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Réédition...

4 Janvier 2013 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Economie

Je vous réédite un article de février 2012 : "le vieux con sans peine",

 

Le vieux con, ça varie suivant les années. Pour ceux qui les ont connus, les anciens combattants de 1914 étaient pas mal dans leur genre.

Le disque, souvent repartait, et c'était toujours la même histoire, qui revenait comme le disque rayé qui recommence sans cesse et sans cesse.

Bon, sans doute que personne ne leur avait signalé que certaines choses drues aussi étaient arrivées depuis, et relativisait pas mal leurs épreuves.

Guerres, restrictions, etc... Les guerres en ininterrompu de 1939 à 1962, en plus larvé depuis, mais toujours présentes...

Le vieux con d'aujourd'hui (VC), c'est bien entendu, encore et toujours le donneur de leçon, surtout sur les questions d'emplois et d'argent...

 

- "les jeunes, les chômeurs ne veulent pas travailler". Là, ils fonctionnent à plein dans la culpabilisation des victimes. Combien de CV reçus pour chaque emplois proposés ? 100, 200, plus ???

- Le CV justement : la plupart des VC ne savent même pas ce que c'est, encore moins que d'en envoyer un,

- "les jeunes sont instables". Le VC oublie que nous disposons d'une administration que le monde nous envie, la sécurité sociale, qui procède à des reconstitutions de carrières. On s'aperçoit là, qu'à une époque, on changeait d'emploi comme de chemise, et certains, plusieurs fois par jour...

-  Le niveau d'étude. A l'époque, l'intellectuel de la bande avait un certificat d'étude, qu'il glorifie comme VC d'aujourd'hui, désormais, c'est bien connu, personne n'est capable de l'avoir, simplement d 'accrocher un niveau Bac + 3 à bac + 5 (rien du tout, quoi). L'instituteur de leur époque était assez chatouilleux, d'ailleurs, et beaucoup se souviennent qu'ils avaient l'habitude assez facile de mettre une tête au carré aux emmerdeurs.

Ce qui contribuait :

- à l'entrée précoce dudit emmerdeur dans la vie active,

- les autres se mettaient à travailler comme des fous à ce moment là : "Putain, t'as vu ce qu'il lui a mis?", en lui fichant une paix royale...

 

Bref, celui qui a bénéficié d'une période où on changeait d'emploi comme de chemise, même illettré, et où il était difficile d'échapper au boulot, même en courant dans la direction opposée quand on en trouvait, facilement d'ailleurs, simplement en sortant de chez soi, ou en allant au bar, donne donc des leçons de dynamisme à ceux qui ont déjà de la chance de décrocher un entretien après 100 cv envoyés, après son bac + 5.
Le VC croit en plus qu'un BTS, ça donne encore un emploi de cadre direct, et est un vaccin absolu contre le chômage.

L'équation est donc simple, un diplômé ne peut être au chômage, et ceux qui ne sont pas diplômé n'ont pas voulu travailler à l'école. Donc, diplômé ou pas, le chômeur est coupable pour le VC.

 

Le VC ne sait pas d'ailleurs, torcher une demande d'emploi, et comme je l'ai déjà dit, ne sais pas ce que c'est un CV, et d'ailleurs, n'aurait même pas eu l'idée de demander un emploi en écrivant.

 

Le VC dit qu'il en a bavé. Peut être. Mais il n'a aucune idée de la pression subie au travail aujourd'hui. A son époque, le VC lui, disparaissait dans la nature si par hasard on avait eu l'idée déplacée de lui mettre la dite pression, et à son époque d'ailleurs, l'employeur n'aurait même pas eu cette idée, totalement farfelue. 

Après guerre, les relations de travail étaient très violentes. Le VC n'aurait jamais accepté des conditions de travail pareilles.

 

Le VC bénéficiait de prêts à taux très bas, pendant une inflation beaucoup plus haute, et des progressions de salaires importantes, et est devenu un ouinneur, c'est à dire propriétaire. Il est donc nécessaire que les jeunes générations fassent comme lui, même si l'inflation sous estimée n'entraine plus de hausses de salaires, que les prix sont devenus inabordable depuis les réformes de Barre et la libéralisation du secteur immobilier, qui a entraîné la flambée des prix et des terrains.

Le VC pense que les "efforts" pour rééquilibrer les finances publiques. Dans les années 1940 et 1950, quand un ministre des finances avait l'idée déplacée de prétendre la même chose, il déclenchait immédiatement des grèves insurrectionnelles.

