Quand les forces de l'ordre passent à l'insurrection.
26 Février 2011 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Actualités
Les oligarques veulent en découdre, ça a été visible en Tunisie, en Egypte, c'est encore plus visible en Lybie, c'est éclatant dans toute la sphère arabo-musulmane, on envoie des contre-manifestants, mais ceux-ci font rapidement long feu, et ce qui différencie le trouble classique de l'ordre d'événements plus graves, c'est l'attitude des forces de l'ordre.
Les cosaques de 1905 tiraient sans état d'âme, ceux de 1917 tirérent d'abord, furent divisés ensuite, enfin rejoignirent l'insurrection.
A Madison, changement de loi. La législature du Wisconsin change la loi pour faire évacuer le capitole le Week end, en espérant que tout revienne à la normal le lundi, mais là, c'est la police qui ne suit plus.
Participant souvent au mouvement, en civil et en dehors de leur service, les policiers visiblement n'ont aucune envie d'appliquer les ordres.
Ce qui se passe au Wisconsin est déterminant, les oligarques ont entamé une bataille d'anéantissement. Démanteler les syndicats, pouvoir privatiser à leur guise, tout et n'importe quoi, en refilant l'austérité aux fonctionnaires.
Mais là, ça a calé. Pourquoi ? Parce que l'exercice 2010 s'est terminé... en excédent, celui de 2011 annonce un gouffre, parce que la législature a supprimé l'impôt sur les sociétés.
Les dieux aveuglent ceux qu'ils veulent perdre. Là, c'est une évidence. Les importants déblaient leur route à l'échafaud.
Ils suppriment tout contre pouvoir, toute limite les empêchant de faire des affaires, le plus possible de la rente, parce qu'ils sont totalement incompétents.
Entre la rue et eux, il ne reste plus rien. Des forces de l'ordre qui restent (beaucoup se sont retrouvées au chômage) n'ont plus l'envie de bouger, qui comprennent et partagent le point de vue des manifestants.
Ils pourront avoir des mercenaires, mais ceux-ci, ont été supprimés à partir du XVIII° siècle. En effet, s'ils connaissent la guerre, ils la font mal. Ils n'ont d'utilité que contre une population désarmée, et dès que leurs massacres créent l'insurrection, il n'y a plus personne.
Tiens, j'ai déjà vu ça quelque part.
L'onde de choc des révolutions arabes ne fait que commencer. Les manifestations continuent au Caire, comme à Tunis, parce qu'au delà de l'homme, que le système était prêt à sacrifier, les manifestants veulent avoir une fin du système, une vraie décolonisation.
Quand à des épiphénoménes, comme l'argent de poche des Ben Ali, ils ne font que jeter de l'huile sur le feu.
Le système était fait ainsi : on achetait fort cher les dirigeants, en laissant les familles vivrent avec 200 euros par mois, pour ceux qui avaient de la chance.
Un fils Kadhafi a reproché aux "fauteurs de troubles", de faire échouer 200 milliards d'investissements...
Pour l'occident, c'est plié aussi. Les dictateurs étaient appuyés, pour peu qu'ils livrent pétrole et gaz dont les économies occidentales sont addicts.
Les pays occidentaux, en étau entre la hausse des prix et l'appêtit de l'oligarchie n'auront pas d'autre choix que la révolte.
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