Pas de pic pétrolier...
7 Octobre 2011 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie
Qu'on nous dit désormais, mais un "plateau éternel".
On nous promet des "nouvelles sources d'énergies" grâce à la technologie, mais les résultats s'annoncent très médiocres.
En effet, la montée en puissance des schistes bitumineux, présents aux 4 coins du monde est sensée prendre la reléve du pétrole classique.
En réalité, ceci ne change rien et a été prévu aussi par les peakistes depuis longtemps.
Pour résumer ce point de vue :
- 1929 à 1973 est une période de pétrole bon marché, les gisements sont vastes, accessibles, aisément exploitables, sans grande technologie.
Dans le delta du Niger, chaque ferme a son puit, creusé avec les moyens du bord, et sert de raffinerie.
- 1973 à 2007 on arrive encore à satisfaire les besoins croissants, mais à un coût croissant. En effet, un forage off shore, ça n'a pas du tout le même coût qu'un forage terrestre et si les réserves sont encore vastes, le robinet mis pour les exploiter est plus difficile à actionner. C'est Cantarell au Mexique, ou la mer du nord.
Bien sûr, Ghawar en Arabie saoudite sert d'amortisseur et permet de détruire l'URSS.
- Aujourd'hui, on s'attaque au pétrole très très cher, certes avec des réserves immenses, mais avec le souci d'un coût d'exploitation énorme, et avec un tout petit robinet.
L'exploitation de ces nouveaux gisements, en effet, n'est pas une sinécure, et s'apparente plus à l'exploitation charbonnière du XIX° siècle, avec une énorme
infrastructure, une énorme main d'oeuvre, et le coût n'est plus le même.
Ce qui était un maximum même pas pensable, 80 $ le baril, devient non seulement la norme, mais le plancher incompressible.
En plus, il est clair que les réserves faciles comme l'Arabie Saoudite, qui avait permis le triomphe du pétrole, ont été bien entamé, et on ne retrouvera jamais des gisements si facilement exploitables qu'il pouvait fonctionner en mode ON/OFF.
Donc, l'ajustement, dans l'économie actuelle se ferait par le prix. Ce qui conduira à réduire drastiquement les usages non adéquats.
Mais, c'est de l'ordre du doux rêve de penser que ces gisements pourront remplacer sans problème la production classique. Si une vingtaine de millions de barils jour sont à terme envisageable, et sur longue période, c'est justement parce que l'exploitation est ardue.
Bien entendu aussi, il ne faut pas, nul part, de troubles politiques qui réduisent à rien l'effort industriel.
Or, les collapsus politiques, avec effondrement de production sont loin d'être, dans l'histoire, des événements isolés. Mais plutôt la règle.
En outre, que deviendront les autres sources d'énergie ? Le gaz, par exemple, décline très vite une fois son pic atteint, et il n'y a pas un décalé de 30 ans avec les pics pétroliers, mais seulement de 5.
Le charbon est de plus en plus ardu à aller chercher.
Le nucléaire est déficitaire en ressources depuis plus de 20 ans et vit sur ses stocks.
Le problème est donc un pic "toutes énergies", et la seule impossibilité est de continuer au rythme actuel d'augmentation de la consommation de ces ressources.
Mais, depuis 2007-2008, on semble avoir atteint un "pic de l'économie", où elle stagne à son niveau de 2007, faute de ressources suffisantes, essentiellement pétrolière.
Donc, dans le meilleur des cas, on n'aurait que la possibilité longue... de faire des économies d'énergies, ou le scénario Négawatt, grâce aux dernières ressources et à l'impossibilité d'aller vite pour les exploiter.
Un ami m'a dit qu'en passant devant un bidonville mexicain, ce qui l'avait frappé, c'est que la totalité des toits avait son solaire thermique...
Dans le meilleur des cas, le monde reste en place tel qu'il est. Dans le cas le plus plausible, c'est que le monde actuel subsiste dans quelques ilôts.
Plus probablement, un maelström révolutionnaire va l'engloutir et repartir la rareté dans un contexte "URSS renouvelée".
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