Il est d'accord pour reculer l'âge de la retraite, il s'en fout, il y est déjà. Les grands néolibéraux ont transformés leur droit à le répartition, en rentes.

 

Bien entendu le VC se croit riche, parce qu'il a eu la possibilité de mettre trois sous de côté, et a adopté le larbinisme comme méthode de pensée.

 

Le VC donc, a été bénéficiaire d'une rente de situation, et ne veut pas comprendre que la situation a changé, son vécu est en complète opposition avec ce qui se passe actuellement.

Il a bénéficié de la faillite des retraites par capitalisation après guerre, et de la maturation de celle par répartition.
Il n'a jamais été au chômage, sauf les dernières années de préretraite, quelquefois 10 et considère qu'il a toujours mérité et gagné sa vie.
Le chômeur actuel, lui, est un profiteur du système, bien trop payé. Il faut donc baisser les indemnités chômage, pour le "motiver".

Le VC qui est rentré dans la fonction publique dans les années 50 et 60 a du faire face à une rude sélection : 4 postes pour 1 candidat.Trop dur, il a du s'y reprendre à plusieurs fois.


Le VC donc, estime qu'il mérite tout ce qu'il a obtenu, en faisant l'impasse sur les conditions qui ont permis sa "réussite".
Le VC aime bien la politique économique actuelle, qui lui permet de voyager loin et pas cher.

Le VC aime bien l'UE qui "apporte la paix" sauf en irlande, pays basque, corse, yougoslavie, libye, syrie, etc... (je vous laisse terminer la liste, c'est facile, il suffit de prendre la liste des pays).

Le VC aime bien le PS ou l'UMP, qui seuls, font une politique "raisonnable".

En bref, et pour résumer, le VC, rouge des années 1950 est devenu un possédant arrogant, borné, dur avec les petits et larbin avec les puissants.

 

Bref, aujourd'hui, on peut en rajouter. Il y a peu, j'en rencontrais un, qui "stigmatisait les fainéants", tout en se vantant qu'il "avait bien mérité sa retraite", en ayant "toujours travaillé".

Comme je lui faisait remarquer que ses dix ans de pré-retraite, c'était du chômage, payé par la collectivité, le plus marrant a été sa réaction et sa colère folle.
Personnellement, j'ai cru qu'il cassait sa pipe, et que j'allais faire économiser des milliers d'euros mensuels aux caisses de retraites.

 

Je reviendrais sur un article de C. Sannat sur la fiction de France 2, les réactions ont été "très négatives", de la part de gens qui ne veulent, tout simplement, pas voir la vérité en face.

"Pendant les fêtes, c’est bien sûr l’occasion de se retrouver en famille et entres amis. Ce fut bien sûr mon cas. J’ai constaté une nouvelle fois le déni de la réalité, déni qui s’exprime qui plus est en fonction des « préoccupations » de la personne concernée. "

 

En effet, découvrir que le bal de cendrillon est en train de finir, que les "biens mérités", ne le sont pas parce qu'il y a impossibilité de transmettre la richesse à travers le temps.
Pour le retraité, sa pension n'est pas négociable, pour le médecin, il y aura toujours des clients et des médocs...


Ils n'ont simplement pas intégré dans leur logiciel la possibilité de faillite, de fin d'un monde. J'ai parlé des tombereaux de subventions déversés sur le cinéma français.

On veut bien le réformer, mais simplement à la marge, même si, dans les faits, l'argent est inutilisable et inemployable, et ne sert qu'à surpayer des vedettes.

 

Rappelons nous le foisonnement du cinéma français des années 1930, en pleine crise économique, pourtant, où même l'hypervedette que devenait Fernandel courait le cachet pour des montants très modestes, simplement pour nourrir une famille et par peur de manquer...

 

Mais, c'était aussi l'époque où il y avait des histoires à raconter, des dialogues, en un mot, quelque chose de construit.

 

Pourtant, les effondrements, politiques, économiques, sociaux, font partie du paysage. En France il a eu lieu de fois de manière brutale au XX° siècle, en 1940 et 1944, et 1944 fut sans doute pire que 1940.

Il s'ensuivit une période de terreur, pire que la grande terreur. (Teitgen, garde des sceaux).

