Infrastructure sans queue, ni tête...
L'autoroute Pau Langon, bat des records, de tarifs, de déficits, d'absence de trafic, ou de trafic très réduit par rapport à des prévisions dithyrambiques et peu réalistes.
Pau Bordeaux vaut donc 44 euros (aller retour), et le déficit atteint 35 millions d'euros pour 35 millions de CA, et avec de tels chiffres, les écologistes n'ont plus besoins d'ennemis.
Bien sûr, au niveau environnemental, c'était très contesté aussi, mais là n'est pas le propos.
Pour qu'une infrastructure soit justifiée, sinon rentable (la RATP est un gouffre), il faut simplement une donnée de base, la
population.
Déjà, au XIX° siècle, les chemins de fer de l'ouest de la France étaient tous dans une situation économique difficile, avec un réseau étendu, de rares pointes de trafic, et d'une manière
générale, un trafic tellement léger, qu'il en était ridicule. Bien sûr, dans beaucoup d'endroits, il permit un développement qu'il n'y aurait pas eu.
La première ligne de Chemin de fer françaises était Saint Etienne Andrézieux, et servait à exporter le charbon.
D'ailleurs, sorti du charbon, la rentabilité des chemins de fer est très aléatoire. A la limite, ils n'ont servi qu'au charbon, à l'origine. Un trafic important de pondéreux, qu'on n'aurait
jamais pu véhiculer.
Pour Pau Langon, on dit que ça va relier France et Espagne, et certainement, quelques jours par an, c'est utile.
Mais, quelques jours par an seulement.
Les entités politiques sont structurées, et structurent leur environnement. Au centre, la concentration de population, sur les périphéries, rien. Même les si récent départements français obéissent au même schéma, et privilégient les investissements centraux, aux investissements périphériques. Tout naturellement, la population a tendance à s'y agglomérer.
Je rappelerais la transcévenole, dernière voie de chemin de fer construite en France, et qui ne traversa pas les Cévennes, mais fut abandonnée sitôt (à moitié) construite, et qui sert à tourner des films, à faire du saut à l'élastique, ou à donner du travail aux démolisseurs...
Parfois, la résistance locale permet d'éviter la gabégie, comme celle du Viaduc de Beauzac... Emporté et par les oppositions, et par la baisse du trafic routier projeté, et le la baisse aussi, du trafic constaté, et avantageusement remplacé par une aire de covoiturage...
Mais on peut citer aussi les projets d'hélistations... (Et
bien d'autres en France, liste non exhaustive).
Bien entendu, la donnée de base des investissements réalistes, ce sont la population, et l'activité économique. Raison pour laquelle, la SNCF fut constituée quand tombât la dernière compagnie ferroviaire, le PLM (Paris-Lyon-Marseille), qui correspondait aussi, avec la dorsale est industrialisée et populeuse, pendant que les "rachats" (les capitalistes aiment bien se faire racheter par l'état ce qui n'est pas rentable), avaient justement racheté tout le reste...
Donc, les autoroutes vivent le syndrome pic pétrolier, avec, bien sûr, les tronçons les plus fragiles qui cédent en premier.
Quand un tronçon saturé perdra 10 ou 25 % de son trafic, les usagers s'en féliciteront dans un premier temps.
Pour NDDL, c'est pareil, il sera construit, s'il l'est au pire moment, et arrivera sur le tarmac au moment ou le pétrole sera tellement cher, qu'il ne restera rien du trafic aérien, ou alors, le pétrole aura baissé, sous l'effet de la dépression, mais il n'y aura plus de passagers, ou bien moins que prévu, et sans doute, moins que sur l'aéroport actuel...
D'ailleurs, un
signe évident : la production pétrolière saoudienne baisse, après l'iranienne. La consommation baisse en occident, et augmente ailleurs, et les prévisions de l'agence internationale de
l'énergie sont surtout des voeux pieux, et les "nouvelles énergies fossiles", sont surtout du pompage shadock. On pompe, pour pomper, tellement ça bouffe de l'énergie.
La popularité des gouvernants s'effondre en occident, malgré le fait qu'encore beaucoup de gens soient "hors marché" : fonctionnaires, retraités, cadres. Bien sûr, ils ne le sont plus que relativement...
La démocratie fonctionne bien, quand les gouvernants gouvernent dans l'intérêt du peuple et non des 1 % les plus riches. Quand les gouvernants ne pensent plus qu'à enculer les administrés, forcément, ils sont moins
populaires (bien que bien trop à mon avis).
Pour conclure, s'il y a une chose que les plus riches adorent, ce sont les grands travaux d'infrastructures...