"Pic Oil", mais aussi "pic demande"
18 Février 2010 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie
La vulgate nous dit que plus le prix augmente, plus les ressources augmentent. Le seul problème, c'est que la demande, connaît aussi son pic.
A l'origine, produire 100 barils de pétrole coûtait 1 baril de pétrole.
Pour les schistes bitumineux et les sables, on serait plutôt dans l'ordre de 33 à 50 barils consommés pour 100 produits.
Le coût final pour l'utilisateur ne peut donc qu'être plus élevé. Mais dans ces temps de disette économique, l'utilité de la consommation est remise en question.
En effet, on consomme en France l'équivalent de 280 millions de TEP (tonnes équivalent pétrole), et on dit que le renouvelable ne peut qu'assumer le quart de ce montant là.
En mettant donc le renouvelable au taquet, on est donc à 70 millions de TEP.
Trois remarques :
- c'est peu, mais ce n'est pas le moyen-âge,
- pour que ce soit pénalisant, il faudrait que les 210 autres millions soient judicieusement dépensés,
- ce n'est pas le cas.
Qu'est ce que le grenelle de l'environnement pour le bâtiment ?
C'est isoler à mort, avec une source très faible de calories.
Donc, on s'aperçoit déjà que la moitié de la consommation d'énergie, c'est de la confiture aux cochons, leg d'une période où le chauffage était moins cher que l'isolation.
En 1971, le litre de fioul valait 10 centimes (de franc).
Après une cure de crétinisme appuyée (suppression de la politique d'économie d'énergie en 1986, an 0 de JC), on s'aperçoit qu'on vit dans un environnement de taudis énergétiques généralisés, courants, normaux.
Pour les gens âgés, depuis 60 ans, c'est ainsi et dépenser une fortune en chauffage, dans l'ordre des choses.
Je me rappelle d'ailleurs la période où les locataires HLM allaient se plaindre de devoir garder les fenêtres ouvertes en hiver. On leur répondait "et les personnes âgées ?". En réalité, celle-ci avaient bon dos, et si le chauffage à 25 était la norme, c'est qu'il n'y avait pas de régulations. Celles-ci coûtaient "trop cher", et c'était plus simple de surchauffer.
Un thermostat, à l'heure actuelle, ça ne coûte rien, enfin, pas grand chose, pour un résultat monstrueusement économe.
Mais que personne ne s'y méprenne, il y a beaucoup de gens qui ne savent même pas que ça existe.
Là aussi, des résultats spectaculaires peuvent être obtenu : la dépense de 150 euros permet d'économiser 40 ou 50 % de l'énergie consommée.
La gabegie longtemps prolongée permet des économies considérables.
Pour le transport l'équation est beaucoup plus simple, on naviguera entre suppressions pures et simples d'activités (comme le prouve la crise du transport aérien et la chute du Dry Baltic index), et la frugalité assumée, notamment par les primes écolomolo et à la casse.
Comme nos gouvernants ne voient absolument pas les conséquences de leurs actes, ils sont incapables d'imaginer, par exemple, la chute de la TIPP induite par le renouvellement du parc automobile.

Pour l'industrie, la question de l'économie des facteurs de production s'est toujours posée. La seule question provisoirement en suspens, c'est la mondialisation. Celle-ci n'est possible qu'avec des transports bon marchés, mais l'avenir prévisible, est pour les transports, imprévisible.
Pourquoi ? Parce que nous sommes entrés dans l'ére des "stops and go" à répétition. La montée du prix de l'énergie implique une descente des quantités consommées, et quand les prix reviennent à plus de raison, les quantités recommencent à augmenter, impliquant à nouveau, une hausse des cours.
Le pli, pour le particulier, sera vite pris, et pour beaucoup d'industries aussi. Devant l'imprévisibilité des prix, la meilleure chose sera de consommer le moins possible.
Les autres industries, mourront de leur belle mort...
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