La mère de toutes les bulles...
L'économie réelle n'a cessé de refluer. On dit que la Chine sera la puissance de demain. Elle rassemble toutes les tares des économies orientales et
occidentales.
Tares orientales, avec la rareté des revenus, entraînant une consommation... Bridée.
Tares occidentales, avec une bulle immobilière, qui résume par ses effets, l'état réel de l'économie chinoise : une bulle gigantesque.
Elle explose aujourd'hui, avec une baisse officielle de 10 %.
En octobre, 120 000 appartements sont invendus à
Beijing (pénurie de chinois ???), et de nombreuses agences immobilières sont dans le pétrin, ou ont fermés.
D'ailleurs, les riches chinois sentent eux, la futilité de l'économie chinoise. Dès
qu'ils peuvent, ils fichent le camp, dans un ailleurs, c'est bien connu, toujours meilleur.
Ciment, acier, béton, tout va suivre dans la dégringolade. Qui se souvient que la France produisait 30 millions de tonnes d'acier, et en prévoyait 50 millions ? C'était en 1974.
C'est pour cela que la pensée de M. Drac sur les
oligarques, si elle est bien décrite, se trompe à mon avis totalement dans ses effets.
A l'image des empires, les oligarques se sentent éternels, indispensables. Ils seront toujours là.
C'est faux. Il y aura des oligarques, mais beaucoup auront péri. Une révolution débarrasse les visibles, les blings-blings, les tape à l'oeil. Les moins visibles, les plus compétents, les
modestes arrivent à passer entre les guillotines.
C'est bien le phénomène décrit par Braudel sur les fermiers généraux. Ils étaient trop tout.
La révolution ne tua pas tout, mais déblaya le chemin pour d'autres, plus au fait des temps.
Le phénomène était le même à l'époque de Rome. Les empereurs, régulièrement, décimaient les familles riches.
Personne n'y trouvait à redire, ni ceux chargés des "oeuvres", ni les épargnés. C'était dans l'ordre des choses.
Plus intéressantes est la fin de l'aristocratie vénitienne. Passé la période flamboyante, Venise fit la fête. Le carnaval durait 6 mois au XVIII° siècle, attirait beaucoup de monde. On fit tellement la fête, qu'on ne s'aperçut même pas que l'aristocratie dépérit totalement par dénatalité de combat.
Mais, plus grave aussi, la foi quitte même les plus grands bénéficiaires du système. Harvard elle même est occupé, et les étudiants résistent désormais au formatage au moule à con.
Papandréou et Berlusconi était ce qu'ils étaient, des gens pas très recommandables, avec un tas de défaut, mais qui avait la particularité d'être élu, et d'avoir pu
plaire à une majorité.
Ils sont remplacés par des gens aussi pourris, mais sans l'ombre d'une légitimité populaire.
Même un apparatchick comme Jouyet s'aperçoit que les "citoyens vont se révolter contre une dictature de fait".
En réalité, il est bien en retard. Les citoyens ont déjà commencé à se révolter. Mais des barrières mentales puissantes font encore tenir le système.
Roubini nous annonce que même le soviet suprême, Goldman Sachs pourrait s'effondrer. En effet, si les puissances sont blindées contre l'extérieur, rien ne les
protège d'eux mêmes.
Ils ont atteint le stade, où ils ont détruit tout contre pouvoir, qui les empêchaient de faire leurs affaires, mais aussi, de se suicider.
La crise n'affecte pas seulement l'état officiel et l'économie. La crise affecte d'abord et surtout "l'état profond", qui ne comprend plus le monde.
Les arrivées de nouveaux premiers ministres changeront ils la donne en Italie et en Grèce ? Pas le moins du monde.
Ces états sont insolvables, et la situation leur échappe, et on fomente un coup d'état au comité central, coup d'état qui rend encore plus illégitime le pouvoir et dégrade encore plus la
situation.
Même l'état profond, joue à contretemps. En France, le complexe nucléaire est évidemment une composante de l'état profond. Et quand on entend Proglio et consort, on voit la crise de l'état profond, incapable de penser que demain ne sera pas comme hier.
Pourtant, le propre d'un état major, et son obligation principale, c'est de "varianter", les plans de batailles. Là, rien du tout.
On dirait des légions romaines, dont la peur était de voir ses ennemis s'envoler, car ils ne savaient pas combattre dans ce cas précis. Il leur fallait foncer dans le tas. Ils ne savaient faire que ça. En l'absence de tas, c'étaient de véritables âmes en peine.
Non, on ne perdra pas un million d'emplois, car on n'a pas un million d'emploi dans le nucléaire, et qu'en plus, même en augmentant massivement les prix, certaines choses ne sont pas délocalisables, comme le ciment.
Derrière l'écume des jours et le fracas du quotidien, on n'annonce pas les vrais nouvelles. La sidérurgie allemande réduira d'un tiers sa consommation d'énergie par tonne produite.
Voilà une vraie nouvelle.
Pour savoir l'ampleur de la dépression, il faut attendre les commandes de noël. En 1992, ce seont le retour des invendus qui ont fait voir le gouffre. C'est, pour
beaucoup de secteurs, le moment crucial.