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Potagers interdits...

21 Décembre 2012 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Economie

Aux USA, on a dépassé Staline.
Celui-ci fut effleuré par l'idée de supprimer le lopin individuel, mais lui-même n'osa jamais sauté le pas, avant que pendant la grande guerre patriotique, celui-ci prit des proportions encore plus importantes.
Et cette fois, le régime ferma les yeux, trop occupé à fouetter d'autres chats, et trop heureux de la soupape de sûreté que ces jardins donnaient, car on dit qu'ils produisirent jusqu'à 75 % des pommes de terre, et ils contribuèrent notablement au climat de guerre froide.
En effet, juste après guerre, l'invasion de doryphore fut interprétée par le régime comme une tentative de guerre alimentaire à l'initiative des USA.

 

Ce que Staline, donc, n'osa pas faire, est en cours aux USA, dans différents endroits, le potagers est banni, détruit, illégal, harcelé, etc... (Mais c'est aussi pareil ailleurs).
Pourquoi cultiver, quand dans sa mansuétude le gouvernement vous permet de manger de la merde pour 4.33 $ par jour, et vous accordera l'aide médicale pour soigner votre obésité.

 

Si le IV° amendement est invoqué pour protéger les potagers, il n'a pas un lobby aussi puissant que la NRA pour les protéger.
Pour rappel :
« Le droit des citoyens d'être garantis dans leurs personne, domicile, papiers et effets, contre les perquisitions et saisies non motivées ne sera pas violé, et aucun mandat ne sera délivré, si ce n'est sur présomption sérieuse, corroborée par serment ou affirmation, ni sans qu'il décrive particulièrement le lieu à fouiller et les personnes ou les choses à saisir. »

 

Mais on voit bien le mécanisme de sujétion, et de bannissement de la dissidence.

Il ne faut qu'une tête, et le supermarché a remplacé la boulangerie des temps passés, mais l'émeute suivra la flambée du prix de l'alimentation.
D'ailleurs, les émeutes qui ont secoués les USA depuis 40 ans, sont essentiellement des émeutes liées à la paupérisation, et à la désindustrialisation, et à la sujétion aux circuits économiques.

Envolés, donc, le rôle des potagers, y compris aux USA, durant la seconde guerre mondiale. La situation vécue en Egypte et en Tunisie n'a servi de leçon à personne : les prix flambent, et plus personne n'a les moyens d'acheter...

Les dissidents, donc, seront condamnés, certaines à 93 jours de goulag, pour avoir planté patates, salades et topinambours, dans des villes qui feraient mieux de s'occuper de leurs fesses et de leurs déficits.

C'est la preuve que si les effectifs ont été sabrés, bien trop de bureaucrates incompétents ont survécus au sabrage.

Bien entendu, le ridicule tue souvent ces initiatives répressives, souvent d'origine locale, mais prouve l'emprise du "modèle" sur les mentalités.

C'est bien la preuve, encore, d'un larbinisme totalement assumé.

 

Le larbinisme qui conduit à penser que la "mondialisation, c'est bien", espèce, en voie de raréfaction, surtout chez les cadres, désormais de plus en plus pressurés, de plus en plus virés, et qui connaissent, à leur tour les joies de la recherche d'emploi, de sa durée qui s'allonge, des maladies mentales évidentes qui règnent chez les recruteurs.

 

Grâce à une campagne habile de notre gouvernement, et des autres gouvernements occidentaux, on va bientôt arriver au point de l'anekdot russe : "« Quel est le plus grand économiste marxiste de la Russie ?
– Egor Gaïdar, car il a réussi en deux ans ce que ni Lénine ni Staline n'avaient su faire : discréditer complètement le capitalisme dans ce pays. » "

 

Russie sur laquelle un livre intéressant vient de paraitre : "La transition russe, vingt ans après", et sa grande leçon : "Au niveau micro-économique, les entreprises, mais aussi des collectivités locales, ont fait preuve d'un instinct de survie grâce à un savoir-faire hérité des pratiques non officielles de l'époque soviétique".

