La question des ressources énergétiques...
Un contradicteur m'a amené là où je voulais.
"Mais je sais une chose : si le pétrole venait à disparaître, ce que je ne crois pas (1), les prix augmenteraient et les hommes seraient motivés pour trouver des substituts. Aujourd’hui, ils n’ont pas cette incitation, il est donc normal qu’ils n’en trouvent pas. "
Si on veut me traiter de malthusien, là, j'ai trouvé un terreplatiste.
Mais qu'importe, le débat est plus intéressant que les unanimités toutes faites. Pendant un certain temps, d'ailleurs, j'ai partagé ces points de vue, avant de pousser plus avant la réflexion, et comme beaucoup, arriver à une conclusion différente.
Le coût monétaire n'entre pas en compte.
C'est le coût en énergie qui importe.
En 1861, il faut un baril de pétrole pour arriver à en avoir 100 de disponibles (15 mètres de profondeur).
Aujourd'hui, on en est plutôt, suivant les gisements à 10-15 barils (même Ghawar et Burgan), pour 100 de disponibles (1000 mètres de profondeur en moyenne).
Et on ne parle même pas de l'offshore, ni des gisements polaires...
Pour les gisements lourds canadiens, le brut de l'Orénoque, le coût d'exploitation, fort élevé , ne sera pas inférieur à 33 barils pour 100 disponibles. Et il est probable que ce sera plus.
En Economie, cela s'appelle la loi des rendements décroissants.
Pour le nucléaire, le problème est pire. On ne sait même pas si la filière produit autant d'énergie qu'elle en consomme à tous les stades de production.
Pour certains (pas tous) "bio" carburants, appelés aussi "nécro" carburants, le résultat est incontestablement négatif : ils consomment plus d'énergie qu'ils n'en produisent (le bilan du maïs; par exemple; est très médiocre).
C'est toujours le même principe qui est à l'oeuvre : celui de l'énergie illimitée, qu'il faut pousser la population à consommer dans un premier temps, et ensuite, on semble s'apercevoir que la disponibilité se réduit, alors qu'on a fait changer ses habitudes aux consommateurs.
Dans cet ordre d'idées, les exemples ne manquent pas. Les canaux confiés aux compagnies de chemins de fer périclitent à la fin du XIX° siècle, que ce soit aux USA (canal de l'Erié, canal de l'Erié et de l'Ohio) ou en France , jusqu'à ce que les autorités réagissent et reprennent les choses en mains (relance du canal des deux mers).
On peut citer aussi les nombreux rachats et suppressions de compagnies de transports en communs par la General Motors.
On peut citer aussi la très soviétique politique giscardienne du nucléaire. On voulait construire 100 centrales, devant le piétinement de la demande, on n'en fit que 58, et on se retrouva en surproduction chronique.
Au niveau industriel, EDF subventionnait les investissements au delà de 100 %, j'ai vu personnellement le cas deux fois.
Dans le premier cas, la comptabilité analytique avait conduit à l'interruption des fours électriques au bout d'un mois. Ils finirent en ferraille.
Dans l'autre, le surcout électrique avait conduit l'entreprise au dépôt de bilan.
On fit aussi la promotion du chauffage électrique à effet-joule.
En 1986, J Chirac, dans une de ses premières décisions de premier ministre enterra la politique d'économie d'énergie ; il fallait qu'EDF survive.
Donc, entre des prix qui montent, des disponibilités qui décroissent, il n'y a qu'une fenêtre de tir : l'économie d'énergie.
Le quotidien de 80 % de la planète, c'est la pénurie. Les émeutes de l'électricité sont... courantes. Le carburant est indisponible en beaucoup d'endroits, malgré un prix effroyablement haut (plus cher que dans les pays de l'OCDE).
L'économie d'énergie revêt plusieurs formes. D'abord la pénurie, le rationnement, ensuite le progrès technique, enfin, la remise en cause de certains secteurs aberrants.
