Que faire ? II
J'ai lu quelques réactions sur mon article, et elles me permettent de mettre quelques points sur les I et quelques traits sur les barres.
Certains sont agressifs, une agressivité d'essence religieuse, puisque je remets leur dogme en question.
Tout d'abord, l'anticommunisme primaire, ça commence à faire vieux con. L'URSS est morte il y a presque 20 ans, il serait temps de regarder la vérité en face, et voir, sans idéologie, ce qui a conduit à son effondrement.
Pour ça, je renverrais au texte de Dimitry Orlov, le retard d'effondrement. Pic pétrolier et hypertrophie militaire sont des raisons suffisantes, auquels j'en rajouterais une autre, le caractère continentale de l'économie.
Un texte du début du XX° siécle parlant des maux de la Russie avait était republié à peine modifié dans les années 1970. Les maux étaient prééxistants, et
structurels.
Ce n'est pas pour rien, si les économies dominantes connues depuis 7 siécles ont toutes pour centre, un port : Venise, Anvers, Amsterdam, Londres, puis NY.
Cela aussi donne des traits de développements.
Ces économies plaident pour le marché, puisqu'elles le contrôlent.
Les états continentaux sont plutôt colbertistes et pratiquent le substitut d'importations.
Chaque pas en économie continentale est un effort incroyable. Les voies de communications des thalassocraties ne nécessitent qu'une seule chose : la maitrise maritime.
Une flotte dominante, quelques bons ports, des points d'appuis. On peut contrôler beaucoup de choses.
Esclavagiser complétement la Pologne, par exemple, à partir du 18° siécle pour les marchands hollandais, à travers le port de Gdansk.
En outre, en ce qui concerne l'économie internationale, on saura très vite désormais si elle a un quelconque mérite à part s'appuyer sur le pétrole. Même l'EIA reconnait le pix pétrolier désormais.
On va voir si le marché, le commerce international et la mondialisation peuvent vivre sans pétrole bon marché ét abondant.
Certains barbares sacralisent la propriété, qui c'est bien connu est le fruit de l'effort et du mérite.
Les rémunérations délirantes se sont retrouvés dans l'immobilier, les emprunts d'états et il y a queqlues années, dans les marchés actions.
Quelle imagination débordante ! Tout dans la rente. Mais le petit problème qu'on a remarqué pour les actions (Cac à 6900 il y a dix ans, et à 4000 aujourd'hui), peuvent se retrouver dans les obligations et l'immobilier.
Déjà, être propriétaire immobilier, c'est bien, mais la demande est d'être propriétaire d'un bien qui progresse sans cesse.
Là, on est mal.
Pour ce qui est du locatif, c'est bien aussi, à condition d'avoir du locataire -solvable de surcroit-, à se mettre sous la dent. En 10 et 20 ans, j'ai vu des marchés immobiliers, certes petits, complétement déstabilisés. D'un taux d'occupation de 100 %, on passe à une attente de locataire exigeants, pendant un an... ou plus. Ton appart n'est pas refait ? dégage ! Classe énergétique ? Trop basse, dégage ! Loyer ? Trop cher, dégage !
Bien sûr, ce niveau de maturation n'est pas atteint dans les gros marchés. Mais on ne s'en tire plus à la S. Pizza, en ripolinant pour trois sous. Quand la
métastase est passée au stade supérieur, il faut passer au lourd.
Là, on a gagné le droit de dépenser beaucoup d'argent pour passer en BBC ou en passif, et on a gagné le droit de payer les impôts locaux (faut bien payer pour la fin de la taxe professionnelle).
Avec de l'argent qui sort, et celui qui devait rentrer, qui ne rentre plus, dans un contexte de prix trop chers, le point d'arrivée va vite être trouvé.
C'est donc le pied d'être propriétaire. Et quand vous occupez vous même, vous vous apercevrez vite que la théorie a ses limites : les dépenses d'entretiens, ça commence tout de suite, et c'est de plus en plus lourd.
Pour ce qui est des très saintes assurances vies, c'est simple, elles sont truffés de bons d'états.
Elles endossent donc tous les risques souverains.
Les impôts que les plus aisés ne veulent jamais payé, eu égard à leur rang, se retrouvent dans l'endettement et dans les clashs et faillites à répétitions dont le 18° siécle était spécialiste.
Comme le disait Braudel, la crise, c'est l'aboutissement de l'enrichissement de quelques uns. Une redistribution sauvage et douloureuse.
La défaillance des états est une chose courante, et les thurifaires du système actuel, tout à leur admiration des USA (une merde dans le stars and stripes les
émerveillent), oublient et veulent oublier une chose. Les 2/3 de la monnaie mondiale, sont celle d'une puissance dont la cour suprême a reconnu le droit général à la faillite (y compris l'état
fédéral), dans l'arrêté dit "du comté d'Orange" (très riche comté, mais toujours à la tête des innovations financières).
De toute façon, les riches de notre époque sont avant tout des naïfs. Mettre la fortune dans une chose qui n'a même pas tous les attributs de la monnaie, c'est
farfelu. La fonction de réserve de valeur n'est pas assurée.
Question tranches d'impôts, il faut remettre aussi les pendules à l'heure. Une tranche d'impôt confiscatoire, n'a pas vocation à être rentable, elle a vocation à dissuader.
Les régimes qui durent sont ceux qui jugulent les processus d'enrichissements de la classe dirigeante.
Bien sûr, ils vont répondre "motivation" et "mérite".
"Dans n’importe quelle ville moderne, si ceux qui gagnent plus de 1 million de dollars par an cessaient tout à coup de travailler, il faudrait des semaines avant que cela se remarque, mais si tous ceux qui gagnent moins de 50000 dollars s’arrêtaient soudainement, ce serait le chaos et l’effondrement total de la vie urbaine en quelques jours ".
Les places sont prenables par des gens qui seraient heureux de gagner une petite fraction de ce que touche les excellences.
Mais j'ai vu aussi un délire nobiliaire. L'ingénieur qui disait qu'il le valait bien par ce qu'il se défonçait.
En réalité, pour être ingénieur, avant le bac, il est nécessaire de rien foutre (mais de réussir le bac brillamment), après quoi, on subit la coûteuse formation (payée par l'état) pendant laquelle on travaille effectivement 2 ans. Après quoi, on rentre en école d'ingénieur (surnommée la maison de retraite, après ces deux ans).
NB : il y en a qui ont bien mieux travaillé qu'eux, sans arriver aussi haut. Avoir une prédisposition en maths, c'est cours comme mérite.
Nul besoin d'accuser l'état de ses propres insuffisances de caractère, ni de son manque de culture, ni de son manque de vécu.
Pour ce qui est des créateurs de richesses, ils ont plus souvent des CAP que des bacs + 5. Mais souvent, eux ils savent qu'ils vivent dans un monde où le portefeuille de leurs clients fait leurs commandes. .
On dit qu'il y a trois générations à la fortune. Celle qui la crée, celle qui la maintient, celle qui la croque.
La première a du talent, la seconde le sens des réalités, la troisième des exigences.
Mais, patience, il n'y a qu'à attendre, les nouvelles s'accumulent. Le prix de l'acier vient de prendre 90 %, la production de pétrole plafonne et celle de gaz aux USA, était fausse...
On va donc voir combien de temps tient l'économie "moderne"... Le plafond dont parlait Braudel en 1979, il semble bien qu'il vienne de réapparaitre...