Et le loup souffla, souffla, et la maison s'envola...
Un modeste cyclone a fait trembler les USA.
Le cyclone n'est pas, en lui même, un problème.
Mais le problème repose sur l'outrecuidance des hommes, sur une région extraordinairement bâtie, dense, aux réseaux mal entretenus, et souvent pas entretenables, et aussi, dont l'absence, du fait de leur destruction, est difficilement gérable, et même, très difficilement reconstructible.
Explications : les structures urbaines sont finalement des poupées russes, elles sont sans cesse complétées, sans pourvoir être remplacées, ni même pouvoir être
mise au repos, simplement pour un entretien nécessaire.
Au départ, un métro est un extraordinaire progrès, entrainant facilités, aisance, et plus tard, congestion, perte de temps et impossibilité de le remplacer.
Et cela est vrai pour tous les équipements collectifs.
Hier progrès, aujourd'hui utilisé au taquet, il n'y a plus moyen ni de s'en passer, ni de les maintenir ou de l'entretenir.
On peut l'accroître et le complexifier, mais là est le problème.
Un jour, il n'y a plus de moyen de trouver des ressources supplémentaires, et le niveau de complexification est trop grand.
Tous sont touchés, réseaux d'eau, de gaz, d'électricité,transports collectifs, et même transports privés.
Alors, les responsables prennent peu. Les républicains dénonciateurs d'état, comme le gouverneur du New Jersey, les milliardaires comme
Bloomberg.
Ils voient le sol s'ouvrir sous leurs pieds et comprennent.
Ce ne sont pas les pitreries du clown Romney, avec ses kilos de sucre et conserves récoltées, qui pourront faire passer la pilule.
On n'est plus à une échelle suffisante.
Il y a des chances, désormais, que cette région centre soit simplement frappée à mort. Elle vit, simplement, par habitude.
Il n'y a plus ou peu, d'activités productives, simplement des activités occupationnelles, générées par l'entassement de population.
Quand l'activité disparait, il y a peu de chance qu'elle renaisse, même après une reconstruction, bien hasardeuse, car si Bloomberg et Chris Christie ont optés pour Obama, c'est qu'ils comprennent bien la charge que constitue l'éventuelle reconstruction, qui devrait se chiffrer en milliers de milliards.
Sans doute le coût d'une guerre en Irak.
Si les districts pauvres du Tennessee peuvent survivre, même avec 50 % de pauvres, la côte est, est, sans doute, à la croisée des chemins.
Fera t'elle comme l'empire romain, c'est à dire perdra t'elle une population qui a tout perdu, y compris des emplois devenus sans objets, pour survivre dans des
régions marginalisées, devenues refuges et hâvres ? C'est une idée qu'il ne faut pas écarter.
La fin de l'empire romain a vu la population s'entasser et migrer. En s'entassant, elle réduisit la taille des catastrophes, en réduisant la taille de l'emprise humaine, en gardant les
emplacements "sûrs", comme les montagnes et villes refuges de la fin de l'empire romain, donna un nouveau souffle aux régions périphériques.
Pour les parisiens, l'Auvergne, c'est la "province", mais la province Auvergne, c'est quasi inexpugnable.
Imagine t'on un accident dans la région parisienne. Une simple inondation, type 1910. Si la loi sur les catastrophes naturelles peut payer pour un village ou une petite ville de 8000 habitants détruite, ce serait déjà plus délicat pour une très grande ville au complet, comme Lyon ou Marseille, et impossible pour une ville comme Paris.
Impossible, non seulement financièrement, mais aussi techniquement. Comment reconstruire de zéro, les réseaux d'égouts, de métro, de chemin de fer, des dizaines de
milliers de logements, non seulement à réparer, mais souvent à détruire des logements chers, mais médiocres, et pour lesquels, tous les problèmes mis sous le tapis comme termites, mérules, etc,
rejailliraient d'un coup.
Là aussi, tous les emplois occupationnels, liés à l'entassement de population risque de disparaître en un clin d'oeil.
Il y a une impossibilité chez les importants à parler de rupture et de catastrophes. Comme les parisiens pensent "la baisse de l'immobilier ? Ici, c'est impossible".
Car c'est la remise en question des croyances des dominants. Comme Sandy a touché le centre et que Katrina n'avait touché "qu'une" région périphérique.
Mais, à NO, il a été clair qu'une bonne partie de la population a été simplement chassée. Mais la catastrophe
était somme toute, localisée.
Là, elle est large, on a beaucoup bâti, n'importe où, sans tenir compte ni des circonstances naturelles, ni des lieux, avec l'outrecuidance des concepteurs de l'énergie atomique.
C'est vrai qu'il était évident qu'on pourrait toujours faire face, et que, dans le pire des cas, les compagnies d'assurances étaient là...
NO ne s'est jamais remis véritablement de Katrina. Là, c'est 7 ans plus tard, avec une puissance beaucoup plus usée, et avec un impact beaucoup plus large, et pendant une crise économique sans doute sans reméde.