Les grandes catastrophes...
27 Avril 2011 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie
Les grandes catastrophes ont ceci de commun d'être plus souvent humaines que naturelles, même si elles ont un semblant de jugement de Dieu.
A l'occasion du 25 ° anniversaire de Tchernobyl, on a beaucoup reparlé de la catastrophe, et on a dit beaucoup de choses très inexactes, voir carrément une injure à l'intelligence.
L'espérance de vie en Ukraine a baissé de 79 à 55 ans entre 1990 et 2010. Et paf, on incrimine Tchernobyl.
Bien entendu, on n'incrimine pas du tout :
- la baisse de 80 % du niveau de vie,
- la fin du système de santé,
- les politiques d'ajustements structurelles du FMI et de la Banque Mondiale, qui ont pour habitude de répandre Sida et Tuberculose,
- la quasi-disparition de l'état.
Dans les années 1970 en France, il y avait un problème de surmortalité par maladie cardiaque, mais on fit ce qu'il fallut.
Les dites maladies cardiaques auraient sans doute, comme en Ukraine, décimé la population si le système de soin, et la sécurité sociale avaient disparu.
La réalité doit apparaitre clairement.
La plus grande catastrophe, plus que l'explosion de la centrale elle-même, fut la politique suivie APRES, mais pas la catastrophe elle même.
Le plus gros problème de Tchernobyl, c'est que l'état, pendant pratiquement 25 ans, fut aux abonnés absents, à part pour gérer homéopathiquement les conséquences sanitaires.
Mais, comme l'idéologie avait changé, que le communisme était remplacé par le n'importe quoi, rien ne fut fait.
Pourtant, la décontamination des sols, à l'exception sans doute de la zone interdite la plus contaminée, aurait pu être commencée et même quasi terminée.
On peut cultiver les sols radioactifs, soit avec des plantes qui y sont insensibles, soit, au contraire, avec des plantes qui absorbent la radioactivité.
on peut citer le chanvre (certains se feraient un plaisir de le cultiver, ainsi que se livrer à sa destruction ultérieure).
De même, l'état de pauvreté dans laquelle fut réduite la population, est sans doute pour beaucoup dans l'état de santé déplorable dans laquelle elle se trouve.
Sans parler, bien sûr, de l'inévitable alcoolisme de l'est.
Mais, le désengagement de l'état, donna aussi une conséquence mondiale. En 2008, le signal de la famine/disette planétaire fut donné par l'Ukraine, qui arrêta ses exportations.
Là aussi, ce fut, plus l'effet d'un désengagement qu'une catastrophe naturelle.
Staline avait fait creuser les canaux d'irrigation, l'URSS les avait entretenus, l'Ukraine indépendante les a laissé à l'abandon.
En conséquence de quoi, en 2008, la récolte de grain fut désastreuse, alors que les réservoirs d'eau étaient pleins, mais qu'il n'y avait plus rien pour arroser les champs...
Pour le Japon, le problème de Fukushima risque d'être du même tonneau. Les conséquences de l'accident risquent d'être surmultiplié par la paupérisation de la population.
Encore, faut il le rappeler, les deux accidents sont ils forts différents : Fukushima est beaucoup plus grave que Tchernobyl, d'abord par les quantités de combustibles concernées (20 fois plus), et l'URSS aurait pu sauvegarder sa population en utilisant mieux l'espace.
Elle, pouvait se permettre d'abandonner durablement de larges portions de son territoire à la sauvagerie.
Mais, là aussi, il aurait fallu un état fort, qui dresse des cartes précises, prenne des décisions et les applique...
L'horreur intégrale, on le voit.
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