Le Fait culturel...
Le fait culturel, c'est ce qu'on fait, sans y penser, parce que, c'est...naturel. Evident.
Pourtant, rien n'est évident. C'est le formatage d'une époque. Je lisais, par exemple, que la Ville du Puy au XVI° siècle, voyait un meurtre par jour.
C'était, à l'époque, une très grande ville (30 000 habitants), pas particulièrement violente.
Mais elle avait presque ses 400 morts par an dans des rixes diverses, et si on compte sur une génération, cela faisait 9000 morts.
On comprend donc pourquoi le féminisme n'était pas de mise, et qu'on ne plaignait pas les femmes pour quelques claques reçues à l'époque. C'était -presque-considéré comme des marques d'affection et d'amour -au moins dans une certaine mesure-, qu'on devait tolérer, parce que le mâle assurait la protection...
Aux crimes, on pouvait ajouter les exécutions capitales, presque toutes aussi nombreuses. Pas loin d'un individu sur deux, donc, mourrait violemment...
Les dites exécutions avaient leur place, celle du Martouret, qui vient du nom martyr...
Eloquent.
En ces temps là, le bourreau était quelque peu surmené...
Les choses ont changés, la Haute Loire, après avoir été longtemps un département en tête (deuxième), dans les affaires criminelles, est aujourd'hui un des plus calme de France.
Seuls, des faits très violents mais isolés, témoignent d'un sang chaud bouillonnant.
Au XIX° siècle, Jules Vallès, quand il passait ses vacances à Vorey, se désolait que ses tantes ne le laisse pas participer aux rixes diverses du villages (il était
instruit et faisait des études), alors que plaies et bosses de leurs propres fils ne provoquaient chez elles aucun émoi, c'était normal, et on ne se moquait que de ceux insuffisamment
marqués...
Le rapport à la mort était donc très différent de ce qu'il est maintenant, à l'image de cet instituteur croisé par le père de Pagnol, heureux d'avoir eu beaucoup moins de ses anciens élèves exécutés que son prédécesseur... "Il avait eu de l'ambition"...
Mais, le fait culturel peut changer aussi. C'est surtout le fait de voir les choses d'une manière ou d'une autre qui prisme les choses.
En effet, les législations peuvent changer du tout au tout. L'avortement par exemple.
Considéré comme un crime relevant de la peine capitale à certaines époques, autorisé aujourd'hui, la législation a beaucoup varié suivant les époques, à son égard.
La révolte des cipayes en 1857-1858, intervient dans un contexte où les britanniques ont interdit avortement et infanticide, mode de gestion ancien et courant en Inde de la natalité.
Comme je l'ai dit, un américain avait assassiné son voisin, coupable d'étendre du linge... Fait culturel : ce n'était plus admissible dans la société américaine, techniquement "moderne" et "avancée"...
Ce fait culturel est très sensible aux législations et aux lois...
Septembre va voir une "réforme" régression des retraites. Le but c'est de changer le fait culturel. Les ex-soviétiques n'ont pas du tout le même rapport avec la retraite que nous, elle est synonyme de misère et de privation, et il faut mettre les gens à la porte, notamment pendant la dernière crise, où les retraités ont été priés de prendre la lourde, et fissa...
Aussi, on s'apercevra que les russes n'ont pas le même rapport avec la santé que nous... Ils sont beaucoup plus indifférent à la longueur de la vie, et à sa valeur.
Dans ce fait culturel, on a pu remarquer en ce début de siècle, le fait culturel immobilier. Basé sur un formatage, des lois, des financements, ce fait culturel était d'une prégnance extrême. Sans doute un stalinisme des plus violents, car la contradiction était bannie, impossible et même incorrecte.
Aujourd'hui, ce fait culturel immobilier, sans doute un fait culturel aussi fort qu'une religion va connaitre quelques atteintes qui vont le chambouler de fond en comble. Et il faut le rappeler, il n'est pas sans risque de changer les dogmes, les rites d'une religion.
Attali propose la mise à mort, un "impôt sur la fortune" de ceux qui n'ont qu'un peu de fortune, par une imposition de 2 % des biens...
Bien sûr, comme ceux-là ne sont pas riches, on prévoit ce taux particulièrement fort, sans abattements. N'est pas bêteenlong (vous avez vu ce jeu de mot ?)qui veut.
Bien sûr, comme toutes les bêtises attalienne, celle-ci n'a aucune chance d'être votée, les hommes politiques n'ayant aucun goût pour le suicide (politique d'abord, physique ensuite).
Ensuite, mise à mort plus douce. Le DPE devient obligatoire pour 2011, avec son effet prévu, l'effondrement des prix des poubelles (énergétiques).
Comme 90 % du marché immobilier de l'IDF est constitué de poubelles, on peut voir l'effet... On peut aussi noter l'inexistence des catégories A et B en IDF.
La valeur des loyers et des emprunts avait clairement relégué dans l'ombre le côté énergétique du problème...
A cela, on peut rajouter l'effet des réformes des retraites et de la sécurité sociale, l'espérance de vie devrait baisser (libérant beaucoup
d'immobilier).
En cas de crise beaucoup plus brutale, on aurait certainement aussi un effet de démographie post-soviétique, une flambée de la mortalité, spécialement des personnes âgés, et des malades chroniques.
Donc, pour ce fait culturel, on peut noter qu'on risque de se retrouver dans la position du capitaine haddock et du sparadrap dont il n'arrive pas à se débarrasser...
Bien entendu, dans ce contexte là, on risque d'exiger la taxe Attali en remplacement des taxes d'habitation et foncières.
En effet, dans bien des quartiers plus ou moins pourris, les prix s'étaient effondrés dans la décennie 1990. Des appartements valant de 20 000 à 30 000 francs étaient monnaie courante...
On peut rajouter les problèmes inhérents des copropriétés : la paupérisation, qui en ruine certaines et empêche les autres de se moderniser...