Faire le lit du National Socialisme...
A la chronique Agora, certains visiblement fument de la moquette ou se sentent une âme de
blonde.
"La réunification leur a coûté cher", "ils ont eu le courage de faire des réformes", le maître mot, c'est plutôt qu'ils ont sortis Brüning de son formol et de sa bêtise.
Bien sûr, on entendra la sempiternelle bêtise sur les "allemands qui craignent l'inflation, parce qu'elle leur a amené Hitler au pouvoir".
Bien entendu, c'est faux.
L'hyperinflation a eu lieu en 1923, elle a aboutit à la dévaluation de la dette, "consolidation" à 2.5 % de sa valeur or, et possibilité de rachat à 12.5 %. Dans les Faits, ça s'appelait une banqueroute de 87.5 %.
Pour ce qui est de la dette externe, la dette de guerre, le régime de Weimar l'a constamment renégocié et Hitler, en n'assurant pas son remboursement, n'enfonçait que le clou final, les réparations étaient devenus symboliques.
Ce qu'elle a payé, l'Allemagne l'a fait avec des emprunts.
En 1933, ce qui a amené Hitler à la chancellerie, c'est la misère généralisée, crée par le chancelier Bruning, parce qu'il fallait à tout prix équilibrer les finances et que vulgairement, les allemands en ont pris plein la gueule.
Le mot d'ordre, à la fois des communistes et des nazis, c'était "manger d'abord, le loyer ensuite" (si bien entendu, il était payé).
Quelques rappels :
"- les socialistes acceptent toutes ces restrictions, comme ils acceptent de voter le budget de 1931, pourtant sévère pour les petites gens",
" - Le RDDI exige du chancelier des exonérations d'impôts, la diminution des charges sociales, la fin du contrôle de l'état sur l'économie",
- septembre 1932 : "suppression des conventions collectives et des accords de salaires, diminutions des prestations sociales, diminutions d'impôts".
La seule différence notable, entre la crise de 1929 et celle qui commence en 1973, c'est qu'elle a été beaucoup plus progressive dans la régression sociale. Elle accélère franchement avec la crise de 2008 et le retour des libéraux pur jus, et de leur politique de déflation (déflation Laval de 1935), sous prétexte de finances publiques.
Ce qui était tenable, c'est à dire une dégradation lente, va devenir une dégradation massive, en nombre et en montant.
Comme disait Audiard, " les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait. "
Il y a un moment, où vient l'inflexion et où arrive la réponse politique. La dernière déculottée électorale du parti au pouvoir a été forte, tant par l'abstention que la le vote de rejet, avec le vote le plus fort, la flambée du FN entre les deux tours.
N'en déplaise à Isabelle Mouillesaux, la politique allemande depuis 2000 n'a pu réussir, que parce qu'ils ont confié aux autres le soin de consommer.
Il faudrait qu'elle apprenne à recompter : baisser de 4 % le déficit, par des "Zéconomies", c'est baisser le PIB au minimum de 4 % aussi, voir beaucoup plus.
On peut envisager un effondrement supérieur à 10 %. Et qu'on ne ressorte pas encore les futilités sur le "travail au noir". Le travail au noir existe en toutes périodes, et il est beaucoup moins important en période de crise économique.
Si l'on prend les derniers chiffres en France, consommation, comme chômage vont mal, mais "moins qu'attendus".
Bien sûr, dans 15 jours, les chiffres ajustés seront pires.
Des mesures parcellaires, comme l'augmentation démesurée des prix du gaz, auraient permis en d'autres temps de se gargariser et de se goberger de "la robustesse de l'économie et de la consommation".
Dans un contexte où même la consolidation fait figure de voeu pieux, baisser les dépenses d'état, c'est du suicide, et pour l'économie, et pour le politique.
Les responsables allemands n'ont donc pas vu leur propre récession ? Elle est une des plus importantes du continent, et a été causé par la spécialisation allemande : les exportations. Arrivé à un certain point, on ne peut que remonter, et arrivé à un certain point, on ne peut que descendre.
Politiquement, le sabrage des "cosaques sociologiques" (retraités, agriculteurs et fonctionnaires), largue ce qui était trois amarres importantes de la stabilité sociale.
Le pouvoir ne se retrouve que dans ses 78 % de votants à Auteuil Neuilly Passy. C'est peu.
Le sadomonétarisme européen éloignera donc un peu plus les citoyens, déjà peu convaincus ni par l'Europe, ni par leurs gouvernants de celle-là.
Pour qu'il y ait des politiques aussi stupides et aussi récessives, il faut aussi que les élites soient convaincus qu'il ne peut rien se passer, que ça passera et qu'elles sont indispensables. 1788 comme 1916 ont été des moments de césure.
A cet instant, la production s'effondre. La France de 1788 est déjà un pays plus industriel qu'agricole, et la politique de libre échange touche durement le pays.
Les remous sont crées par cette chute (50 % dans les deux cas) des productions. Le délire des plans de relance a interrompu une chute en verticale, et l'a remplacé par une baisse en pente douce.
Toute austérité fera reprendre le chemin de la baisse. Quand à espérer le rebond par l'export de la zone euro, via dévaluation de l'euro, il ne faut pas rêver.
Dans un monde en crise, où tout le monde entreprend la même politique il n'y a plus de débouché...
Pour ce qui est des troubles qui n'arrivent qu'en cas de chariots vides, n'ayez crainte. Ce stade arrive, lui aussi...
La déflation n'apportera qu'une crise de plus en plus grave, et certainement pas l'équilibre du budget.
