est beaucoup plus commode et efficace.
Mais on retrouve aussi toutes les questions de propriétés. La propriété comme nous la connaissons en France existe peu dans le monde.
Le droit foncier, n'est souvent qu'un droit d'usage, chose que Chavez a rappelé aux latifundios absentéistes, comme c'était le cas en Chine, de manière immémoriale, en Russie, et même largement, d'une manière originale, aux USA (les autorités locales récupèrent énormément d'immobilier -terrains ou bâtis-, simplement parce que les propriétaires ne paient plus leurs impôts).
Dans beaucoup d'endroits, d'ailleurs, la terre n'a aucune valeur marchande, et les concentrations s'opèrent par la non-application du droit réduit à l'usage.
Une fois qu'un très riche s'est emparé d'une terre, il considére qu'elle est à lui, pour l'éternité. Même si elle est laissée à l'abandon. Les Chose qui explique l'importance et la violence des conflits fonciers en amérique latine, alors que les minifundios exigent, eux, l'application de la loi.
la latifunda gaspille l'espace, la minifundia la main d'oeuvre, le développement n'est fait que
dans le cadre d'une agriculture "moyenne".
L'économie, et son pendant, la monnaie locale, c'est ce qui reste après l'écroulement de la monnaie nationale, ou mondiale, ou européenne.
Pour Thilo Sarrazin, brûlant ce qu'il a adoré, la monnaie européenne est inutile. Et même,
allons au bout de sa pensée. Elle est nuisible, car inutile.
Quand au grand argument en faveur
de l'Europe et de l'euro, la paix : "l'Europe a prouvé qu'elle pouvait vivre en paix pendant soixante ans sans monnaie commune et que par conséquent elle n'en a pas besoin."
Quand aux plus riches, leur pensée est simple. Ils ne veulent pas payer d'impôts, mais recevoir la dîme, par l'intermédiaire des intérêts de la dette, dépense "incompressible", mais, il faut le rappeler, supprimable, soit par banqueroute, soit par solde par création monétaire.
En France, pas encore de réels problèmes, même si on entend des craquements. En effet, les précaires ne trouvent plus d'emplois précaires, depuis le début de
l'année, en gros, mais le reflux immobilier n'est pas perceptible.
j'ai assisté à une réunion de propriétaire, le maire tentait de leur faire comprendre la gravité de la crise, eux escomptaient leurs plus values, se félicitant de leur sagacité (ils avaient
presque tous fini de rembourser), preuve qu'une propagande bien menée peut avoir des effets importants. Pour eux existent des gens
"qui ont de l'argent" et qui peuvent acheter leur maison, "qu'ils ne veulent pas brader".
Trop limités intellectuellement parlant, ils ne comprennent pas que ce qui fait le prix, c'est la banque.
Mais il est clair dans ce graphique, que ce qui a empêché, jusqu'à maintenant, l'effondrement économique de la zone euro, c'est la bulle du crédit immobilier en France et à un moindre degré, en Italie.
Si je peux m'hasarder à un pronostic, l'été va être sanglant. C'est en général en cette période que s'effondre le marché immobilier...
Après, on va sans doute voir des crises d'intelligences subites, parmi les décervelés. En attendant, cultivons le jardin.
L'effondrement global, c'est pour demain.