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Il ne s'agit pas d'une reprise économique...

12 Avril 2010 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Economie

Selon Natixis.

Les talibans de la zone euro en particulier et de l'OCDE en général veulent rétablir les finances publiques à la hache.

Le seul problème, c'est que la reprise n'a pas eu lieu.

 

Que faudrait il pour qu'il y ait reprise dans le paradigme qui était celui existant ?

C'est simple :

- reprise de l'endettement,

- reprise de l'investissement productif, reprise de l'investissement immobilier,

- augmentation des revenus salariaux,

- redémarrage des exportations.

 

L'endettement se contracte globalement, même si certains pays comme la France, continuent sur une lancée amoindrie, l'investissement productif est en panne, et la construction en chute libre.

Aux USA on peut parler d'effondrement, avec 300 000 unités vendues à l'année.

Les revenus salariaux sont sacrifiés, et les exportations ont cessé de se détériorer et se redresse très légèrement, on ne peut donc parler de reprise.

Pour qu'il y ait reprise, il faudrait rattraper le niveau antérieur, on en est loin. Et si on entend des chiffres ronflants, c'est des chiffres à court terme, et les graphiques de longues périodes sont tout aussi mauvais.

En outre, pourquoi les pays émergeants et notamment les BRIC importeraient ils de la sphère OCDE ? Ils ont leur appareil industriel à faire tourner, et si l'avantage donné à la production locale automobile indispose les sibériens, elle a de nombreux zélateurs à Togliattigrad.

 

En outre, la reprise est d'abord un voeu. Les graphiques 2010 remontent tous. J'aimerais bien connaître leur fabriquant de boule de cristal.

Mais on apprend qu'il y a reprise, mais pas vraiment. 18 mois nous dit Lamy, cela nous reporte quasiment en 2012.

 

On l'a compris, ce paradigme -endettement, investissement, revenus et exportations-, c'était celui du début des années 1970, avec un endettement très fort, des revenus beaucoup plus faible et la recherche systématique du marché extérieur, parce que celui-ci progressait le plus vite, même si les prix y étaient massacrés.

 

Le consensus est cassé, les dettes ne seront jamais remboursés, mais l'effondrement s'est, pour un temps, ralenti plus qu'arrêté. Les crises ne connaissent pas le temps, elles suivent leur propre tempo.
Michael Hudson parle d'une décennie. Mais la crise, c'est comme la guerre, on sait quand on la commence, jamais quand on la finit.

 

Faire banqueroute n'est pas compliqué. Le lendemain, on s'aperçoit que la vie continue, et les rebonds sont spectaculaire. Une banqueroute n'a jamais provoqué l'effondrement d'un état.

Au contraire, s'entêter à sacraliser la dette, provoque l'effondrement de l'état. Et en fin de compte, l'effondrement de la dette.

 

Parmi tous les rois de France, seuls deux ont refusés la banqueroute. Le premier c'est Louis XVI, on sait ce qu'il lui est advenu. Raccourci. La dette, évaporée. Il aurait mieux fait de la banquerouter AVANT la révolution. 

Le premier cas, se situe dans la décennie 1560. A la mort d'Henri II, on rompt un usage. La dette disparaissait avec le roi. On la sacralisât. il n'y eut pas de pensions pour les soldats revenus des guerre d'Italie.

Ils vécurent, tant qu'ils purent, sur leurs économies, et quand il n'en eurent plus, ils recommencèrent la seule chose qu'ils savaient faire : la guerre.

4 millions de morts et 30 années plus tard, Henri IV se dépêcha de "consolider" la dette. Il en paya 5 %. L'écu était passé de 3 à 36 francs...

Pourtant, ses relations avec les banquiers étaient excellentes. Et les autres ? Ils faisaient faillite plus vite que leur ombre. J'ai une tendresse pour Louis XIII. Se voulant juste, il avait la hache un peu facile (surtout pour les financiers)...

