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Immobilier : le coup de semonce...

28 Avril 2011 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Immobilier

zonage-scellier.jpgCe qu'il y a de bien, en prenant les bons indicateurs, c'est qu'on est au courant de tout, avant tout le monde.

Mais, certainement pas en regardant la télé ou en regardant la presse.

Pour cela, il faut prendre le temps de causer. Comme disait le film, "Elle boit pas, elle fume pas, elle cause".

C'est comme cela que se crée les "personnalités d'influences", comme le curé d'antan.

Lui avait une bonne babille, qui le mettait en situation de tout saisir. Dans le lot, j'ai un inventaire à la Prevert, allant du gitan ferrailleur, au taxi acariâtre, en passant par l'infirmière rigolarde.

Aucun n'a une formation en économie, tous peuvent dire, par contre les tendances AVANT les autres.

 

Il y a six mois, donc, je rencontrais un de mes baromètres vivants, et comme d'hab, on causait sans y sembler d'immobilier. Il n'a qu'un immeuble, de trois appartements (4, il en occupe un).

 

Il y a 20 ans, il trouvait ses locataires sans problèmes, sans chercher et sans négocier, il y a deux ans, il s'est fait quelques cheveux, il a du négocier et s'est réjoui d'un coup de bol.

Il y a six mois, donc, un de ses appartements se trouvait libre, et il n'a pas retrouvé de locataires depuis, mieux, il n'a pas eu de demandes, seul deux coups de téléphone de gens qui ne se sont pas déplacés.

 

Pour confirmer, c'est simple, on prend la Pravda. J'ai donc été sur l'INSEE, j'ai vu le nombre de logements vides : 9. 3% (département 10.1 %), part de propriétaires : 64. 7 %, (département 68.3 %).

L'accomplissement du rêve sarkozyste (Une France de propriétaire), entraine plusieurs conséquences. La ruine des bailleurs d'abord, plus par la non location que par une baisse réellement sensible des loyers, et la situation est pire sur le département que sur la commune en particulier, celle-ci étant à la fois rurale et ouvrière.

Bien entendu, la situation a encore empiré, la Pravda remontant à 4 ans. Comme je l'avais dit pour le nuke, un sondage d'il y a un mois, c'est la préhistoire.

Pour l'immobilier, dans le contexte actuel, 4 ans, c'est aussi la préhistoire.

Pourtant, statistiquement, rien ne bouge. Ou presque. En effet, l'Insee, c'est l'art de mentir. On va dire que ce logement "en attente", est occupé par le propriétaire, et si les deux autres locataires se barrent, ça sera une résidence agrandie du propriétaire.

 

Bien entendu, celui-ci n'est pas menacé. Pas d'emprunts, pas de problèmes, c'est simplement la rentabilité qui chute.
En attendant, les autres bailleurs, ceux qui ont des annuités sur le dos, aiguisent leurs dents.

 

Quand je prends la presse gratuite, je vois sur certains villages, des luttes au couteau. Le prix du F3, qui était passé de 350 à 300 euros est proposé à 250, voir 200.

Comme d'habitude, on attend chez les libéraux le salut de l'état, ou des collectivités. Ici, on parle de destructions de HLM (mais, comme ils sont vides, le bien ne sera pas grand), et on aimerait bien "décongestionner" le centre village (Quelques destructions seraient bienvenues). Et on cherche à repasser le mistigri à quelqu'un d'autre : les mises en vente sont nombreuses. 

 

Pour ce qui est de la construction, les taux montent, la vérité commence -lentement- à cheminer vers le cerveaux des classes dirigeantes. Les Scelliers sont souvent, comme les précédents, inlouables. Même dans une ville en coma dépassé immobilier, comme Le Puy, on  construit encore hardiment.

Après tout, construire et louer ne concernent pas la même personne...

Des villes, comme Niort, autrefois épargné par le phénomène du vide et de la non-location, sont aussi concernées, passant de 500 en 2007 (c'était encore gérable), à 2000 aujourd'hui.

Poitiers, c'est pire, avec 5000 logements.

Sans doute, bien sûr, cela ne concerne que le secteur privé. Le secteur HLM, lui, connait au niveau national des vides depuis très longtemps. Il a servi d'amortisseur.

 

La remontée de la crise immobilière s'opère donc. On sature très vite un petit village, le plus gros vient ensuite, enfin arrive la ville moyenne, puis la plus grande ville.

Après, on peut arriver à la conclusion : la théorie de Mao tsé toung a été appliqué. Le grignotage a été accompli. Les petites campagnes sont conquises, puis les grandes, et les grandes villes tombent comme des fruits mûrs...

