La crise du Mozambique...
8 Septembre 2010 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie
Quel point commun entre le salarié âgé de plus de 50 ans, qui dit qu'il n'y a plus de travail à cet âge là, le ministre qui lui répond par l'augmentation d'un taux théodule d'activité de + 1.2 % et le Mozambique ?
C'est le trucage et la langue de bois, tout le monde sait que le ministre ment, que les statistiques sont de plus en plus manipulées et menteuses, et que la "régression" de la pauvreté dans le tiers monde, suite aux "bienfaits" de la mondialisation-globalisation, sont tout aussi pipotronesque.
Depuis presque 20 ans, et la fin de la guerre contre le RENAMO, le Mozambique connait la "croissance" sacro-sainte, but de tout système économique libéral, pourtant 70 % de la population sont en dessous du seuil de pauvreté...
Pourtant, le pays n'a pas le profil du pays destiné à mourir de faim : 800 000 Km2 pour 20 millions d'habitants, il y a de la place.
Non, le problème est autre : il s'agit d'un système économique libéral imposé de l'extérieur, et notamment, l'abandon des cultures vivrières.
Comme l'histoire aime se rire des êtres humains, on peut comparer, cette crise frumentaire, à la situation du Malawi voisin.
Il a dit non aux anglos, non aux firmes qui lui voulait du bien, et après une période difficile, le Malawi est structurellement excédentaire pour les productions vivrières, alors que lui aurait toutes les raisons d'être affamé : petit et surpeuplé : 120 000 Km2 et 15 millions d'habitants...
Si certaines personnes y souffrent encore de la faim, c'est dans un contexte entièrement différent.
"L'insertion" dans l'économie globalisée est donc une tare, plus qu'un bien.
Bien entendu, les émeutes de la faim, comme les émeutes de rupture d'approvisionnements énergétiques, vont se multiplier, et elles sont déjà très fréquente, et pour répondre à un internaute, le pic oil ne créera pas des problèmes dans 15 ou 30 ans, il suffit de manquer de 1 % pour que les problèmes apparaissent et s'enveniment.
D'ailleurs, les deux crises, frumentaires et énergétiques vont se conjuguer. Dépendre du bon vouloir d'autrui pour se nourrir est grandquignolesque, car on peut être victime du prix, comme des conditions de transports.
La seule solution à ces crises à répétition est dans la volonté politique. Il faut maintenir et aider une paysannerie à exister et à produire, même à petite échelle.
Ce qui est critiqué dans cette politique, c'est que c'est une politique d'indépendance nationale, car dépendre de l'étranger pour sa nourriture et de la viabilité du système économique est le défaut que dénonçait Dimitri Orlov.
Comme le disait aussi Kipling à ses compatriotes dans "big steamers", des décennies avant 1914, c'est que si quelqu'un les empêche de passer, qu'ils mourraient de faim...
D'abord décidé à écraser la révolte populaire (plus de 13 morts et 400 blessés) dans le sang, le gouvernement mozambicain s'est déculotté, le prix du pain est gelé, et il est paradoxal que ce soit ce prix du pain, dans un pays où le blé ne pousse pas, qui soit un symbole.
On voit donc le caractère complètement pervers de la globalisation...
Une petite blague soviétique pour se mettre en bouche.
Dans un kolkoze, malgré l'interdiction, on élevait des cochons. Quand les inspecteurs venaient, on saoulait les cochons pour qu'ils ne fassent pas de bruit, jusqu'à ce qu'on se décide à saouler les inspecteurs.
C'était plus rentable, car ils buvaient moins...
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