 


"Impossible qu’ils baissent les retraites et les pensions  (ce qui est le cas partout en Espagne, en Grèce on n’en parle même pas, et même au Royaume-Uni ou aux États-Unis) "

Le "petit oubli", consiste à ne pas voir que 14.4 % du PIB qui part dans les retraites, c'est une proie dodue et tentante pour les oligarchies, qui vaut bien que le mec qu'on a mis à lire le prompteur à la présidence prenne quelques risques.


Ce serait une mesure révolutionnaire, et pour cause, c'est l'assurance chômage des vieux électeurs. En 1945, mon arrière grand-mère (72 ans), travaillait encore aux tanneries, dans des conditions digne du Bangladesh.
Bizarrement, le travail féminin était peu couru et valorisant, car il était pénible, ingrat et peu tertiarisé, loin d'être une "libération".
 

D'une manière générale, le travail d'usine reste très masculin (les femmes veulent bien travailler, mais pas trop pénible)... 

 

Mais, j'ai moi-même constater en 2007, lors du "début" de la crise (en réalité, elle remonte à 1971), que le déni rendait les gens agressifs et méchants, que leur "réussite", il s'en attribuaient toujours le mérite, et jamais à la période et à ses conditions...

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N
bravo ! excellent article ! merci ! ...... Et comme disait Desproges : " "On peu très bien vivre sans la moindre espèce de culture"
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T
J'ajoute que le systéme tient car il est soutenu par ces classes sociales...Il faut les ruiner ces cons la.
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L
et oui beaucoup de gens tentent de se persuader que tout ira pour le mieux même lorsqu'il constatent que tout semble allé de moins en moins bien. Il font de telle efforts psychique a ne vouloir<br /> voir que le coté positif, celui qui les arrange bien sur, que lorsqu'il sont confronté a des esprits rigoureux et cartesien leur defense psychique craque sous l'évindence des arguments. il sont<br /> effréyé et deviennent agressifs ou dédaigneux. cette agressivité et se dedain ne sont que le signe d'un reffoulement, deni, qui n'as pas réussi et ne réussira que part une déconexion totale d'avec<br /> la réalité. Il n'y a que la psychose, les drogues, la télé qui pourrait leur garantir un telle refoulement. M'enfin je plains se genre de personne et leur entourage :) :)
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S
Merci Abdel ; ton lien est magnifique ; j’ai pas tout lu, juste survolé mais c’est exactement le mm endoctrinement qu’à l’époque des démocraties populaires : une seule doxa ; et celui qui nuance ou<br /> essaie de démontrer le contraire est un ennemi.
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H
Je ne sais plus où dans "La guerre des Gaules", César dit que les Gaulois croient souvent que ce qui les arrange est vrai. Evidemment il va en profiter.
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A
"le déni rendait les gens agressifs et méchants"<br /> <br /> C'est totalement vrai. Dire la vérité , c'est casser le "dream" que les gens se font.<br /> <br /> Je rajouterai que plus on monte ( architecte, directeur financier ..), plus le déni est important.<br /> <br /> Dans le film "Matrix" , un informateur humain des machines demande comme récompense pour ses delations de retourner dans la "Matrix" car la vie est trop dure en dehors ;-)<br /> <br /> Mais sinon Patrick, le top reste le Blog immobilier ....en 2007 vous avait mis des claques a beaucoups de monde: vous étiez un communiste ou un néo-nazis , un malade ( c'est le moment que j' ai<br /> choisi pour acheter de l' or, merci;-) :<br /> <br /> http://www.lavieimmo.com/forum-immobilier/cafe/le-blog-immobilier-quelle-horreur-748-1.html
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B
La question est posée :"Combien de CV reçus pour chaque emplois proposés ? 100, 200, plus ???"<br /> La réponse est 3000 pour un unique poste d'hôtesse de l'air dans une compagnie privée.<br /> La directrice des ressources humaines a dû faire appel à une société de services pour répondre car ses scrupules lui interdisaient de ne pas remercier les candidates.
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S
Merci Patrick ; t’es un grand monsieur.<br /> Et pour finir au sujet du cinéma : à l’instar d’inceste qui précipite la décadence d’une lignée, le cinéma français ne dit plus rien – n’apporte plus rien – car il fonctionne dans un monde fermé ;<br /> pas d’air nouveau – pas d’histoires nouvelles – pas de talent.<br /> Et pour répondre au lecteur avec qui j’ai eu un échange au sujet d’exception culturelle : heureusement qu’il permet les financements des productions venant d’ailleurs ; y a des perles parfois<br /> (Lynch mais pas seulement) ; ici c’est le désert.<br /> Si ; il y a Carax mais il est complétement à la marge.
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