Kashagan : le dernier gisement...
4 Novembre 2011 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie
Le dernier gisement pétrolier géant va être mis en service après bien des péripéties.
Découvert en 1990, son exploitation a été maintes fois reportée, vue son coût et sa difficulté.
En effet, ce gisement n'a rien à voir avec Ghawar. C'est un gisement complexe, fracturé, de très grande profondeur, mélangé à du méthane, de
l'hydrogène, des métaux lourds, le tout, très chargé en soufre.
D'ailleurs, sa production initiale de 370 000 barils jour correspond à peine à celui d'un gisement géant.
A pleine puissance, sa production devrait atteindre les 1.5 millions de barils, et ses réserves sont estimés à 13 GB.
Si 7 compagnies sont impliquées dans le projet; c'est que le coût de kashagan est proprement pharaonique et dépasse les possibilités de chacune prise séparément, même si on connait la puissance financière des pétroliers.
24 milliards d'euros pour la phase 1, et on devrait atteindre très facilement les 150. D'ailleurs, les prévisions financières dérapent toujours.
Dans la rubrique "langue de bois", la découverte "géante" d'Aldous Major South, en mer du nord, porte sur le doublement de celui ci, estimé précédemment de 600 à 1500 millions de barils...
Pour peu que les norvégiens "placent" ses revenus en fonds d'états européens, on pourra dire que pour eux, ça aura été un gros rien du tout.
Si Kashagan s'annonce léger rapporté à la consommation journalière (150 jours), "La découverte" de la mer du nord s'annonce ridicule, avec, dans le
meilleur des cas... 17 jours.
Autant dire, que, là aussi, c'est pas ça qui remplacera l'Arabie saoudite et Ghawar.
D'autant que les compagnies et les états pétroliers ont toujours eu une politique stupide, guidée par la corruption : ils ont toujours produit au maximum, quelques fussent les prix. Seuls les saoudiens ajustant -un peu- leur production.
La palme de la stupidité revenant à Pemex et au Mexique qui a littéralement fait pisser le gisement géant Cantarell et sa composante Akal Nohoc, par l'injection d'azote.
Aujourd'hui, celui-ci n'est plus que l'ombre de lui même, avec une production inférieure à 400 000 barils jour, soit moins de 20 % de son maximum en 2005.
Plus grave encore, la production de gaz de Akal Nohoc décline fortement.
Contre toute attente, le décalé entre les deux déclins n'est pas de trente ans, mais de trois. On imagine ce que ça
donnera, si le pic gazier est aussi rapproché du pic pétrolier.
Bien entendu, là aussi, on espère sans trop de raison maintenir une production sans qu'aucune découverte ne vienne justifier cet espoir.
2009 semble aussi avoir été le pic gazier général du Mexique. Là aussi, le décalé avec le pétrole est très peu important. 4 ans.
Ku maloob zaap semble lui avoir atteint son maximum, et sa composante la plus importante (Ku), décline désormais aussi. Zaap aussi décline désormais.
Conclusion : là aussi, on vide les fonds de briquets, et les derniers puits forés donnent... 100 barils par jour chacun, d'où la frénésie de Pemex pour le
forage.
A l'heure actuelle, le forage pétrolier et gazier consommerait 10 % de la production mondiale d'acier...
Donc, en matière de pétrole, comme en matière de construction européenne, on va droit à une catastrophe monumentale, et on y va à toute allure.
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