La genése...
... des révolutions.
Il me semble nécessaire d'en reparler, car on en parle beaucoup aujourd'hui, et de manière galvaudée.
Une révolution se traduit, non pas par un schéma qu'on aurait voulu appliquer, mais par un effondrement, un collapsus des sociétés et des états.
Bien sûr, à chaque fois, quelques heures avant que les aiguilles arrivent sur les 12 coups de minuit, on vous dit "cette fois, c'est impossible".
A chaque fois, 1358, 1560 ou 1789, un pouvoir absent. Un régent sans autorité, un jeune adolescent et sa mère peu respectée, un roi ignare.
Et à chaque fois, la sacralisation de la dette.
Pour ce qui est des émeutes de la faim, on peut dire qu'elles sont "non coupables". En effet, si à toutes les époques elles sont courantes et font parties du paysage, les autorités savent les écraser, pendre les meneurs, et se dégonfler juste après.
En réalité, la production agricole varie peu, mais la production industrielle à chaque fois s'effondre et précède les mouvements. Le laboureur de 1358 ne peut plus
se payer une nouvelle charrue, le traité de libre échange du début de la décennie 1780 a provoqué un chômage massif (la moitié de la population n'est pas agricole, elle a, tout au plus, un grand
jardin).
Une révolution est, avant tout, la fin d'un processus d'érosion, la société entière se disloque. Pas plus en 1358, qu'en 1560, qu'en 1789 ou 1917, personne ne contrôle le mouvement.
Le pouvoir bolchevik sera simplement le plus habile. Il saura ne pas aller contre des mouvements puissants qu'il ne peut briser.
Les paysans s'emparent des terres ? On leur en reconnaît la propriété collective, même si 15 ans plus tard, on leur la reprendra.
En réalité, les antimarxistes professionnels, ont cru la lecture marxiste de 1917. Bolcheviks contre blancs, alors que la réalité a été l'empilement de situations locales embrouillées. Oui, il y avait des rouges, des blancs, mais aussi (sans doute les plus nombreux), des "verts".
"Ce qui s'écroule en 1917, c'est aussi l'état. Et la première chose que vont faire les bolcheviks, c'est de le reconstruire. Avec toute une série de piliers fondamentaux : la mise en place d'une armée plus efficace que les autres, d'appareils de répression, avec de très forts pouvoirs, et puis la capacité extraordinaire de bricoler un appareil d'état, avec à la fois des ralliés monarchistes qui y voient la fin du chaos des jacqueries paysannes et toute une gamme de nouveaux venus qui étaient dans les comités sans être nécessairement bolcheviks et qui vont y trouver une place. "
La forme "moderne", peut être résumée ainsi : "De plus en plus d'Étasuniens se préparent à un désordre social ". Nous pouvons, bien considérer dans le même état.
Car il faut appeler un chat, un chat. "Sauver" un pays, en sacrifiant ses habitants, par exemple en voulant reculer la retraite à 70 ans et à 40 % du montant
actuel, c'est idiot. Car dans ce cas là, on ne vendra plus rien à personne, pour cause de carence totale de pouvoir d'achat (possession d'un champ de patate recommandée).
Que veut on "sauver" ? Le système actuel, sans plus.
Que voyons nous ? On nous dit qu'il ne peut plus y avoir de krach boursier : c'est déjà bien bas. En réalité, tant qu'on est pas à zéro, on peut encore baisser fortement. On va de "haut" en "bas" très hiératiques. Un jour on n'a jamais autant baisser, l'autre jour, on avait fait un "rally". Beaucoup de déplacements, pour pas grand chose, autour d'un point d'inflexion.
Pendant ce temps là, le gouvernement, autiste, "communique". En réalité, il se saoûle de paroles, en faisant semblant d'avoir écouté. La vérité est plus triviale. Les hommes politiques vendent leur cul pour pas grand chose. 400 000 ou 500 000 euros de dons, ce n'est pas grand chose pour celui qui le fait, quand il sait qu'il va toucher 50 fois plus.
Le "déni de réalité", n'est pas, par exemple, dans "l'obligation" de réformer les retraites, il est dans le refus de voir l'impact de ces "réformes". Flambée du chômage, perte de pouvoir d'achat, et finalement, Auschwitz silencieux, car décentralisé, en Espagne, en Allemagne, en Italie, où l'effondrement de l'espérance de vie en bonne santé est digne de l'Union Soviétique de 1995 à 2007...
Harz IV (et les autres) était donc bien une tentative "douce" d'extermination, et son concepteur, Harz, a démissionné pour... corruption...
Il n'y a donc aucune chance d'échapper à l'issue du bal. Seul le point de basculement est impossible à prévoir. Mais, il est clair, qu'il approche.