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"Pic Oil", mais aussi "pic demande"

18 Février 2010 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie

Pour le moment, le pic Oil a eu lieu à l'été 2008.
La vulgate nous dit que plus le prix augmente, plus les ressources augmentent. Le seul problème, c'est que la demande, connaît aussi son pic.
A l'origine, produire 100 barils de pétrole coûtait 1 baril de pétrole.
Pour les schistes bitumineux et les sables, on serait plutôt dans l'ordre de 33 à 50 barils consommés pour 100 produits.
Le coût final pour l'utilisateur ne peut donc qu'être plus élevé. Mais dans ces temps de disette économique, l'utilité de la consommation est remise en question.
En effet, on consomme en France l'équivalent de 280 millions de TEP (tonnes équivalent pétrole), et on dit que le renouvelable ne peut qu'assumer le quart de ce montant là.

En mettant donc le renouvelable au taquet, on est donc à 70 millions de TEP.
Trois remarques :
- c'est peu, mais ce n'est pas le moyen-âge,
- pour que ce soit pénalisant, il faudrait que les 210 autres millions soient judicieusement dépensés,
- ce n'est pas le cas. 

Qu'est ce que le grenelle de l'environnement pour le bâtiment ?
C'est isoler à mort, avec une source très faible de calories.
Donc, on s'aperçoit déjà que la moitié de la consommation d'énergie, c'est de la confiture aux cochons, leg d'une période où le chauffage était moins cher que l'isolation.
En 1971, le litre de fioul valait 10 centimes (de franc).

Après une cure de crétinisme appuyée (suppression de la politique d'économie d'énergie en 1986, an 0 de JC), on s'aperçoit qu'on vit dans un environnement de taudis énergétiques généralisés, courants, normaux.
Pour les gens âgés, depuis 60 ans, c'est ainsi et dépenser une fortune en chauffage, dans l'ordre des choses.
Je me rappelle d'ailleurs la période où les locataires HLM allaient se plaindre de devoir garder les fenêtres ouvertes en hiver. On leur répondait "et les personnes âgées ?". En réalité, celle-ci avaient bon dos, et si le chauffage à 25 était la norme, c'est qu'il n'y avait pas de régulations. Celles-ci coûtaient "trop cher", et c'était plus simple de surchauffer.

Un thermostat, à l'heure actuelle, ça ne coûte rien, enfin, pas grand chose, pour un résultat monstrueusement économe.
Mais que personne ne s'y méprenne, il y a beaucoup de gens qui ne savent même pas que ça existe.
Là aussi, des résultats spectaculaires peuvent être obtenu : la dépense de 150 euros permet d'économiser 40 ou 50 % de l'énergie consommée.
La gabegie longtemps prolongée permet des économies considérables.

Pour le transport l'équation est beaucoup plus simple, on naviguera entre suppressions pures et simples d'activités (comme le prouve la crise du transport aérien et la chute du Dry Baltic index), et la frugalité assumée, notamment par les primes écolomolo et à la casse.
Comme nos gouvernants ne voient absolument pas les conséquences de leurs actes, ils sont incapables d'imaginer, par exemple, la chute de la TIPP induite par le renouvellement du parc automobile.bdi.gif

Pour l'industrie, la question de l'économie des facteurs de production s'est toujours posée. La seule question provisoirement en suspens, c'est la mondialisation. Celle-ci n'est possible qu'avec des transports bon marchés, mais l'avenir prévisible, est pour les transports, imprévisible.
Pourquoi ? Parce que nous sommes entrés dans l'ére des "stops and go" à répétition. La montée du prix de l'énergie implique une descente des quantités consommées, et quand les prix reviennent à plus de raison, les quantités recommencent à augmenter, impliquant à nouveau, une hausse des cours.