 

On peut aussi prendre en compte la citation de Tchernomyrdine : « On voulait faire pour le mieux, mais finalement on a fait comme d'habitude. »

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S
Merci Roland ; tu viens de décrire la raison des deux bons tiers des malheurs du monde ; un écrivain grec génial a mis ça dans un de ses romans : « Mon père m’avait dit – tu ferras ce que tu veux<br /> mon fils mais ne sois ni tantouze (il voulais sans doute dire pute mais le traducteur en français a opté pour l’autre terme) ni maquereau » ; la boutade d’un marin est restée ancrée dans ma mémoire<br /> comme l’une des plus grandes vérités de sur l’humanité ; tous les malheurs (ou une très grande partie en tout cas) viennent justement du fait que la majorité de l’humanité est deux à la fois ; ou<br /> au moins l’un des deux.
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R
"Le larbinisme qui conduit à penser que la "mondialisation, c'est bien", espèce, en voie de raréfaction, surtout chez les cadres, désormais de plus en plus pressurés, de plus en plus virés, et qui<br /> connaissent, à leur tour les joies de la recherche d'emploi, de sa durée qui s'allonge, des maladies mentales évidentes qui règnent chez les recruteurs."<br /> <br /> J'ai répondu à un commentaire du dénommé Yoananda il y a quelques jours à ce sujet. Je pense qu'il s'agit d'un leurre. Effectivement, les "cadres" (faut encore voir ce qu'on met là dedans)<br /> commencent à sentir la pression du moins pour les derniers entrés et ceux en bas de l'échelle. Les recruteurs, c'est souvent eux et je ne crois pas que la plupart soient conscients de l'extrême<br /> délitement des valeurs humaines qu'ils symbolisent à ces postes.<br /> <br /> Les cadres sont les plus fidèles aparatchiks du système. C'en sont les "petites mains". Tout l'édifice de domination et d'humiliation des salariés repose sur eux. Même intoxiqués à l'extrême, la<br /> plupart se rendent bien compte qu'ils ne peuvent pas retourner leur veste car ils ont commis bien trop de saloperies pour que ceux du camp d'en face les acceptent et les protègent. Je pense que si<br /> l'état de droit vient à vaciller, il y aura de la vendetta dans l'air et qu'on retrouvera un paquet des ces nazillons dans un fossé au petit matin. Les collabos finissent toujours par payer quand<br /> le parrain ne les protège plus.<br /> <br /> Et ce ne sera que justice: cette caste (auto promue par les liens du sang ou rejointe à coup de léchage de fion sans limites) fait tout pour se faire haïr, surtout lorsqu'elle couvre l'arbitraire<br /> par des notions dévoyées de justice qu'ils inventent au fur et à mesure pour justifier leurs saloperies.<br /> <br /> <br /> Même si la plupart sont ravagés du ciboulot, ils sont quand même conscients de leur rôle dans la société. D'ailleurs c'est ça qui les fait bander (et mouiller pour les femmes qui ne sont pas en<br /> reste lorsqu'il s'agit de dominer), c'est ce misérable petit pouvoir qui leur permet de pourrir la vie de leurs semblables et leur donne une sensation d'importance et de puissance que leurs maîtres<br /> condescendent à leur laisser. Le cadre de base est un être abject qui n'existe que par la domination d'un côté et la soumission de l'autre et qui lui même est un panaché de ces deux tendances.<br /> <br /> Ils resteront dans la sphère des manipulateurs jusqu'au bout parce qu'ils savent bien qu'ils se feront rapidement trucider si ils retournent leur veste. D'ailleurs les oligarques ne leur accordent<br /> aucune importance à part quelques flatteries pour les inciter d'avantage à la vilénie, et les lâcheront dès que le vent tournera.<br /> <br /> Sale temps pour les cadres, avis aux amateurs.
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Y
excellent. quoi de plus démonstratif que de criminaliser le potager. Et quelle culture, pas d'incompatibilité avec le bon sens.<br /> prenez en de la graine et cultivez le vôtre cher camarade lecteur.
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H
Pas besoin d'aller aux Etats-Unis. Ici aussi on persécute des innocents qui cultivent des plantes aromatiques dans leur cave ou leur jardin.
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