Pourquoi la mondialisation ne peut être qu'un échec.
L'inde vient de réajuster ses statistiques, les pauvres (- de 12 roupies -0.20 euros- par
jour en zone rurale et - de 17 -0.29 euros-en zone urbaine) sont passés de 300 à 400 millions sur 1100 millions d'habitants.
Si on compte les ploutocrates gagnant jusqu'à 1.50 euro, soit 90 roupies, on arrive à 800 millions de personnes.
Toutes les annonces précédentes n'étaient qu'un pipotron de premier gabarit. La pauvreté n'a jamais été réduite, au contraire, et les populations souffrent encore plus du libre échange qu'en occident.
C'est la donne perdant/perdant, et là aussi, seule une très mince couche de la population profite de la situation.
D'ailleurs, quelle est la dépense la plus vitale ? Le téléphone portable ou les toilettes ? la moitié de la population a un portable, la moitié n'a pas de toilettes.
Quand on connaît l'effet de levier de cet investissement (1 $ dépensé, 34 économisés), ainsi que son impact sur la vie, on peut rester dubitatif.
Bien entendu, même en Inde, des imbéciles évoquent l'équilibre des finances -qui n'existe déjà pas-, pour refuser tout effort en faveur des défavorisés, alors que là aussi, le plan de relance pour les plus riches n'a pas été radin.
Un autre problème vient se greffer dans les endroits peu peuplés du monde : l'accaparement des terres par des "Zinvestisseurs", là aussi des couillons d'un fort honorable gabarit, pour deux raisons.
La première en étant que hors eux, la terre ne vaut rien, et qu'en outre, quand éclaterons les troubles, c'est la première chose qu'on leur prendra.
En même temps, la démarche est souvent choquante. En effet, dans beaucoup d'endroits, l'achat est en fait la dépossession et le vol de communautés rurales, qui pratiquent la propriété indivise, au profit d'un
droit de propriété de type occidental.
La Thaïlande, par exemple, pays fortement inégalitaire, semble s'enfoncer dans les troubles. Les chemises rouges, partisans de l'ancien premier ministre ne manifestent pas pour les beaux yeux de celui-ci, il est un prétexte, en même temps qu'un détonateur.
C'est la situation sociale, qui est la clef de tout. Les gens n'ont plus de quoi vivre, partout dans le monde.
La situation grecque ou européenne peut sembler plus confortable, à condition d'avoir des revenus importants.
En occident, les dépenses contraintes sont importantes, et elles donnent souvent l'illusion aux gouvernements que la "consommation est robuste". Mais dans des civilisations, on ne peut pas vivre sans certaines choses, qui paraissent futiles ailleurs, ou qui paraissent un luxe, mais qui sont aussi une charge, surtout pour les plus pauvres, mais aussi pour les classes moyennes.
En réalité, la différence n'est pas grande entre l'Inde et l'occident. La distribution des revenus, 800 millions en dessous de 1.5 euros par jour, montre que "les classes moyennes" sont une illusion.
Tout, en fin de compte, dépend de là où on met le curseur. Le salaire médian en France (1500 euros), peut sembler comparativement confortable, mais il ne permet en réalité aucune folie.
A partir de quelle limite peut on "être riche", c'est à dire commencer à posséder une épargne significative en Inde ? 4 ou 5 euros par jour ? Là, on a éliminé 98 % de la population...
Rapportons ce montant en France, cela donne 150 euros par mois... Et, même à ce tarif de misère, on n'est pas placé contre les 800 millions de miséreux, sur lesquels le système économique nous fait aligner.
C'est pour cela que deux leviers sont importants pour assurer l'équilibre d'une société : l'impôt sur le revenu et l'impôt sur la Fortune.
L'impôt sur la fortune évite la formation de la latifundia (les grandes exploitations mal gérés ou à l'abandon), pas forcément rurale, l'impôt sur le revenu dissout les rentes.
En réalité, les sociétés inégales sont peu efficaces. Les classes dominantes sont obligées de dépenser des sommes folles en matière sécuritaire pour se maintenir.
On en arrive aux sociétés féodales : ayant tout accaparé, les plus riches doivent tout dépenser et même au delà pour essayer militairement de se maintenir, mais il n'y arrive que dans les endroits assez riches pour les supporter...