Les citations proviennent du livre "Allemagne 1900-1933".
"La réunification leur a coûté cher", "ils ont eu le courage de faire des réformes", le maître mot, c'est plutôt qu'ils ont sortis Brüning de son formol et de sa bêtise.
Bien sûr, on entendra la sempiternelle bêtise sur les "allemands qui craignent l'inflation, parce qu'elle leur a amené Hitler au pouvoir".
Bien entendu, c'est faux.
L'hyperinflation a eu lieu en 1923, elle a aboutit à la dévaluation de la dette, "consolidation" à 2.5 % de sa valeur or, et possibilité de rachat à 12.5 %. Dans les Faits, ça s'appelait une banqueroute de 87.5 %.
Pour ce qui est de la dette externe, la dette de guerre, le régime de Weimar l'a constamment renégocié et Hitler, en n'assurant pas son remboursement, n'enfonçait que le clou final, les réparations étaient devenus symboliques.
Ce qu'elle a payé, l'Allemagne l'a fait avec des emprunts.
En 1933, ce qui a amené Hitler à la chancellerie, c'est la misère généralisée, crée par le chancelier Bruning, parce qu'il fallait à tout prix équilibrer les finances et que vulgairement, les allemands en ont pris plein la gueule.
Le mot d'ordre, à la fois des communistes et des nazis, c'était "manger d'abord, le loyer ensuite" (si bien entendu, il était payé).
Quelques rappels :
"- les socialistes acceptent toutes ces restrictions, comme ils acceptent de voter le budget de 1931, pourtant sévère pour les petites gens",
" - Le RDDI exige du chancelier des exonérations d'impôts, la diminution des charges sociales, la fin du contrôle de l'état sur l'économie",
- septembre 1932 : "suppression des conventions collectives et des accords de salaires, diminutions des prestations sociales, diminutions d'impôts".
La seule différence notable, entre la crise de 1929 et celle qui commence en 1973, c'est qu'elle a été beaucoup plus progressive dans la régression sociale. Elle accélère franchement avec la crise de 2008 et le retour des libéraux pur jus, et de leur politique de déflation (déflation Laval de 1935), sous prétexte de finances publiques.
Ce qui était tenable, c'est à dire une dégradation lente, va devenir une dégradation massive, en nombre et en montant.
Comme disait Audiard, " les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait. "
Il y a un moment, où vient l'inflexion et où arrive la réponse politique. La dernière déculottée électorale du parti au pouvoir a été forte, tant par l'abstention que la le vote de rejet, avec le vote le plus fort, la flambée du FN entre les deux tours.
N'en déplaise à Isabelle Mouillesaux, la politique allemande depuis 2000 n'a pu réussir, que parce qu'ils ont confié aux autres le soin de consommer.
Il faudrait qu'elle apprenne à recompter : baisser de 4 % le déficit, par des "Zéconomies", c'est baisser le PIB au minimum de 4 % aussi, voir beaucoup plus.
On peut envisager un effondrement supérieur à 10 %. Et qu'on ne ressorte pas encore les futilités sur le "travail au noir". Le travail au noir existe en toutes périodes, et il est beaucoup moins important en période de crise économique.
Si l'on prend les derniers chiffres en France, consommation, comme chômage vont mal, mais "moins qu'attendus".
Bien sûr, dans 15 jours, les chiffres ajustés seront pires.
Des mesures parcellaires, comme l'augmentation démesurée des prix du gaz, auraient permis en d'autres temps de se gargariser et de se goberger de "la robustesse de l'économie et de la consommation".
Dans un contexte où même la consolidation fait figure de voeu pieux, baisser les dépenses d'état, c'est du suicide, et pour l'économie, et pour le politique.
Les responsables allemands n'ont donc pas vu leur propre récession ? Elle est une des plus importantes du continent, et a été causé par la spécialisation allemande : les exportations. Arrivé à un certain point, on ne peut que remonter, et arrivé à un certain point, on ne peut que descendre.

Politiquement, le sabrage des "cosaques sociologiques" (retraités, agriculteurs et fonctionnaires), largue ce qui était trois amarres importantes de la stabilité sociale.
Le pouvoir ne se retrouve que dans ses 78 % de votants à Auteuil Neuilly Passy. C'est peu.
Le sadomonétarisme européen éloignera donc un peu plus les citoyens, déjà peu convaincus ni par l'Europe, ni par leurs gouvernants de celle-là.
Pour qu'il y ait des politiques aussi stupides et aussi récessives, il faut aussi que les élites soient convaincus qu'il ne peut rien se passer, que ça passera et qu'elles sont indispensables. 1788 comme 1916 ont été des moments de césure.
A cet instant, la production s'effondre. La France de 1788 est déjà un pays plus industriel qu'agricole, et la politique de libre échange touche durement le pays.
Les remous sont crées par cette chute (50 % dans les deux cas) des productions. Le délire des plans de relance a interrompu une chute en verticale, et l'a remplacé par une baisse en pente douce.
Toute austérité fera reprendre le chemin de la baisse. Quand à espérer le rebond par l'export de la zone euro, via dévaluation de l'euro, il ne faut pas rêver.
Dans un monde en crise, où tout le monde entreprend la même politique il n'y a plus de débouché...
Pour ce qui est des troubles qui n'arrivent qu'en cas de chariots vides, n'ayez crainte. Ce stade arrive, lui aussi...
La déflation n'apportera qu'une crise de plus en plus grave, et certainement pas l'équilibre du budget.
Les citations proviennent du livre "Allemagne 1900-1933".
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