Le système, la démission de Monti et l'absence de centre...
Michel Drac nous livre dans une
interview, fort intéressante, son point de vue. Le système par absence de centre, est inatteignable.
C'est sans doute ce qu'il aurait voulu, mais, visiblement, c'est raté, car :
- il existe bel et bien un centre,
- l'opposition contre la politique, existe. Elle s'est elle même adapté, foin les grandes manifestations et luttes des 70's, et place, là aussi, au modèle
soviétique, le samizdat.
Et dans l'écroulement du système URSS, le samizdat a été plus efficace que toutes les manoeuvres occidentales.
Une information totalement verrouillée, battue en brêche par des feuilles de choux, illisibles, passées sous le manteau, mais qui s'arrachaient, alors, au temps
d'internet...
Et surtout, Brezinszky qui affirme, dans les faits, qu'ils ont déjà gagné... La lutte, décentralisée, n'a pas, non plus, de tête à décapiter, de leaders à
acheter...
Bien entendu, on peut encore avoir de grandes kermesses, pâles reflets des luttes d'antan, mais elles ne servent à rien.
L'élite a atteint le point de basculement qui fait les révolutions. Elle n'a même plus peur. Elle a tort. Le programme peut redevenir basique, mais il existe :
prendre sa place.
Alors, arrivé le temps du triomphe du centre, Goldman Sachs, on s'aperçoit de quoi ???
Que Monti, démissionne. Pas devant l'opposition politique, il n'y en a pas. Mais
devant la réalité et les faits.
Le hiatus entre idéologie et réalité est plus fort. Alors, on cherchera le Gierek du Gomulka, celui qui fera croire au changement, puis le Gomulka du Gierek, et enfin, 3 détenus se poseront la
question : "pourquoi es tu ici ? J'ai crié "à bas Gomulka", et toi ? j'ai crié, "vive Gomulka", et toi ? Je suis Gomulka.
Mais le ver est dans le fruit : le système n'a plus ni fin, ni but. Monti a imposé l'austérité. Et Alors ???
Le centre, c'est toujours la diagonale, Washington-NY, et son arme, le dollar. Le dollar, c'est 60 % de la monnaie mondiale.
Reste que le maintien de la "valeur" dollar, est de plus en plus aléatoire, son taux d'intérêt est tombé à zéro, et comme toute les grandes monnaies, il n'y a plus de rendement, ni aux USA, ni dans l'UK, ni en Allemagne, ni en France. Quand il en reste, ce sont sur des valeurs exotiques, genre, Grèce, Italie, Espagne, avec la valeur que l'on sait...
Le système capitaliste, depuis le début, n'a pu se passer de centre en occident. Pourtant, théoriquement, dès le départ, il pouvait s'en passer.
A chaque centre, correspond un contre centre, plus marginal économiquement, et par là, moins enclin à accepter la doxa capitaliste.
Et surtout, chaque centre, pour survivre, doit donner à sa propre population, des satisfactions. Bien sûr, les inégalités y restent énormes, mais le Hollandais du XVII° siècle vit bien mieux que le français du même siècle, et quand on compare les gravures, dans un cas, les classes populaires vivent sur de la terre battue, avec des sols en terre battue, dans l'autre, le sol est carrelé, et déjà on voit les préoccupations de vie "bourgeoise", alors que dans l'autre cas, ce n'est qu'hébétude.
C'est la raison pour laquelle la Chine ne prendra jamais le chemin de l'occident. Elle est d'abord trop grande pour arriver à ce stade de maturation, ensuite, il lui faudrait tolérer l'intolérable, une contestation interne, alors qu'à toutes les époques, les chinois n'ont pu souffler et connaitre un peu moins d'inégalités que quand les crises entrainant une dépopulation monstrueuse redistribuaient les cartes.
Aujourd'hui, politiquement, la Russie Joue le rôle de pôle ennemi principal, et il existe des pôles ennemis secondaires, mais qui sont intégrés dans le jeu : l'Iran, et la Chine. L'Iran, pestiférée depuis qu'elle refuse le dollar, et la Chine, ennemi-partenaire économique.
La Russie est adversaire principal en raison de son reliquat de guerre froide, l'arsenal nucléaire, de ses ressources énergétiques, qui en font un pion
difficilement manoeuvrable, et une tradition d'indépendance et une situation géopolitique qui la rend difficilement atteignable.
D'ailleurs, ces trois ennemis du centre se rattachent au bloc continental eurasiatique, contre les puissances thalassocratiques.
Mais, la puissance des budgets occidentaux de défense ne peuvent faire oublier la décadence profonde de leurs moyens militaires.
La France, par exemple, sera bientôt ravalée à "l'armée de l'armistice", de 1940, au chiffre fixé par Hitler : 100 000 hommes. Chiffre qui remonte au début du règne de Louis XIII.
On voit donc la régression. Tout se met en place, à petites touches...