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Les suites des révolutions arabes...

12 Février 2011 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique

L'occident a parfaitement assimilé la leçon, pour faire perdurer un système économique idiot, injuste et criminogéne, il faut changer le guignol qui dirige les pays à intervalles réguliers, comme cela, ça permet à la même politique idiote, injuste et criminogéne de se perpétuer.

L'orient ne disposait pas de ces soupapes de sécurité, qui permet au pouvoir politique de bénéficier de deux ans, "d'état de grâce", avant de se fracasser sur le mur du toujours pareil.

 

Les gouvernants tunisiens sont sur cette longueur d'onde. Ils veulent tout modifier, pour tout garder et maintenir la classe ouvrière sous le joug.

Même dissoudre le parti au pouvoir peut être habile. Les individus, coulés au moule, pourront même créer d'autres partis, pour faire croire au changement.

 

Seulement, là aussi, comme en 1788, comme en 1916, le seul "scrupule" (petit caillou dans la chaussure) qui gêne, c'est que les 32 millions d'égyptiens dans la pauvreté, et les millions de tunisiens dans la même pauvreté sont sourds : ventre affamé n'a pas d'oreilles.

Encore faut il voir que la pauvreté réelle est sans commune mesure avec celle officielle.

le policier tunisien qui gagne 200 euros par mois, avec 5 personnes à charge, est officiellement, "hors la gêne".

En réalité, si l'on calcule le pouvoir d'achat par jour et par personne, on arrive à 1.33 euros, soit 1.80 USD, soit moins que le seuil de pauvreté.

 

Bien entendu, en Egypte comme en Tunisie, peut être que la manoeuvre va fonctionner quelques mois : on dissout le parti, on renvoie les têtes les plus visibles, mais au delà, on ne change pas l'échec économique complet qui les caractérise.

Les statistiques, meilleure manière de mentir, sont bien entendu, biaisé. Le tourisme, dans les deux cas tunisiens et egyptiens, font vivre très peu de monde, et sont très extravertis. Il a fallu, pour bâtir les complexes, dépenser beaucoup d'argent, qui rentre dans le PIB, mais pas dans la poche des gens du peuple.

Comme les 22 % du PIB US crée par les "services bancaires", qui sont plus un boulet qu'un montant réel.

 

Les pays ont sacrifiés leur agriculture, qui a un potentiel important, au profit, comme toujours, d'une agriculture d'exportation, sans rapport avec la vie de sa population. 

Bien entendu, le cas egyptien est différent (forte population, peu de terres cultivables), mais là aussi, l'agriculture a été vu comme une activité dépassée, et surtout, on n'a que peu essayé d'arrêter la destruction de terres agricoles au profit de l'urbanisation.

Le tourisme a prouvé ses limites, d'abord par la crise qui a raréfié le volume du tourisme, ensuite par son caractère absolument précaire, comme les événements actuels l'ont prouvé.

 

Il est visible aussi que la chute de Ben Ali n'était pas inscrite dans les gênes. En effet, s'il avait destiné un peu d'argent, pas grand chose sans doute, à la subvention d'une économie agricole "à la malawite", il aurait sans doute évité beaucoup de problèmes, tout autant qu'en laissant vivre une petite économie informelle de petits vendeurs.

Il est d'ailleurs amusant de voir le petit Malawi affamé de 2005 être devenu un exportateur structurel de céréales, sans avoir abdiqué devant monsantence et son bras armé le gouvernement US, et engrangé au sens littéral du terme, cette année, comme en 2008, les fruits de cette politique sous forme d'une corne d'abondance, certes très relative, mais réelle.

 

Moralité : il ne faut écouter les statistiques. Si on s'en référe aux USA, on voit bien que le PIB est surtout un bidon de 159 litres : 22 % pour les services bancaires + 12 % pour les services aux entreprises + 12 % pour le commerce.

46 % du PIB relève de l'idéologie et du pipotron, mais la part productive est réduite : 11 % pour l'industrie, 2 % pour l'extraction et 4 % pour l'immobilier...

 

Certains ont voulu rappeler l'Holodomor, et l'holodomor, c'est quoi ? Pendant qu'une population meure de faim, on exporte.(Système inventé d'ailleurs, sous les tsars, mais aussi pratiqué en Irlande, pendant la grande famine, au nom du libéralisme économique).

Le système occidental a donc imité Staline, en pire, parce que le système occidental s'est étendu à la planète entière.

En outre, en la matière, il est toujours difficile de faire la part des choses : en 1941, Hitler est catastrophé par la bonne santé de la population ukrainienne, ce qui cadre mal avec une famine trop importante en 1933, les conséquences humaines en matière de santé d'une famine s'étendant sur 2 générations.