Le pli, pour le particulier, sera vite pris, et pour beaucoup d'industries aussi. Devant l'imprévisibilité des prix, la meilleure chose sera de consommer le moins possible.
Les autres industries, mourront de leur belle mort...
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S
<br /> L' absence de volontarisme de l'UMP à maintenir autre chose qu'une culture de rente dans le secteur de l'énergie est flagrant... Aucun plan global de sortie de l'économie pétrolière n' a été<br /> présenté, si bien que sur les énergies renouvelables, la recherche fondamentale tient la route mais on n'a pas d'applications industrielles, quasi uniquement des projets d'études avec de vagues<br /> financements... On va là aussi se faire laminer!<br /> J'ai écrit un papier là dessus, mettant en avant une fiscalité globale sur le secteur de l'énergie, avec un tableau de bord intelligible au plus grand nombre, pour ne plus avoir à affronter les<br /> combines du pouvoir en place... Là encore de la stratégie!<br /> http://www.la-france-contre-la-crise.over-blog.com/<br /> http://www.union-du-peuple-francais.fr/<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Les limites à la croissance à l’arrivé au plateau pétrolier.<br /> <br /> Le crédit à la consommation US a atteint son pic en juillet 2008 au même moment ou le prix du pétrole atteignait les 147$ le baril. Cela confirme que le pétrole est le premier moteur de la<br /> croissance économique et qu’une baisse de sa consommation ne peut se concrétiser que par un rétrécicement généralisé de l’économie. Question de flux.<br /> <br /> US credit consumer US - http://www.theoildrum.com/node/6226<br /> <br /> Ceux qui parlent du pic demande sont surtout ceux qui ont du mal à accepter la théorie du pic pétrolier et plus particulièrement les limites à la croissance - The Limits to Growth. C’est encore une<br /> parade pour se déresponsabiliser ou s’auto persuader. Ce qu’ils passent sous silence est la chronologie des événements et le fait que la consommation a été détruite non pas par le comportement des<br /> consommateurs devenus vertueux, mais bien plus par l’élimination pur et simple des consommateurs les plus faibles.<br /> <br /> On observe entre 2004 et 2008 une stagnation de l’offre entrainant une hausse de prix pour réguler le demande, on a alors assisté à un transfert de pouvoir d’achat des économies surendettées vers<br /> d’autres moins endettées ou disposant des ressources (le seul vrai capital). La chute du pouvoir d’achat et de la consommation des places financières, situés pour la plupart dans les économies<br /> surendettées, ont entrainé dans leur sillage la chute du monde financier tout entier. Les rétroactions négatives de la croissance (ou rétroactions positives de la décroissance) ont été enclenchées<br /> et sauf à trouver un nouveau Ghawar, elles ne devraient gagner en puissance. Ne pas s’en rendre compte va nous mener à un vrai gâchis.<br /> <br /> Il y a ici un dossier en français avec bien des infos sur le pic pétrolier<br /> http://www.reformons-le-capitalisme.fr/une-crise-de-transition/<br /> <br /> Merci Patrick d’insister sur ce sujet auquel les médias ne daignent pas prêter attention.<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Le thermostat mécanique c'est la molette qu'on tourne a la main qu'on trouve sur chaque convecteur elec ?<br /> <br /> <br />
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P
<br /> il y a une molette qu'on tourne à la main sur le themrostat mecanique, mais c'est relié à un chauffage central.<br /> C'est aussi ce qui existe sur le chauffage électrique, plus ou moins de puissance.<br /> <br /> <br />
A
<br /> Pour le thermostat mécanique, c'est un investissement donné : 10€. C'est rentabilisé dès la première semaine d'utilisation. Et malgré çà il y a en effet des amis pour qui "c'est trop compliqué",<br /> "çà ne sert à rien", "c'est la copropriété qui décide".<br /> Et pour le dernier argument, en effet, beaucoup de collectivités surchauffent encore a l'heure actuelle, obligeant à ouvrir les fenêtres. Les habitudes ont la vie dure !<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Oui, le thermosat mécanique n'est pas cher, mais on peut en prendre un électronique ou meme un electronique sans fil.<br /> <br /> <br />