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La rupture et la continuité...

16 Décembre 2009 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Economie

dette publiqueCet article est fait pour répondre à certaines objections. Et en même temps replacer le débat dans l'alternative qui se dévoile devant nous.
La loi de 1973 sur les déficits publics, interdit à l'état de frapper monnaie pour son propre compte, trop inflationniste nous a t'on dit à l'époque.
Certains ont même rajouté, comment faire pour que l'état ne s'en serve pas mal ?
Ce cas de figure correspond aux trentes glorieuses. On ne peut pas dire que l'usage ait été dilapidé. Et il est simple à contrôler. Une fois le passé purgé, le déficit devra financer uniquement l'investissement productif et on peut imaginer qu'on maintienne une dette publique, mais sans intérêts.

D'abord, est ce que les banquiers s'en sont bien servis ? Non. La monnaie a été dévaluée de 90 % depuis cette date.
Parce que la création monétaire a été transmise aux banquiers, qui s'en servent allégrement. Notamment pour souscrire aux emprunts d'états.
En un mot, le gouvernement ne frappe plus monnaie pour lui, gratuitement, il demande aux banquiers de frapper monnaie pour lui, moyennant intérêts.  La dette s'élevait fin 2008 à 1328 milliards, dont 1500 milliards d'intérêts versés.

Cette manière de faire est donc clairement et nettement inflationniste, mais convient très bien à nos amis banquiers : chaque euro mis en circulation leur acquitte une dime.
Puisqu'il n'y a plus de monnaie permanente, la monnaie dette, la seule qui existe désormais, à part le petit reliquat  antérieur à 1973, leur verse intérêt.

Le TINA en vigueur (there is no alternative), nous dicte quelques lois d'airains.
Tailler dans les dépenses, à tout va. Mais comme depuis 1967, et les premières lois sur la sécurité sociale, on a déjà taillé dans les dépenses, et privatisé un tas de choses.

Sans aucuns résultats.

Continuer à tailler ainsi, en outre, est ce possible ? On arrive à la situation de crise argentine.
Les "responsables" grecs nous expliquent sentencieusement qu'ils vont tailler dans la chair.
Mais tailler dans quoi ? Il n'y a pratiquement plus de chair à tailler, et ce que l'on peut tailler, c'est dérisoire. On a un déficit de 12.7 % du pib, soit environ 60 % des dépenses qui ne sont pas couvertes par l'impôt.
On devrait comprendre qu'on est devant le gouffre qui n'est plus gérable de manière classique, comme on le fait depuis 30 ans.
Réduire les dépenses de 10 %, c'est considérable. On arriverait donc au ratio de 50 % des dépenses non couvertes par les recettes. C'est tout aussi dérisoire.

Natixis pose clairement la question : quelle différence entre crise structurelle et rupture systémique ? Il est clair, que dans chaque crise, il y a des deux, une partie, c'est le cycle, l'autre, c'est le système qui s'affaiblit.

Il est clair que pour tout le monde un peu réveillé, que la dose de rupture systémique dépasse en intensité, et en proportion, la dose de cycle.
Depuis 1987, d'ailleurs, chaque crise est une montée en puissance : la part cyclique diminue et la part structurelle augmente.
Et on veut réparer la tuyauterie aujourd'hui comme avant. On essaie. Mais les torrents de milliards n'ont réussis qu'à gagner un peu de temps (monsieur le bourreau).

Et il faut bien comprendre que le monde de 1973 a été bâti sur la dette, publique, comme privée. la chose qui intéresse le banquier. La dette privée a jeté l'éponge. la dette publique a tenté d'y suppléer, sans succès.

En réalité, c'est cette architecture qui est défaillante.
Le vernis de civilisation, comme dit Max Gallo, n'est qu'un vernis.
Il peut craquer en un instant. Il va craquer en un instant.

Les 28 fermiers généraux sont tous montés à l'échafaud en 1794.
Personnellement, je pense que nous en sommes déjà en situation révolutionnaire. Les hommes suivent les événements, ils ne les dominent pas.
G. Brown et N. Sarkozy disent des choses sur les banquiers. Ils ne feront rien, du moins rien de valable pour l'instant.
Mais la faille qui se crée entre hommes politiques et banquiers, entre réalité et fiction officielle, ne fait que s'accroître et s'approfondir. Elle devient béante. Et moins ils agiront, plus elle sera profonde.

Regardez la courbe Natixis : la richesse des ménages diminue, immobilière comme financière. Elle touche, bien évidemment les plus riches.
Pour les politiques d'austérité, elles vont buter sur un écueil : les ménages sont rétamés.

Le Japon a pu survivre 20 ans à une crise : mais nous ne serons pas le Japon. Celui-ci s'appuyait sur une industrie ultra-compétitive et des excédents extérieurs colossaux, notamment vis à vis des USA. 

Le monde ne peut plus s'appuyer sur l'endettement US. Tous devront régler leurs affaires internes.