Un des dirigeants de la General Motors disait il n'y a pas si longtemps que les gens se moquaient de ce qu'ils mettaient dans la voiture.
C'est, avec la distribution forcenée de dividendes (250 milliards en 20 ans), la cause de l'écroulement de la marque.
La moyenne de consommation s'établit en amérique du nord à 9.5 litres au cent, contre 6.5 en Europe.
On voit que la marge de progrès est immense, donc.
En même temps, consommer des haricots burkinabés; des pommes de terres hollandaises, (poussées dans des serres chauffées au gaz, lavées en Italie, conditionnées en Roumanie, et qui au total auront visité 25 pays), ne correspondent pas à un optimum économique véritable.
C'est une politique délibérée d'étranglement des producteurs nationaux à la faveur d'une période économique atypique. Cette période a été celle de l'énergie bon marché, qui a servi à produire à l'autre bout du monde, ce dont on ne voulait pas payer un prix honnête chez soi.
Au lieu d'un produit agricole local, le haricot, on paie désormais, un produit pétrole, le haricot, qui vient de l'autre bout du monde grâce à des salaires et des transports à bas coût.
Pour ce qui est de l'état des réserves, elles ont une véracité qu'on peut qualifier de soviétique.
Les pays du golfe ne baissent jamais leurs réserves pétrolières, le charbon allemand s'est évaporé, les réserves françaises d'uranium, fixées à 125 000 tonnes, sont tombées à zéro après l'extraction de 25 000 tonnes...
Quand on voit avec quelle compétence la crise financière est gérée, on peut se poser des questions sur les conséquences de la crise énergétique. Au niveau mondial elle est largement commencée.
Elle n'est pas forcément synonyme du pire, mais simplement réadaptation au local et à l'enracinement, le contraire de ce qui a été fait et prêché ces 40 dernières années.
Elle peut aussi tourner au carnage.
En attendant, dans la période de transition et d'ajustement, il risque d'y avoir un caïd mondial. C'est la Russie. Largement excédentaire en énergie, elle sera sans doute à même de reconstituer l'aire soviétique.
"Mais je sais une chose : si le pétrole venait à disparaître, ce que je ne crois pas (1), les prix augmenteraient et les hommes seraient motivés pour trouver des substituts. Aujourd’hui, ils n’ont pas cette incitation, il est donc normal qu’ils n’en trouvent pas. "
Si on veut me traiter de malthusien, là, j'ai trouvé un terreplatiste.
Mais qu'importe, le débat est plus intéressant que les unanimités toutes faites. Pendant un certain temps, d'ailleurs, j'ai partagé ces points de vue, avant de pousser plus avant la réflexion, et comme beaucoup, arriver à une conclusion différente.
Le coût monétaire n'entre pas en compte.
C'est le coût en énergie qui importe.
En 1861, il faut un baril de pétrole pour arriver à en avoir 100 de disponibles (15 mètres de profondeur).
Aujourd'hui, on en est plutôt, suivant les gisements à 10-15 barils (même Ghawar et Burgan), pour 100 de disponibles (1000 mètres de profondeur en moyenne).
Et on ne parle même pas de l'offshore, ni des gisements polaires...
Pour les gisements lourds canadiens, le brut de l'Orénoque, le coût d'exploitation, fort élevé , ne sera pas inférieur à 33 barils pour 100 disponibles. Et il est probable que ce sera plus.
En Economie, cela s'appelle la loi des rendements décroissants.
Pour le nucléaire, le problème est pire. On ne sait même pas si la filière produit autant d'énergie qu'elle en consomme à tous les stades de production.
Pour certains (pas tous) "bio" carburants, appelés aussi "nécro" carburants, le résultat est incontestablement négatif : ils consomment plus d'énergie qu'ils n'en produisent (le bilan du maïs; par exemple; est très médiocre).
C'est toujours le même principe qui est à l'oeuvre : celui de l'énergie illimitée, qu'il faut pousser la population à consommer dans un premier temps, et ensuite, on semble s'apercevoir que la disponibilité se réduit, alors qu'on a fait changer ses habitudes aux consommateurs.