 

holodomor.pngEn outre, la carte des pays reconnaissant l'Holodomor reléve aujourd'hui encore, plus de la politique que de l'objectivité (OEA + europe de l'est) et comme je l'ai rappelé, les dirigeants soviétiques étaient excédés et par les moujiks et par les poivrots (les gouvernements russes d'ailleurs oscillent depuis 6 siécles entre monopole d'état, interdictions, proscriptions et persécutions des buveurs).

Et les moujiks-poivrots avaient une tendance fâcheuse à distiller les récoltes dans des proportions énormes, et à ne pas approvisionner les villes.

De plus, depuis la pomme de terre, il n'y a eu qu'une grande famine ; celle d'Irlande, causée par le système économique, car si la récolte de pomme de terre de l'époque avait été mauvaise, celle de céréale fut excellente, mais exportée (en Angleterre).

Très souvent, d'ailleurs, les gouvernants ont eu, vis-à-vis des campagnes, la politique du bâton, hors toute idéologie. Jusqu'en 1789, d'ailleurs, l'église lutta contre la pomme de terre, parce qu'elle était difficilement dimable et autonomisait les populations rurales...

 

La différence est dans le contexte actuel : on ne peut même pas manier le bâton contre les populations rurales...

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A
<br /> l'or fondu : ce fut, selon la légende, la châtiment réservé à Crassus par le roi des Parthes après sa défaite. Il fut puni par là où il avait pêché, le gout du lucre.<br /> <br /> Pour Bettencourt, c'est pareil. On sait qu'il aime les femmes jusqu'au harcèlement sexuel pour ne pas dire jusqu'au viol. Comme ça, il sera servi : une copulation publique avec une centenaire.<br /> <br /> Que voulez-vous, il faut bien éduquer les masses.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Et pourquoi de l’or fondu Aetius ? Le reste je comprends ; pas besoin de précision.<br /> Et puis avec Mme Betancourt je ne trouve pas ça crédible ; c’est pour le punir ?<br /> <br /> <br />
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A
<br /> et j'oubliais le 3eme, mais moins important que les 2 premiers :<br /> <br /> Comment une automatisation inexorable tuera l'emploi<br /> http://fortune.fdesouche.com/31309-comment-une-automatisation-inexorable-tuera-lemploi<br /> <br /> <br />
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A
<br /> @ Patrick REYMOND<br /> <br /> Je t'invite vivement à lire ces 3 articles dont :<br /> * le premier relate une économie US qui devient une économie parallèle/souterraine à la grecque<br /> * le deuxième décrit le déclin de Silicon Valley pour cause de cout salariaux et de la vie, une sorte de la "crise du textile ou de la sidérurgie" est entrain de se produire dans la Silicon<br /> Valley.<br /> <br /> Patrick, avec ta culture encyclopédique qui me sidère parfois, pourrais-tu faire une analyse via le meme dévenements qui s'est déjà passé ou analyse braudélienne des phénomènes via un commentaire<br /> ou un article.<br /> Merci d'avance.<br /> <br /> <br /> Guest Post: Why Small Business Isn't Hiring And Won't Be Hiring<br /> http://www.zerohedge.com/article/guest-post-why-small-business-isnt-hiring-and-wont-be-hiring<br /> Tout est dit en une phrase:<br /> That is the new model of American entrepreneurship: no office, no overhead, no employees, no health insurance, no business travel. That's the only way any new enterprise can survive.<br /> <br /> Former Sun CEO Worries About Region's Prospects<br /> http://online.wsj.com/article/SB10001424052748704422204576130520662465078.html?mod=googlenews_wsj#articleTabs%3Darticle<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Dimanche 13 février 2011 :<br /> <br /> Tollé en Grèce sur des privatisations : "regrettable" selon l'UE et le FMI.<br /> <br /> L'Union européenne et le FMI ont jugé "regrettable" dimanche le tollé provoqué en Grèce par les nouvelles demandes de privatisations massives dont ces institutions ont assorti la poursuite de leur<br /> assistance financière.<br /> <br /> "Nous reconnaissons les défis difficiles auxquels est confrontée l'économie grecque et nous avons le plus profond respect face aux efforts énormes consentis par la population grecque", ont déclaré<br /> le Fonds monétaire international, l'Union européenne et la Banque centrale européenne, dans un communiqué commun.<br /> <br /> "Il est regrettable qu'une impression différente ait pu avoir été perçue. Notre collaboration avec la Grèce est fondée depuis toujours sur la confiance mutuelle et le restera", ont-ils ajouté.