 

Certaines statistiques feraient rêver les parisiens. Nombre moyen de pièces par résidence (Le Puy : 3.4). C'est aussi un signe de crise. 

Le marché de la location ne commence d'ailleurs qu'au F3.

 

Petite nouvelle du Japon et d'ailleurs : les inégalités flambent et la consommation s'effondre...

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P
<br /> C'est pas vrai ?!? Une bulle????<br /> <br /> http://www.boursier.com/actualites/news/immobilier-le-centre-d-analyse-strategique-evoque-la-formation-d-une-bulle-sur-le-marche-francais-432569.html<br /> <br /> <br />
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O
<br /> Vous voyez vraiment ce que vous voulez y voir...<br /> C'est vrai que la Côte d'Azur est envahie par les anglais russes et les italiens, le genevois français par les suisses, les Alpes par les anglais et les russes (encore!)<br /> <br /> Quand je passe dans le Pays de Gex, je tremble de croiser un diplomate, un fonctionnaire international ou un banquier dans leur grosses berlines!<br /> <br /> <br />
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V
<br /> C'est flagrant de voir à quel point la carte ressemble à celle de l'insécurité et à celle de l'immigration. Existe-t-il des études montrant la corrélation entre tous ces critères ou est-ce un sujet<br /> tabou ?<br /> <br /> <br />
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G
<br /> J'aime beaucoup votre blog .. Il a toujours quelque chose de différent et intéressant continuerai à poster plus ... Merci<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Moi la bulle immobilière parisienne m'a permi de m'interresser à la bourse (pour passer le temps, tellement les ccycles immo sont longs).<br /> <br /> Au moins, avec la bourse, je m'amuse un peu plus!<br /> <br /> <br />
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H
<br /> Les arguments pour une poursuite de la hausse ou une stabilisation des prix ont toujours été les mêmes partout, et partout les bulles immobilières ont explosé.<br /> Voir ici en ce qui concerne l'Australie ou les Etats-Unis<br /> <br /> http://globaleconomicanalysis.blogspot.com/2011/04/housing-denial-in-australia-feeds-off.html<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Les (riches) touristes étrangers qui s'entichent d'une maison secondaire en France font exploser les prix de l'immo: mauvai point pour les pauvres.<br /> <br /> Les (sans le sou) immigrés, illetrés, chômistes qui voudraient se loger cassent les prix du marché, rendent les locations disponibles indisponibles et insalubres et empêchent le prolo et l'employé<br /> de pouvoir se loger: mauvais points pour les proprios également.<br /> <br /> Cette double tension opposée va très bientôt finir par cassée la corde raide.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Oui mais l'allemagne c'est moche et en plus c'est en allemagne. Bref.<br /> <br /> On arrive structurellement à un plafond concernant le pouvoir d'achat immobilier des français - de la plupart - ceci dit dans les grandes villes et Paris que je connais un peu la demande reste<br /> forte, bien supérieure à l'offre.<br /> <br /> Alors il y a et il y aura une tension entre ce pv d'achat et la demande de logements (oui, demande de logements...), les prix devraient se maintenir<br /> <br /> Sauf guerre civile bien sûr<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Toujours la hausse d`après les notaires dans les grandes villes :<br /> <br /> http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/04/28/97002-20110428FILWWW00595-logement-un-marche-a-deux-vitesses.php<br /> <br /> Sinon, ici en Allemagne, je m'éclate : isolation 160 mm extérieur, solaire thermique dernier cri, et en + plus isolation du toit pour une maison à 800m du métro avec + 400m2 de terrain orienté<br /> Sud.<br /> <br /> Il y a rien à dire, c'est le jour et la nuit entre les grandes villes francaises et allemande .<br /> <br /> Vive la bulle immobilière parisienne qui m´a permis d'être écolo;-)<br /> <br /> <br />
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G