Dans cet ordre d'idées, les exemples ne manquent pas. Les canaux confiés aux compagnies de chemins de fer périclitent à la fin du XIX° siècle, que ce soit aux USA (canal de l'Erié, canal de l'Erié et de l'Ohio) ou en France , jusqu'à ce que les autorités réagissent et reprennent les choses en mains (relance du canal des deux mers).
On peut citer aussi les nombreux rachats et suppressions de compagnies de transports en communs par la General Motors.
On peut citer aussi la très soviétique politique giscardienne du nucléaire. On voulait construire 100 centrales, devant le piétinement de la demande, on n'en fit que 58, et on se retrouva en surproduction chronique.
Au niveau industriel, EDF subventionnait les investissements au delà de 100 %, j'ai vu personnellement le cas deux fois.
Dans le premier cas, la comptabilité analytique avait conduit à l'interruption des fours électriques au bout d'un mois. Ils finirent en ferraille.
Dans l'autre, le surcout électrique avait conduit l'entreprise au dépôt de bilan.
On fit aussi la promotion du chauffage électrique à effet-joule.
En 1986, J Chirac, dans une de ses premières décisions de premier ministre enterra la politique d'économie d'énergie ; il fallait qu'EDF survive.
Donc, entre des prix qui montent, des disponibilités qui décroissent, il n'y a qu'une fenêtre de tir : l'économie d'énergie.
Le quotidien de 80 % de la planète, c'est la pénurie. Les émeutes de l'électricité sont... courantes. Le carburant est indisponible en beaucoup d'endroits, malgré un prix effroyablement haut (plus cher que dans les pays de l'OCDE).
L'économie d'énergie revêt plusieurs formes. D'abord la pénurie, le rationnement, ensuite le progrès technique, enfin, la remise en cause de certains secteurs aberrants.
Un des dirigeants de la General Motors disait il n'y a pas si longtemps que les gens se moquaient de ce qu'ils mettaient dans la voiture.
C'est, avec la distribution forcenée de dividendes (250 milliards en 20 ans), la cause de l'écroulement de la marque.
La moyenne de consommation s'établit en amérique du nord à 9.5 litres au cent, contre 6.5 en Europe.
On voit que la marge de progrès est immense, donc.
En même temps, consommer des haricots burkinabés; des pommes de terres hollandaises, (poussées dans des serres chauffées au gaz, lavées en Italie, conditionnées en Roumanie, et qui au total auront visité 25 pays), ne correspondent pas à un optimum économique véritable.
C'est une politique délibérée d'étranglement des producteurs nationaux à la faveur d'une période économique atypique. Cette période a été celle de l'énergie bon marché, qui a servi à produire à l'autre bout du monde, ce dont on ne voulait pas payer un prix honnête chez soi.
Au lieu d'un produit agricole local, le haricot, on paie désormais, un produit pétrole, le haricot, qui vient de l'autre bout du monde grâce à des salaires et des transports à bas coût.
Pour ce qui est de l'état des réserves, elles ont une véracité qu'on peut qualifier de soviétique.
Les pays du golfe ne baissent jamais leurs réserves pétrolières, le charbon allemand s'est évaporé, les réserves françaises d'uranium, fixées à 125 000 tonnes, sont tombées à zéro après l'extraction de 25 000 tonnes...
Quand on voit avec quelle compétence la crise financière est gérée, on peut se poser des questions sur les conséquences de la crise énergétique. Au niveau mondial elle est largement commencée.
Elle n'est pas forcément synonyme du pire, mais simplement réadaptation au local et à l'enracinement, le contraire de ce qui a été fait et prêché ces 40 dernières années.
Elle peut aussi tourner au carnage.
En attendant, dans la période de transition et d'ajustement, il risque d'y avoir un caïd mondial. C'est la Russie. Largement excédentaire en énergie, elle sera sans doute à même de reconstituer l'aire soviétique.
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