Lutte des classes, contre conscience de classes...
La lutte des classes, c'est comme le diable, ce n'est dangereux que quand on vous dit que ça n'existe pas.
En réalité, c'est qu'on s'est tellement aligné sur le haut de l'échelle sociale (TINA), qu'on en a accepté toutes les exigences.
j'ai parlé du soutien massif des plus de 65 ans envers NS, et certains s'en sont offusqués.
Bien sûr, tous n'ont pas été dupes, certains (plus de 60 ans), ont trouvé l'individu goujat, et ne portant pas leurs valeurs.
Mais force est de constater, que le message du pouvoir a été avalé comme un seul homme, par beaucoup des plus de 65 ans.
Récapitulation du mouvement. On vous dit que la retraite est par répartition.
C'était vrai jusqu'en 1993. Là, lors de la réforme, on transforme cette retraite en rente, en précisant qu'on ne recalculera pas le montant des déjà retraités, rebelote sera fait en 2003 et 2009.
Donc, là, on est rentré dans un système de rentes, quasi constitutionnalisé.
Parce qu'une retraite par répartition, ça n'apporte qu'un droit, le droit à la répartition...
Bien entendu, il n'y a pas que les retraités qui ait été manoeuvré. On a "oublié" dans la réforme de 1993 les régimes spéciaux, pour leur dire quelques années plus tard, de s'aligner sur le régime général.
Deuxième temps, la bulle immobilière. Certains me disent qu'ils ont travaillé et mérité leur bien et leur assurance vie. Assurément et personne ne leur déni le fruit de leur travail.
Par contre, il faut bien préciser que ce n'est pas de leur fait qu'ils ont pu accumuler, mais qu'ils ont pu accumuler du fait des trentes glorieuses.
Il n'y avait qu'un moyen de ne pas travailler entre 1945 et 1970, c'était de fuir en courant dans l'autre sens quand on en trouvait...
Pour les générations précédentes, l'accumulation a été nulle ; sauf pour les mercantis et profiteurs de guerres...
Quand à l'assurance vie, sans pompon et sa fichu loi de 1973 sur les déficits, elle n'existerait même pas.
Pour ce qui est de l'immobilier, parlons des récents mouvements de protestation dans les multitudes de petites villes françaises.
Elles portaient une inquiétude : celle des délocalisations, et quand une usine continentale ferme, c'est une région entière où l'immobilier tombe à zéro.
Ensuite, il y a l'outrecuidance des anciens propriétaires. Si certains ne se prennent pas la tête et ne se voient pas riche, alors que leur bien n'est qu'un bien d'usage, beaucoup trop, on marché, à fond la caisse, dans "l'immobilier, ça ne baisse jamais", et voient avec les yeux de chimène leur pavillon de 1965, qui est à refaire entiérement...
Alors, que, précisément, s'il semble normal qu'un jeune puisse se faire embobiner par un discours haussier, un vieux pétri d'expérience doit normalement être capable de relativiser.
Si certains l'ont fait, d'autres ont enflés comme des poids chiches, se prenant pour des Bouygues à cause de leur pavillon, et des dieux de la finance pour leurs trois sous à gauche.
Ensuite, ce qu'il y a de plus insupportable à l'heure actuelle, c'est d'entendre parler un retraité de chômage.
Parce que s'il y a une catégorie sur laquelle la culpabilisation des victimes a fort bien fonctionné, ce sont eux, alors que la plupart ne savent absolument pas ce qu'est à l'heure actuelle, une recherche d'emploi.
Plus de trente ans après, certains sont capables de ressortir les indemnisations à 90 %...
Enfin, il y a tout aussi insupportable, c'est d'entendre une catégorie, choyée par la répartition, chanter les mérites de la capitalisation.
J'en ai eu un comme ça, il avait une pension Prefon. Que les plus jeunes n'ait pas la sécurité de l'emploi, l'impossibilité d'épargner, ne venait même pas à l'idée.
Dans le cadre du pittoresque : l'ex-délégué CGT qui se plaignait des grèves qui l'empêchait de prendre l'avion pour ses vacances, oubliant ses propres multiples grèves, et ses propos soixante huitards...
Pittoresque aussi, ce retraité, propriétaire immobilier, "qui ne voulait pas brader", ni ses loyers, ni ses biens, mais qui s'apercevait très bien de la sursaturation du marché.
Pittoresque aussi, cette rue où je passais en 2007. Sur 200 mètres, la totalité des maisons étaient en réhabilitation, en vue de location, car, c'est bien connu, "on manque de logements en France". Total, depuis, entre 100 et 150 logements en plus, sur un marché qui n'en avait pas besoin, et des gens qui pleurent d'y avoir craqué une vie d'épargne.
J'ai déjà dit, qu'il fallait voir les choses clairement. Un bac + 5 aujourd'hui, même avec un diplôme d'ingénieur, n'est souvent qu'un prolo.
Certains des anciens, oubliant leur expérience, se voient comme de grands capitalistes, à cause de leur pavillon et se prennent pour Warren Buffet, avec leur trois sous.
C'est lamentable.
La décennie à venir, va leur apprendre, que l'immobilier, ça peut s'effondrer, que les économies, ça peut s'évaporer, et les rentes, certainement, diminuer fortement, sous l'effet d'inflation non compensée, ou mal compensée.
Alors, les vétérans s'apercevront, eux aussi, qu'ils sont des prolos...