Et pan dans le Morsi...
4 Juillet 2013 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique
L'armée egyptienne a donc renversé Morsi.
Les salafistes appellent à la guerre sainte contre l'armée égyptienne.
Mais on doit se rendre à l'évidence, une évidence que les frères musulmans n'ont pas compris, la charia, ça ne remplit pas l'estomac, ça ne fait pas redémarrer une
économie bloquée, et faire l'aide sociale et la soupe populaire, ça attire de la popularité dans l'opposition, mais c'est très court une fois au pouvoir.
Surtout avec 25 % de chômage, et plus vraisemblablement 40 ou 50 %, comme partout ailleurs, sur le pourtour méditerranéen.
Plus, bien sur, la composante locale et expansionniste : l'appel à la guerre contre la Syrie, a heurté et heurte la rue dans les pays arabes, plus qu'en occident, parce que, là-bas, on a bien
mieux compris les enjeux, Assad a pris une épaisseur politique et historique qu'il n'avait pas avant le conflit, et l'image du Lion combattant, qu'on admire.
Pas qu'on déteste.
De plus, quand la machinerie économique s'effondre, comme en 1787, comme en 1916, il faut un substitut.
La révolution française avait trouvé sa solution au chômage de masse : la levée en masse, pour une guerre en masse.
Les russes retournèrent à la campagne, faire chauffer l'alambic, ou s'engagèrent dans les armées en campagne...
Le Morsi, lui, avait la guerre, avec ses inconvénients, sans ses avantages. C'est pas les 10 000 jihadistes expédiés en Syrie qui allait changer quoi que ce soit.
Cela aurait pu être jouable, avec une expansion sur les limites historiques de l'Egypte. Soit en Cyrénaïque, soit en Nubie, ou, plus risqué, en Israël.
La Guerre contre Israël aurait ressoudé l'arrière, mais elle est militairement impossible, et les aventures extérieures depuis Nasser et Sadate, sont très mal vues (Yemen 1962-1967, Soudan, Syrie, Libye 1978, Liban), et ont laissé plus de déconvenues que de lauriers...
Il reste donc à l'Egypte sa dernière carte du drame, c'est la guerre civile interne, entre l'armée et les salafistes. Si du moins ceux-ci existent sans l'Arabie Saoudite et le Qatar, lui même remis au pas.
Quand à l'incompétence supposée des FM, elle se résume à une seule phrase, eux aussi adhéraient trop aux dogmes du système et du bloc BAO (bloc amérique et occident), dont on voit l'échec monumental partout, et sa continuation, partout.
L'armée Syrienne, elle, continue son nettoyage, pendant que les mêmes causes de crises secouent aussi la Turquie. Ces causes s'appellent refus du conflit syrien, et effondrement économique en cours...
Avec le ventre vide, la nouvelle révolution egyptienne était courue d'avance...
Il est clair, que, suivant la vieille caricature de 1917 : "Pourvu qu'ils tiennent ! Qui ça ? Les civils !" est toujours d'actualité. Les civils syriens, tiennent fermement, plus les civils turcs, ni Egyptiens.
Newsletter
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.
Pages
Catégories
- 2317 Politique
- 1954 Energie
- 1873 Actualités
- 1471 Economie
- 605 Chronique de l'effondrement
- 447 Immobilier
- 289 transport aérien
- 133 transport terrestre
- 112 pandémie
- 109 Polémique
- 106 politique
- 92 transport maritime
- 74 energie
- 60 economie
- 37 Faits divers