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L
<br /> Louis XIII devait deja savoir que le malheur des uns faisait le bonheurs des autres. De toutes façon les banquiers c'est comme le chien dents sa repousse :)<br /> <br /> D'ailleurs le gouvernement américain a du s'inspire de lui :) Puisque le malheur des petits banqiers est en train de faire le bonheur des gros banqiers.<br /> <br /> D'ailleurs ont en est a combien de fermeture de banques aux USA pour l'année 2010 ?<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Et pendant ce temps là tout vas bien outre rhin<br /> <br /> http://www.marianne2.fr/Comment-l-Allemagne-cache-son-chomage_a191737.html<br /> <br /> quoique....<br /> <br /> <br />
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B
<br /> La Grèce emprunte à court terme, facilement mais cher.<br /> <br /> http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=23fdfd24bf5fbe4c2baa315ab7888b85<br /> <br /> <br /> - Emprunt à 6 mois :<br /> <br /> En janvier 2010, la Grèce a lancé un emprunt à 6 mois. La Grèce a dû verser un taux d'intérêt de 1,38 %.<br /> <br /> Aujourd'hui, elle lance de nouveau un emprunt à 6 mois, mais elle doit verser un taux d'intérêt de 4,55 % !<br /> <br /> - Emprunt à 12 mois :<br /> <br /> En janvier 2010, la Grèce a lancé un emprunt à 12 mois. La Grèce a dû verser un taux d'intérêt de 2,20 %.<br /> <br /> Aujourd'hui, elle lance de nouveau un emprunt à 12 mois, mais elle doit verser un taux d'intérêt de 4,85 % !<br /> <br /> Conclusion : la Grèce se surendette de plus en plus. La dette publique grecque est en train de s'emballer.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> " Marx l'avait démontré, est voué à l'autodestruction."<br /> <br /> Moi non plus, je ne suis pas Marxiste mais je reconnais que sa théorie sur la contradiction interne du capitalisme est indépassable pour l'instant.<br /> Le problème essentiel provient du surplus capté par les capitalistes qui n'est pas gagné par du travail réel. Dit autrement, tant qu'à grande échelle, des personnes gagneront plus que la valeur<br /> qu'elles produisent réellement, cette contradiction perdurera.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Parler de reprise c'est entendre repartir dans le même système qu'auparavant qui, Marx l'avait démontré, est voué à l'autodestruction.<br /> Précision ,ce n'est pas parceque je cite Marx que je suis marxiste.<br /> <br /> Je crois préférable de devoir changer de système économique. Et à ceux qui disent que cela n'est pas possible il faut juste rappeller que les Romains jugeaint impossible de faire tourner l'économie<br /> sans l'esclavage.<br /> <br /> La transition sera evidemment trés dure car le pouvoir en place fera tout pour tirer profit le plus lontemps possible de sa situation, y compris par des expédients.<br /> Je penche pour un désordre mondial important pendant de nombreuses années et pourquoi pas un nouveau moyen-age pendant lequel beaucoup de savoir sera oublié.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Dans les Etats européens, la dette publique s'est emballée. Selon la Banque des règlements internationaux, la charge de la dette va atteindre 10 % du budget de tous les Etats européens.<br /> <br /> This is confirmed by the projected interest rate paths, again in our baseline scenario. Graph 5 shows the fraction absorbed by interest payments in each of these countries. From around 5% today,<br /> these numbers rise to over 10% in all cases, and as high as 27% in the United Kingdom.<br /> <br /> C'est à la page 9 :<br /> <br /> http://www.bis.org/publ/work300.pdf?noframes=1<br /> <br /> Pour le Royaume-Uni, la Banque des Règlements Internationaux a prévu que la charge de la dette va atteindre 27 % du budget de l’Etat.<br /> <br /> Je dis bien : 27 %.<br /> <br /> C’est un pourcentage insupportable pour les Etats européens.<br /> <br /> C’est intenable car, pour payer un pourcentage toujours plus grand destiné à la charge de la dette, chaque Etat privatise, chaque Etat démantèle, chaque Etat détruit toutes les protections<br /> sociales.<br /> <br /> Or, en faisant cette politique-là, chaque Etat détruit la demande intérieure.<br /> <br /> Conclusion : un cercle vicieux est enclenché. Ce qui est en train d’arriver à la Grèce est ce qui va arriver aux autres Etats européens.<br /> <br /> En voulant rembourser ses dettes, l’Etat s’endette encore plus. En voulant rembourser ses dettes, chaque Etat détruit encore plus sa demande intérieure. Chaque Etat se prive de ses propres recettes<br /> futures.<br /> <br /> C'est un cercle vicieux.<br /> <br /> C’est un cercle vicieux qui nous emmène droit dans le mur.<br /> <br /> En Europe, nous allons assister à une longue épidémie : les défauts de paiement des Etats européens.<br /> <br /> La Grèce ne sera que le premier d'une longue série.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Je lis çà et là des commentaires sur un defaut de paiement, ou encore l'interet d'une devaluation. Tous ces commentaires relevent de l'absurdité.<br /> <br /> Dans le cas d'un defaut sur la dette des états, cela revient en general à plomber les banques créancieres, dont à les recapitaliser par ces mêmes etats, qui la poche vide devront à nouveau<br /> s'endetter auprés d'institutionnels qui refuseront de preter vu le recent defaut de paiement !!! Une belle solution le defaut de paiement... Et ce defaut ne regle pas les reformes structurelles à<br /> faire, puisque ces deficits structurelles sont causes de la dette.<br /> <br /> La devaluation : Bref provoquer l'inflation pour rembourser la dette... Cela ne marche que dans un cas, à savoir que les salaires ne suivent pas l'inflation... Je vois mal les fonctionnaires<br /> supporter 15 à 20 % d'inflation par an sans demander d'augmentation, et donc aggraver la dette totale malgré cette inflation.<br /> <br /> <br /> Une seule solution à ce probleme mondiale, qui a été énoncé par le FMI pour le Gréce, LA DEFLATION . C'est malheureusement la seule issue naturelle pour nous tous. Elle est déjà à l'oeuvre en<br /> Irlande, en Grece, en Espagne...<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Lundi 12 avril 2010 :<br /> <br /> Plusieurs économistes américains jugent « inévitable » un défaut de paiement grec.<br /> <br /> « Inéluctable ». Le mot commence à se répandre dans les colloques sur la « crise grecque » outre-Atlantique. Malgré les réassurances du président de la BCE, Jean-Claude Trichet, plusieurs<br /> économistes américains commencent à considérer comme pratiquement inévitable un défaut de paiement grec.<br /> <br /> http://www.lesechos.fr/info/inter/020470371508-plusieurs-economistes-americains-jugent-inevitable-un-defaut-de-paiement-grec.htm<br /> <br /> <br />
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