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Les Zélotes...

3 Décembre 2012 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Actualités

Les cadres sont les zélotes du système. Tant qu'ils ont un travail, ils pestent contre les "assistés", amateurs d'allocations chômage, à leur avis gargantuesques, mais leur zélotisme ne résiste guère à l'épreuve de quelques mois de chômage, où ils retombent sur terre et dans la réalité, et revoient diamétralement leur point de vue.

 

Bien entendu, le zélote peut être âgé. Lui aussi accordera à sa pugnacité, le fait d'avoir toujours travaillé, même si à son époque, le chômage se limitait à 200 000 unités.
Maintenant qu'il est retraité, il voterait lui aussi Mitt Romney, parce qu'il a tapé sur les 50 % qui vivent de l'aide du gouvernement, en oubliant simplement, que pour Romney, il fait partie des 50 %.

Aujourd'hui, en France, deux articles sur les zélotes. D'abord sur les impatriés, expatriés revenus, malgré eux souvent, et à l'insu de leur plein gré.

Ils ont du mal à se remettre dans le cadre. De revenir sur terre.
Diable, passer du stade de dieu vivant à celui de monsieur tout le monde, c'est un gouffre, même si l'expatriation est désormais beaucoup moins intéressante.


Le cas du serveur est intéressant. Vantant le modèle, il attend de l'ANPE, un emploi. Toujours prêt à taper sur l'administration, et pourtant, toujours à en attendre quelque chose...

En oubliant simplement qu'il ne rentre pas dans le cadre, un emploi de responsable, à 10 millions de CA, même en France, il n'y a en pas des caisses. Et puis, ceux qui ont la place, ne la laisse pas forcément.

Et puis l'expatriation attire vers les centres de richesses. NY, Shangaï, etc...

Le dit serveur, perdu dans l'Ohio désindustrialisé ou à Ouroumtsi, n'aurait sans doute pas eu 60 personnes sous ses ordres, ni fait 10 millions de CA.


Ensuite, les cadres, piliers du système, jugent les mesures pour la "compétitiviti" et miracle, seule une courte moitié trouve qu'elle atteindra ses objectifs.
La mauvaise nouvelle, c'est que les cadres sont toujours, globalement, aussi cons, comme tous les intégrés à l'abri, ou se croyant à l'abri, et la bonne, c'est qu'ils commencent à douter.

 

Après un conscienceux bourrage de mou de la part de leurs commissaires politiques, à sciences po, ENA, écoles d'ingé, ils prouvent allégrement qu'intelligence et culture ne sont pas forcément synonymes, et que mettre le nez dans la rue pour s'apercevoir de la vie réelle, c'est hors de leur portée (à sciences po, c'est chauffé, ils ne vont pas aller dans le froid, non ?)

 

Ils ont oublié que l'homme est un animal social, et sociable, et qu'une caste aristocratique ne peut s'extraire durablement de la société.

Elle le peut un certain temps, et même un temps certain, mais elle finit toujours par être ramenée sur terre.
Et là, il faut, décidément, relire Audiard. "Un con qui marche ira toujours plus loin qu'un intellectuel assis", que je compléterais par "la caboche du cadre, sera toujours moins dure que la Kalach de l'illettré".
Et pour ceux qui ne croient pas aux spasmes révolutionnaires, il n'y en a pas besoin. Un certain degré d'insécurité suffit aussi.

 

Je raconterais une "anekdot". Un type passe ses vacances en république Tchéque, et passe devant une mercerie.

Il s'arrête interloqué, et voient plusieurs armes à feu. Kalashnikov, bien sûr, l'inévitable, mais aussi toute la panoplie de l'arsenal soviétique.
Poussé par la curiosité, il rentre, et demande les prix, les formalités.

Il n'y en a aucune (à part le paiements en liquide), et la vendeuse lui dit que l'essentiel de ses clients sont des occidentaux, et qu'elle en vend entre 3 et 10 par jour (accessoirement, elle vend aussi du fil et des aiguilles).
Risques ? Selon elle, inexistant, car sur place, un petit billet suffit pour éviter les ennuis, et on ne peut même plus dire que les frontières sont des passoires, en Europe, il n'y en a simplement plus.

 

Total, coexistent deux systèmes. Le premier, en occident, l'acquisition ... est un long parcours du combattant (humour involontaire)...

Par contre, se mettre en dehors du système est plus que facile...

 

Coexistence, pour l'instant, de deux mondes, avant que l'un n'absorbe l'autre...

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B
Bonjour,<br /> <br /> De ce que j'ai vu dans différentes entreprises, les cadres s'en prennent plein la figure depuis 2009. En fait, ils connaissent aujourd'hui ce que d'autres catégories professionnelles, notamment les<br /> ouvriers, ont connu avant eux : restructurations brutales, délocalisations, licenciements, perte de pouvoir d'achat.<br /> La prise de conscience se fait souvent dans la douleur, surtout pour ceux qui ont fait une école de commerce et qui sont les meilleurs zélotes de ce système à mon avis (même s'il ne fait pas<br /> généraliser, il peut y avoir des exceptions).
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S
Je dois avouer que vous avez tapé juste sur le retour au pays. Un peu sous la ceinture, car cela fait mal d'avouer.<br /> Ce n'est pas une déchéance, mais c'est très dur de reprendre l'anonymat.<br /> Pour ma part, fidèle à mes convictions, cela a été de tout reprendre à zéro, seul et sans aide et à cinquante berges.<br /> De passer du statut de celui dont l'avis compte à celui dont on s'en fout de ce qu'il branle, cela remet la tête à l'endroit. Mais cela permet aussi de constater la rigidité établies à l'égard de<br /> celui qui commence quelque chose, par rapport à des pays beaucoup plus ouverts à la création, l'activité d'entreprises du style TPE. Moins de barrières bancaires, moins de technocratie<br /> administrative et de lois sur la taille du concombre, moins de copinage des grandes écoles et autres enarques. Moins de temps à ce justifier en temps que contribuables et donc plus de<br /> disponibilités à l'action et au travail.<br /> Le retour fût aussi ce constat l'existence de ces grands chancres et parasites coûteux à l'économie nationale.
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