Le merdier Islandais.
18 Avril 2010 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Economie
Et on s'aperçoit de la force et de la résilience de certains modèles.
En effet, si 140 millions de russes ont survécus au passage à l'économie de marché, ce fut avec les restes du communisme, car globalement, il fut surtout remplacé par rien du tout.
Pour une bonne raison, l'absence de densité de population, l'absence de bonnes communications, les mêmes raisons qu'on pouvait observer au 18° siècle et qui faisait que sur un marché tout y était peu cher, ou hors de prix.
En effet, ce qui était produit sur place était abondant, ce qui venait de loin était rare et grevé par les frais de transports.
Aujourd'hui, en Europe, on n'aura pas cette bouée de sauvetage. Avec la japoniaiserie du "juste à temps" et du "stock zéro", on risque de vite passer du stade de la civilisation à celui de la barbarie totale.
En effet, nos sociétés ont été retaillées pour le marché et dépendent d'un marché mondial ou européen, largement tributaire de l'aviation, y compris pour la nourriture de base.
Le haricot du Burkina-faso, la doucette du Kenya arrivait journellement sur les aéroports parisien et la possibilité qu'elle puisse parvenir d'une ceinture verte de la banlieue, amenée par trains, était risible.
La preuve d'ailleurs, est que le problème du fret est central à la SNCF. Avec une rare prévoyance, les irresponsables de la direction suppriment à tours de bras.
Le volcan islandais, réveillé par les dieux amusés, est en train d'ébranler la mondialisation dans l'hypothèse la plus politiquement correcte, de la détruire dans le cas extrême.
On pourrait sortir aux responsables le proverbe : "comment faire rire les dieux ? En leur racontant vos projets !"
Encore faut il se rendre à l'évidence : le volcan islandais en éruption n'est même pas très en colère. A l'échelle des fureurs de la terre, l'éruption est classée très bas.
Mais ce classement très bas fait redécouvrir les distances aux européens, et redonne une autre vision de l'économie.
Ce qui était bon marché venait de loin, ce qui est cher est produit sur place. Le jardin aujourd'hui, ne fait plus vivre grand monde, au plus est il une forme d'autosubsistance, comme en Russie, comme au XIV° siècle ("les paysans mangeaient des herbes" lire : ils ne mangeaient plus que ce qui venaient de leur potager). Dans les deux cas, on en vient à la forme la plus extrême de subsistance, l'autarcie totale.
Même Zébulon est coincé dans son palais, il n'a pas pu aller aux funérailles du président polonais, un joyeux drille, celui-là, se démerdant pour mourir dans un accident d'avion, à la veille de la plus grande panne aérienne ayant existé.
Là aussi, les dieux ont beaucoup d'humour. Ils doivent faire la java au banquet de thor.
Cela en dit long aussi sur l'esprit de prévoyance de nos responsables économiques et politiques.
Combien de temps l'économie mondiale résisterait à l'éruption prolongée de ce volcan ?
Pourtant, on ne peut pas dire qu'une éruption volcanique ce soit un événement extraordinaire.
Pourtant, tel l'incident de Tchernobyl, cette éruption risque d'être le coup qui fait tomber le système, par ce qu'il est pourri, incohérent et non viable.
La seule différence, c'est que la sortie du système actuelle ne pourra guère s'appuyer sur les restes et la prévoyance comme pour la sortie du système soviétique.
Newsletter
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.
Pages
Catégories
- 2316 Politique
- 1953 Energie
- 1872 Actualités
- 1471 Economie
- 604 Chronique de l'effondrement
- 446 Immobilier
- 289 transport aérien
- 133 transport terrestre
- 112 pandémie
- 109 Polémique
- 106 politique
- 92 transport maritime
- 74 energie
- 59 economie
- 37 Faits divers