<br /> <br /> Samedi, le gouvernement socialiste grec a jugé "inacceptable la conduite" de ces trois institutions.<br /> <br /> Celles-ci ont accepté vendredi le versement de la quatrième tranche d'un prêt accordé en mai 2010 par la zone euro et le FMI pour éviter la faillite du pays.<br /> <br /> Mais, malgré de gros efforts d'assainissement budgétaire déjà réalisés, elles ont aussi exigé une "accélération significative" et un "élargissement" des réformes structurelles.<br /> <br /> L'annonce qui a le plus frappé les esprits porte sur la révision à la hausse de l'objectif de privatisations souhaité par la troïka : 50 milliards d'euros d'ici à 2015, au lieu de 7 milliards sur<br /> trois ans initialement annoncé.<br /> <br /> Dans un premier temps, le ministère grec des Finances a diffusé un document informel semblant avaliser la création d'un portefeuille d'actifs promis à une privatisation et pouvant rapporter "au<br /> moins 50 milliards d'euros". Mais samedi, le gouvernement a fait volte-face et fait réagir son porte-parole, George Petalotis.<br /> <br /> "Nous sommes dans le besoin, mais nous avons aussi des limites (...) Nous ne négocierons les limites de notre dignité avec personne. Nous prenons des ordres seulement auprès du peuple grec", a<br /> déclaré M. Petalotis, en soulignant notamment qu'aucune terre appartenant à l'Etat ne serait vendue.<br /> <br /> Tandis que la presse grecque, y compris celle proche des socialistes au pouvoir, se déchaînait, le Premier ministre George Papandreou a fait savoir qu'il s'était plaint personnellement auprès du<br /> FMI et de la Commission européenne.<br /> <br /> De son côté, le représentant de la Commission européenne Servaas Deroose a alimenté la fureur grecque en proposant dans le quotidien To Vilma, de "vendre les plages pour développer le tourisme et<br /> le marché des propriétés touristiques".<br /> <br /> La Grèce pourrait facilement lever cinq milliards d'euros en vendant l'ancien aéroport d'Athènes, situé dans une zone côtière lucrative, a-t-il suggéré dans une autre interview à Proto Thema,<br /> préconisant la vente de terrains, d'aéroports régionaux et de ports pour un bénéfice de 35 milliards d'euros.<br /> <br /> Des propos jugés dimanche "pour le moins déplacés" par le ministre grec des Finances George Papaconstantinou.<br /> <br /> Le chef de la mission du FMI Poul Thomsen y est allé lui-aussi de ses encouragements à "vendre des terrains, y compris l'ancien aéroport" d'Athènes.<br /> <br /> "Nous sommes à un point crucial où nous avons besoin d'une accélération des réformes", a encore déclaré M. Thomsen, cité par le quotidien Kathimerini.<br /> <br /> (Dépêche AFP)<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Pas Brecht mais Giuseppe Tomasi di Lampedusa dans son roman "Le guépard", 1958.<br /> « Se vogliamo che tutto rimanga come è, bisogna che tutto cambi! »<br /> « Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change »<br /> http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Gu%C3%A9pard<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Il faut que tout change , pour que rien ne change<br /> ( Bertold Brecht , je crois ? )<br /> <br /> http://www.populationdata.net/index2.php?option=pays&pid=57&nom=egypte<br /> <br /> <br />
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H
<br /> C'est un peu pathétique de vouloir minimiser les crimes de Staline.<br /> Comme si les crimes des uns pouvaient excuser ceux des autres.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Pathétique ? Il faut les voir à leur juste valeur, et non sous l'emprise du Département d'état, de l'OEA et des ex-pays de l'est... là, ça sent trop la politique pour être objectif...<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> BA lol la fin du commentaire<br /> <br /> Dépêche AFP du 16 novembre 2016 :<br /> "L'ex-président DSK a considéré que la Révolution était sur la bonne voie. Pour cette raison, il a considéré comme acceptable le fait d'être pendu à un lampadaire public, demain matin, place de la<br /> Nation.<br /> Le Comité de salut public invite tous les citoyens à venir assister au spectacle.<br /> En vertu des antécédents du monsieur, ce même comité a déclaré, qu'avant son exécution, le bourreau l'obligera à s'accoupler, après injection de Viagra en intraveineuse, avec Madame Bettencourt<br /> âgée de 94 ans et à recevoir de l'or fondu dans sa bouche."<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Samedi 12 février 2011 :<br /> <br /> La Grèce dénonce une ingérence de l'Union Européenne et du FMI.