La rupture et la continuité...

La loi de 1973 sur les déficits publics, interdit à l'état de frapper monnaie pour son propre compte, trop inflationniste nous a t'on dit à l'époque.
Certains ont même rajouté, comment faire pour que l'état ne s'en serve pas mal ?
Ce cas de figure correspond aux trentes glorieuses. On ne peut pas dire que l'usage ait été dilapidé. Et il est simple à contrôler. Une fois le passé purgé, le déficit devra financer uniquement l'investissement productif et on peut imaginer qu'on maintienne une dette publique, mais sans intérêts.
D'abord, est ce que les banquiers s'en sont bien servis ? Non. La monnaie a été dévaluée de 90 % depuis cette date.
Parce que la création monétaire a été transmise aux banquiers, qui s'en servent allégrement. Notamment pour souscrire aux emprunts d'états.
En un mot, le gouvernement ne frappe plus monnaie pour lui, gratuitement, il demande aux banquiers de frapper monnaie pour lui, moyennant intérêts. La dette s'élevait fin 2008 à 1328 milliards, dont 1500 milliards d'intérêts versés.
Cette manière de faire est donc clairement et nettement inflationniste, mais convient très bien à nos amis banquiers : chaque euro mis en circulation leur acquitte une dime.
Puisqu'il n'y a plus de monnaie permanente, la monnaie dette, la seule qui existe désormais, à part le petit reliquat antérieur à 1973, leur verse intérêt.
Le TINA en vigueur (there is no alternative), nous dicte quelques lois d'airains.
Tailler dans les dépenses, à tout va. Mais comme depuis 1967, et les premières lois sur la sécurité sociale, on a déjà taillé dans les dépenses, et privatisé un tas de choses.
Sans aucuns résultats.
Continuer à tailler ainsi, en outre, est ce possible ? On arrive à la situation de crise argentine.
Les "responsables" grecs nous expliquent sentencieusement qu'ils vont tailler dans la chair.
Mais tailler dans quoi ? Il n'y a pratiquement plus de chair à tailler, et ce que l'on peut tailler, c'est dérisoire. On a un déficit de 12.7 % du pib, soit environ 60 % des dépenses qui ne sont pas couvertes par l'impôt.
On devrait comprendre qu'on est devant le gouffre qui n'est plus gérable de manière classique, comme on le fait depuis 30 ans.
Réduire les dépenses de 10 %, c'est considérable. On arriverait donc au ratio de 50 % des dépenses non couvertes par les recettes. C'est tout aussi dérisoire.
Natixis pose clairement la question : quelle différence entre crise structurelle et rupture systémique ? Il est clair, que dans chaque crise, il y a des deux, une partie, c'est le cycle, l'autre, c'est le système qui s'affaiblit.
Il est clair que pour tout le monde un peu réveillé, que la dose de rupture systémique dépasse en intensité, et en proportion, la dose de cycle.
Depuis 1987, d'ailleurs, chaque crise est une montée en puissance : la part cyclique diminue et la part structurelle augmente.
Et on veut réparer la tuyauterie aujourd'hui comme avant. On essaie. Mais les torrents de milliards n'ont réussis qu'à gagner un peu de temps (monsieur le bourreau).
Et il faut bien comprendre que le monde de 1973 a été bâti sur la dette, publique, comme privée. la chose qui intéresse le banquier. La dette privée a jeté l'éponge. la dette publique a tenté d'y suppléer, sans succès.
En réalité, c'est cette architecture qui est défaillante.
Le vernis de civilisation, comme dit Max Gallo, n'est qu'un vernis.
Il peut craquer en un instant. Il va craquer en un instant.
Les 28 fermiers généraux sont tous montés à l'échafaud en 1794.
Personnellement, je pense que nous en sommes déjà en situation révolutionnaire. Les hommes suivent les événements, ils ne les dominent pas.
G. Brown et N. Sarkozy disent des choses sur les banquiers. Ils ne feront rien, du moins rien de valable pour l'instant.
Mais la faille qui se crée entre hommes politiques et banquiers, entre réalité et fiction officielle, ne fait que s'accroître et s'approfondir. Elle devient béante. Et moins ils agiront, plus elle sera profonde.
Regardez la courbe Natixis : la richesse des ménages diminue, immobilière comme financière. Elle touche, bien évidemment les plus riches.
Pour les politiques d'austérité, elles vont buter sur un écueil : les ménages sont rétamés.
Le Japon a pu survivre 20 ans à une crise : mais nous ne serons pas le Japon. Celui-ci s'appuyait sur une industrie ultra-compétitive et des excédents extérieurs colossaux, notamment vis à vis des USA.
Le monde ne peut plus s'appuyer sur l'endettement US. Tous devront régler leurs affaires internes.
MENACES SUR LES RICHES ET FRACTURES DE LA CLASSE DIRIGEANTE ARRIVERONT AU MEME POINT QUE D'HABITUDE.
1973 NOUS MENERA A 1793.
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