<br /> je suis locataire d'un 30m2 en banlieue de toulouse et je déménage comme locataire vu les prix débiles ici.<br /> j'ai trouvé 45m2 avec jardinet de 30m2 pour 40 euros de plus par mois<br /> soit 470 à la place de 430 et je m'éloigne pas du boulot et de toulouse.<br /> encore 2 ans et j'achète car quand ces aides qui n'aident que les banquiers et intermédiaires et au passage aussi l'état prendront fin on verra la chute des prix.<br /> grolandais31<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Il faut comparer le prix de l'immobilier aux salaires extrêmement bas des jeunes quand ils arrivent à trouver un travail, souvent précaire. Leurs salaires tournent entre 600 et 800 €uros. Ils sont<br /> en concurrence directe avec les stagiaires dont les salaires vont de zéro €uro, c'est le cas pour ma belle-fille, à environ 400 €uros. J'ai une connaissance qui paie un loyer de 900 €uros pour un<br /> salaire de 1200 €uros net. Et il galère tous les mois.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> La colocation est aussi un antidote au logement cher.<br /> Il ne faut néanmoins pas croire que ça peut se concevoir comme un marché profitable. C’est en réalité plus une échappatoire au marché qu’une niche porteuse. Le phénomène jadis exceptionnellement<br /> rare, sauf en Ukraine, devient un sous-produit de la bulle immobilière.<br /> Pour profiter d’une offre très en dessous des cours et qu’il jugeait exceptionnel, un jeune a acheté un grand logement en pensant atténuer l’impact des mensualités et charges diverses par de la<br /> colocation. Il a observé les cours du secteur et calculé que le prix moyen était de 450€ par mois par chambre et s’est basé dessus pour ses comptes… Bon en arithmétique mais nul en psycho et un<br /> tantinet intoxiqué par les chiffres en circulation, "450€" ce n’était que de la théorie…<br /> Résultat, il loue à 350€ et se demande parfois si ça couvre bien les consommations de ses colocataires. Sa conclusion après un an d’ancienneté est que c’est économiquement sans intérêt - ça ne<br /> neutralise que partiellement le surcoût du logement trop grand - mais comme les co-occupants sont des copains, ça évite les frais de déplacement pour faire la fête et c’est sécurisant d’avoir des<br /> amis autour de soi.<br /> Le motif de la non rentabilité de la colocation tient dans le fait que les candidats sont pour l’essentiel des gens à faibles revenus qui de toute façon soit retourneraient chez papa-maman soit<br /> s’entasseraient dans l’inconfort car ils ne sont que trop peu solvables.<br /> L’accroissement notable de la colocation répond à la demande du logement moins cher mais nuit au marché de l’immobilier et affecte le prélèvement des taxes et charges attenantes. Il contre pour<br /> partie le fractionnement de la cellule familiale qui a participé à la bulle immobilière et à son corollaire fiscal. Oui, oui, augmenter le taux d’occupation c’est aussi une forme d’échappatoire<br /> fiscale. On finit toujours par s’adapter mais force est de constater, qu’ici comme ailleurs, le pauvre, quand il s’appauvrit trop, trouve toujours le moyen de se soustraire à sa fonction première :<br /> enrichir le riche, l’élu et le fonctionnaire. Salop de pauvre !<br /> <br /> <br />
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G
<br /> Bonjour, intéressant votre article/analyse. Vous prenez comme exemples les "villages". Qu'en est-il des "villes" - j'habite à Strasbourg et je trouve que l'immobilier continue à être hors de<br /> prix...<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Peut-être dans votre région, mais ici dans la mienne: 02-08, je peux vous garantir que trouver quelque chose de correcte à louer, c'est galère, de même que trouver des locataires respectueux des<br /> biens, sans parler de paiements des loyers, c'est plus rare que de faire un coup sur le cac 40. Ceci engendrant peut-être cela. Ce sont des départements pauvres et industriellement désertique. Avec<br /> donc une population pauvre, très pauvre même et un pourcentage non négligeable d'immigrés. Tous chômeurs. Beaucoup d'ale et aides diverses. Malgré cela, peu de d'inoccupés et chers, même dans les<br /> petits villages peuplés de sangliers. Comme quoi, vous informations vives sont aléatoires et sensibles au terroir. Pas de règles générales sur ce point.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Dans votre analyse, je n'arrive pas à voir si le marché des bailleurs a des difficultés par saturation du marché immobilier ou par paupérisation des possibles locataires.<br /> <br /> Quant à votre phrase sur les municipalités qui veulent décongestionner le centre des villages, elle me parait étrange. Dans les villes et villages du Languedoc, c'est plutôt le phénomène inverse<br /> que l'on retrouve. De nombreuses petites villes possèdent un centre ou en réalité la densité de population peut s'avérer plus faible que dans les zones pavillonnaires. En effet, le foncier est<br /> souvent possédé par de vielles familles riches ou beaucoup moins riches qui disposent des grandes maisons avec cour et annexes (un reste des temps viticoles). Il me semble que ces personnes<br /> pourraient plutôt se retrouver en position de force, à terme, avec la rétraction urbaine et le peak everything.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Pas forcément. Rien ne scotche une population a un endroit. Si elle a basculée ailleurs, elle va sans aucun doute, y rester.<br /> <br /> <br /> <br />