L'or n'est pas en train de flamber : c'est la monnaie qui flanche...

Ou qui dégringole, prend le bouillon, le jus, etc... Je vous laisse terminer, vous avez compris le sens général.
Il y a 100 ans, 1000 $ faisaient 50 onces, aujourd'hui 1000 $ ça fait 0.83 once.
Il a donc décliné de 98.3 % depuis un siècle. Pour les monnaies européennes, c'est encore pire. Pour le franc, c'est très simple à calculer :
Le napoléon valait 20 francs, sa valeur faciale en 1909,  aujourd'hui, il vaut 142.91 euros.
Redressons par rapport à 1909 : 142.91 X 6.55957 X 100 (dévalution de 1958) = 93 742.28 francs.
La décôte de la monnaie a atteint 99.8 %.
Pour l'Allemagne, inutile de compter, Weimar  (le taux de change entre le Papiermark et le Reichsmark s'élevait à 1 000 000 000 000 contre 1 ) est passé par là, ainsi que la "stabilisation" de 1948 (division par seulement 10).

Mais bon, il faut savoir qu'en période troublée, et que la merde vaut de l'or, les pauvres se débrouillent pour naitre sans trou du cul. La preuve, c'est que l'Ukraine est encore obligée de faire la manche. Ils n'ont donc pas d'imprimantes pour fabriquer, comme tout le monde, des $ années 1950, plus vrais que les vrais ?

Tous les siècles connaissent des dévaluations massives. Il ne faut pas oublier que les français du XIX° siècle passérent insensiblement du sou (5 centimes) au franc, que le XVIII° connut l'épisode des assignats et la banqueroute de Law.

Quand aux monnaies métalliques, elles n'étaient pas mieux protectrices.
Les mines d'argent du Mexique et du Potosi inondaient le monde, puis ce fut le tour des mines d'or, du Brésil, des USA, d'Australie et enfin d'Afrique du Sud.

Pour contrarier cette tendance à la dévaluation, on abandonna le bimétallisme au XIX° siècle.
Le cuivre cessa d'être monétaire à la fin du XVIII°, après plusieurs périodes hyperinflationnistes, en Russie, en Suède, en Espagne...(liste non exhaustive et il y eut aussi des assignats cuivre).
Sous Napoléon III, l'aluminium était quasiment un métal précieux (le couple impérial se fit faire un service de table en aluminium), 70 ans plus tard, sous le régime de Vichy, il servait à faire des pièces sans valeur.
Quand aux monnaies du tiers monde actuel, notamment les cauris, les européens se chargèrent de les ruiner en en produisant plus que de mesure. Quand ils eurent dévalué de 90 %, ils ne furent plus que des colifichets.

En 1789, la circulation monétaire en France s'élevait à 2 milliards de livres (auquel on peut rajouter 2 autres milliards thésaurisés) et cela représentait la moitié du métal précieux européen.
En 1871, l'emprunt pour la libération du territoire national est lancé : " un emprunt de 2 milliards est lancé, plus de 300 000 souscripteurs achètent pour 5 milliards de rentes perpétuelles, ce qui sera ramené à 2,225 milliards et qui porte à 4,5 milliards les emprunts de l'état depuis 1870. La ville de Paris à son tour en septembre lance un emprunt de 350 millions qui sera couvert 15 fois. Ceci montre la richesse de la bourgeoisie française alors que les ouvriers vivent dans une misère noire. "
L'emprunt de 1872 (3 milliards, sera, lui; couvert 14 fois : après l'écrasement de la commune, les bourgeois étaient rassurés).

Moralité : la stabilité monétaire au travers des siècles, ça n'existe pas. La soif de l'or des élites est insatiable et l'accumulation importante, et c'est une constante à toutes les époques.
Le seul moyen de l'enrayer connu, ce sont les des impôts écrasants sur cette classe sociale.
Une autre chose explique le glissement aux monnaies fiduciaires : les mines qui avaient pourtant des rendements extraordinaires au XX° siècle, n'étaient pas en mesure de satisfaire l'appétit du gain de la bourgeoisie. 
C'est pour cela que pendant 3 siècles, l'Europe a vécu en attente de la "Flotte d'Argent" espagnole, seule capable de réanimer le commerce, par ses arrivages réguliers...
Mais on n'atteindra pas la classe de Macias Nguéma, qui avait chez lui en 1979, la totalité des billets émis pour la Guinée Equatoriale.

Comments

[futuristik]

Bien que l'on peut voir cela de cette manière, cela ne veut pas dire pour autant je crois qu'il ne faut pas investir dans l'or. Je suis certain que l'or est le seul bon placement à faire en temps
de crise. Puisque c'est le dollar qui baisse, il serait ridicule d'investir dans ce dernier. Pour ma part, j'ai investi dans l'or et tout ce que je recherchais était un placement sûr. J'ai lu en
faisant des recherches sur le site gold.fr que l'or était un bon placement en temps de crise avec un bon potentiel d'appréciation. Personnellement, c'est tout ce qui m'importe ces temps-ci.

[Patrick REYMOND]

Bien sûr, ce calcul n'est pas faux, au moins à court terme.

[Alex]

Heureux rappel... pour avoir totale confiance en une monnaie, il faut avoir une totale confiance en ses dirigeants politiques... perso c'est pas mon cas.