Et la crise financière devint crise politique et insurrectionnelle...
En réalité, le sauvetage s'apparente à aller
fumer dans une poudrière.
Les irlandais ne sont pas fous. C'est une géhenne éternelle que de vouloir payer les intérêts sur 90 milliards (union européenne) + 8 anglais, on leur annonce pêle-mêle et en vrac, baisse du
salaire minimum, réduction du nombre de fonctionnaires et élections APRES le vote du budget d'une austérité incroyable.
Bien entendu, que cette cure d'austérité finisse de massacrer le secteur bancaire
ne leur vient même pas à l'idée.
Bien entendu, la précédente cure, vieille d'à peine six mois n'a servi à rien. Le ton monte, et le Sinn Fein retrouve des accents bien oubliés depuis longtemps, le tempérament irlandais pour le moins volcanique reparait chaud comme la braise.
D'ailleurs, il est savoureux de constater que le clivage de 1920, entre l'IRA et les "raisonnables" dont sont issus Fianna Fail et Sinn Fein reparait.
A la différence essentielle que le Fianna Fail n'est guère raisonnable dans ce qu'il promet à ses concitoyens.
Mais la crise semble aussi déstabiliser le Royaume Uni. C'est, là aussi, un classique, toutes les guerres d'Irlande se propagent au voisin. Et il y a de quoi.
En effet, comment expliquer l'austérité aux Anglais, quand dans le même temps ceux-ci trouvent 8 milliards à prêter aux irlandais ???
Toutes les interventions du FMI ont semé le bordel, partout où il est passé. Des prêts pour assurer les prêts, partout la même chanson, le contribuable et le citoyen est censé passer à la caisse pour toutes les erreurs du secteur privé.
Aux USA, un concessionnaire fait un tabac. Pour tout achat de véhicule, il offre une kalashnikov. A l'image des somaliens, les Zétazuniens pourront se foutre sur la gueule avec des "technicals", sauf que là, les somaliens mettaient une mitrailleuse de 12.7 mm sur son dos.
Krugman annonce d'ailleurs le "bain de sang", conséquence inévitable de l'austérité.
En effet, sur quoi veut on faire des économies ? Et avec quelle conséquence ? Quitte à crever, autant mourir en combattant, on aura le dernier plaisir d'abattre quelques emmerdeurs, amateurs de budgets équilibrés et de monnaie forte, c'est plus rapide et moins douloureux qu'Auschwitz.
Krugman, évoque le "bain de sang". Il se pourrait bien qu'il ne soit pas que
virtuel.
En 1945, la dette française atteignait les 1000 milliards de francs, les recettes n'auraient même pas permis de payer les intérêts à 3 %, et le taux de couverture des importations par les exportations était tombé à 25 %.
Dans la vulgate actuelle, on dirait qu'il faut faire des réformes "courageuses" et "nécessaires", faute de quoi, le triple A serait perdu (quelle catastrophe), seulement, en 1945, les dirigeants n'étaient, à la différence de ceux d'aujourd'hui, pas totalement crétins.
Une politique pareille nous aurait conduit à devenir une démocratie populaire, et à la communisation de la planète et l'hyperexportateur d'alors, les USA, devait régler son problème de débouchés.
Et surtout, le problème irlandais ne peut que rebondir. En effet, 90 et 8 milliards d'aide, ce n'est même pas 1/10 de ce qu'il faudrait...
Un ancien banquier de la JP Morgan vient de se faire refroidir. C'est son bonus de fin d'année ?
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