<br /> <br /> La Grèce a accusé samedi l’Union européenne et le Fonds monétaire international d’ingérence dans ses affaires intérieures, après avoir été invitée par ses créanciers à accélérer ses réformes et à<br /> procéder à davantage de privatisations.<br /> <br /> Vendredi, des inspecteurs de l’UE et du FMI sont venus en Grèce examiner la mise en oeuvre du plan de sauvetage qui a permis à Athènes d’échapper à la faillite. Ils ont donné leur feu vert au<br /> déblocage d’une tranche d’aide de 15 milliards d’euros, mais ils ont été plus critiques que lors de leurs précédentes visites.<br /> <br /> Après s’être vu reprocher par des médias locaux de n’avoir pas réagi à ces critiques, le gouvernement grec a déclaré que l’approche des inspecteurs était inacceptable.<br /> <br /> Le Premier ministre George Papandréou s’est entretenu avec le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, et avec le commissaire européen aux Affaires monétaires, Olli Rehn, a rapporté son<br /> secrétariat.<br /> <br /> Dans sa conversation téléphonique avec Dominique Strauss-Kahn, George Papandréou a « transmis le message du gouvernement grec concernant le comportement inacceptable des représentants de la<br /> Commission européenne, de la BCE (Banque centrale européenne) et du FMI lors de la conférence de presse d’hier », dit un communiqué du secrétariat de Papandréou.<br /> <br /> Georges Petalotis, porte-parole du gouvernement grec, avait quelques heures auparavant déclaré : « Nous ne demandons à personne de s’ingérer dans les affaires intérieures. Nous ne prenons nos<br /> ordres que du peuple grec. »<br /> <br /> Les inspecteurs étaient venus à Athènes évaluer les progrès réalisés au quatrième trimestre sur le plan de consolidation budgétaire de 110 milliards d’euros.<br /> <br /> Ils ont reconnu que le programme était « sur les rails » et ils ont débloqué une nouvelle tranche de 15 milliards d’euros, mais ils ont estimé que le gouvernement grec devait procéder à beaucoup<br /> plus de privatisations.<br /> <br /> Les prêteurs ont fixé un ambitieux programme, estimant que les privatisations devraient permettre de recueillir 50 milliards d’euros en 2011-2015. Le précédent objectif du gouvernement était de<br /> sept milliards d’euros en 2011-2013.<br /> <br /> Lors de la conférence de presse, Poul Thomsen, chef de la délégation du FMI, a invité les Grecs à ne pas laisser « ceux qui ont des intérêts » personnels empêcher le plus grand nombre de profiter<br /> des privatisations.<br /> <br /> Evoquant des groupes opposés à l’ouverture de professions strictement règlementées, Poul Thomsen a dit : « Certains des groupes qui descendent dans les rues, les chauffeurs routiers, les<br /> pharmaciens (…) se cachent derrière leurs privilèges qui leur permettent d’extorquer des prix élevés, d’imposer un lourd fardeau au reste de la société ».<br /> <br /> Le ministre des Infrastructures, Dimitris Reppas, a jugé que le nouvel objectif pour les privatisations n’était pas réaliste.<br /> <br /> « Recueillir 50 milliards d’euros d’ici 2015 grâce à la privatisation de biens de l’Etat n’est pas possible », a-t-il affirmé samedi à la télévision publique TV Net.<br /> <br /> Un responsable du ministère des Finances avait néanmoins assuré vendredi que la Grèce avait accepté le nouvel objectif de 50 milliards d’euros.<br /> <br /> Un porte-parole du FMI a déclaré que lors de sa conversation avec Papandréou, Strauss-Kahn avait dit que le programme budgétaire était sur les rails et avait « réaffirmé son respect le plus profond<br /> pour le gouvernement et le peuple grecs dans leurs efforts pour relever les défis économiques auxquels leur pays est confronté ».<br /> <br /> http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/la-grece-denonce-une-ingerence-de-l-ue-et-du-fmi-12-02-2011-1294793_240.php<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Pathétique ? Il faut les voir à leur juste valeur, et non sous l'emprise du Département d'état, de l'OEA et des ex-pays de l'est... là, ça sent trop la politique pour être objectif...<br /> <br /> <br />
E
<br /> Ben vous lisez aussi le blog<br /> http://blog.crottaz-finance.ch/?p=5955<br /> Vous etes partout Patrick.<br /> <br /> <br />
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F
<br /> La finalité de tout individu devrait être l'atteinte de l'autonomie la plus avancée. Mes 3 enfants sont donc prévenus !!!<br /> <br /> <br />
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