MENACES SUR LES RICHES ET FRACTURES DE LA CLASSE DIRIGEANTE ARRIVERONT AU MEME POINT QUE D'HABITUDE.
1973 NOUS MENERA A 1793.
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N
<br /> A Nam :<br /> On ne va pas se pleindre d'avoir un excédent ! lol<br /> Quoi qu'il en soit il serait aux mains de la collectivité et aurait son utilité d'une manière ou d'un autre même si comme toujours il est essentiel de bien utiliser cet argent...<br /> <br /> Pour info ce n'est pas cet argent public qui gonflerait les actifs et crérait des bulles car cela est fait par les banques centrales annuellement en toute impunité !<br /> <br /> En effet l'inflation annoncée (celle qui est combattue)ne prend pas en compte comme il se doit les investissements (immobilier, actions boursières...).<br /> <br /> Or on nous annonce en Europe 2% d'inflation en 2007 pour une croissance de 2% du PIB... Cela correspondrait à une croissance monétaire de 4 %.<br /> <br /> Croissance monétaire = croissance + inflation<br /> (soit cet argent créé sert à développer l'économie, soit à augmenter les prix)<br /> <br /> Or la croissance monétaire est annuellement d'environ 10% en zone euro et chez moi 2+2 n'est pas égale à 10...<br /> <br /> Quand on sait que les dirigeants cherchent à maximiser la croissance on peut avoir confiance dans le chiffre de 2% donc l'erreur vient de celui de l'inflation qui est en réalité de 10-2= 8% !!!<br /> <br /> L'inflation réelle (8%) vaut 4 fois l'inflation annoncée (2%) et cette différence de 6% annuelle sert à gonfler les bulles immobilières, du luxe, boursières...<br /> <br /> En fait la BCE cherche seulement à limiter la mauvaise inflation (pour eux, celle qui érode le capital) tout en créant de l'argent qui viendra gonfler les comptes de ces mêmes possesseurs du<br /> capital (la bonne inflation pour eux)...<br /> <br /> Car n'oublions pas que la richesse est une notion relative et si tout lemonde gagnait 10 000 euros/ mois tout le monde ne serait pas riche (car les prix suivraient), au contraire plus personne<br /> neserait riche ! La richesse ne perdure que par le maintien des écarts et non par des valeurs absolues.<br /> <br /> Ensuite on comprend que pour limiter cette mauvaise inflation pour les possesseurs du capital il faut posséder un taux de chômage suffisant :<br /> http://lenairu.free.fr/pages/citationspag.html<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Mais a quoi servirait l'excedent, à arroser encore plus les associations, les excès et le prix des actifs?<br /> <br /> J'ai bien peur que cela n'arriverait pas dans les poches des hopitaux et de la police, pourtant indispensables.<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Bravo pour l'analyse.<br /> Je rajouterai un point : Se soucier du niveau d'endettement en le rapportant au PIB est stupide.<br /> C'est pourtant la seule chose que font nos "experts" : La France peut encore s'endetter, même si l'endettement atteint 80% du PIB, parce qu'en Italie, la ratio est de 90%. Sous-entendu, on a encore<br /> de la marge.<br /> En fait, le critère qui devrait être retenu est : combien coûte cette dette aux contribuables français chaque année.<br /> Ce critère permet en effet de vérifier si l'endettement a été bien utilisé (investissement dans des secteurs porteurs de croissance), ou mal utilisé (paiement des factures courantes). Dans le cas<br /> où il a été bien utilisé, la croissance élargit l'assiette de l'impôt et permet de rembourser les investissements.<br /> Actuellement, le service de la dette en France est devenu le 2ème poste de dépenses, derrière l'éducation et équivalent à l'impôt sur le revenu. C'est un niveau proprement insupportable. Et ça veut<br /> dire en clair, que si le budget avait été correctement géré depuis 30 ans, on pourrait supprimer l'impôt sur le revenu !!!<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Pas correctement géré. Si la loi de 1973 n'avait pas été voté à cause de banquiers (Pompidou) et de financiers (Giscard), qui savaient parfaitement où ils allaient, il n'y aurait pas de dette<br /> publique. En plus on aurait eu un excédent de l'ordre de 150 milliards...<br /> <br /> <br />
P
<br /> "1973 NOUS MENERA A 1793"<br /> <br /> ça plairait à Jovanovic !<br /> <br /> @Nam : tout à fait d'accord avec ce constat déplorable, mais en termes de partage des richesses et de promotion sociale, ça a quand même été quelque chose !<br /> <br /> On pouvait -j'exagère un peu, mais pas tant- finir par être payé comme un ingénieur avec un peu de courage et de temps, avec juste l'humble certof' en poche !<br /> <br /> <br />
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N
<br /> "Ce cas de figure correspond aux trentes glorieuses. On ne peut pas dire que l'usage ait été dilapidé."<br /> <br /> Pas tout à fait d'accord avec toi patrick: la période entre 1950 et 1973 à été le moment ou on a le plus défiguré et pollué la France, et ou la culture paysanne et populaire en général à le plus<br /> disparue. C'est l'époque ou on a construit à la va-vite des grand ensemble et les gestes au gout douteux comme la tour montparnasse. Bref, un excès d'enthousiasme mais qui n'a eut pour conséquence<br /> qu'une destruction à grande échelle.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> « Les hommes suivent les événements, ils ne les dominent pas »<br /> Ils les suivent en louvoyant et en faisant les pitres devant la toute puissance de leurs maitres argentiers.<br /> Les deux bouffons que tu cites GB/NS ont eus des illuminations du genre « limiter les bonus » ce que veut dire : « La faute aux scribouillards ; la faute aux mécanos » ; le système est donc parfait<br /> y a juste à corriger qqs écarts et tout rentrera dans l’ordre.<br /> <br /> <br />
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