Retour de la récession : double L
Le double L se confirme, et cela va remettre pas mal de points sur les I. On peut citer les "vertueux" et les libertariens.
Volontiers donneurs de leçons, on nous dit qu'il faut rééquilibrer les déficits, pour ne pas laisser aux zenfans et pitizenfans.
En réalité, le monde est bâti autour de 2 pôles, le pôle des déficits et le pôle des excédents.
Tous les pays en déficits extérieurs, ou presque, ont réduits l'importance de ceux-ci, provoquant un recul important des "vertueux".
En réalité, les vertueux ne le sont pas. Ils ont éteints totalement la demande intérieure (Allemagne et Japon), ou s'ils l'ont maintenus, c'est intenable, comme dans le cas de la Chine. La demande extérieure s'est effondrée, elle a été remplacé par de l'investissement intérieur, mais pas par de la consommation.
La logique, pour la Chine, c'est que ces investissements sans débouchés subissent un déclin express : directement du neuf à la ferraille.
Alors, les fanas de la réduction des déficits sont en fait, des fanas du déclenchement de la révolution.
Quand la base de départ est une misère sociale égale à celle de la grande dépression, vouloir "faire des économies" est explosif.
Explosif à l'intérieur, mais aussi explosif au niveau mondial. Même la Chine n'est pas en mesure de faire face à un effondrement extérieur supplémentaire.
La recherche de débouchés extérieurs évitait de se poser la question de la consommation interne, ou plutôt, permettait de se livrer à une guerre des classes et à une chasse au prolo réjouissante.
Le revenu, défaillant, avait été remplacé par de l'endettement. Mais le pékin de base n'en peut plus, et le simple encadrement du crédit un peu plus poussé, contrarie le jeu.
Et puis, il vient de redécouvrir le vieux proverbe, issu de la banqueroute de Law "qui paie ses dettes s'enrichit".
Le moteur américain de l'économie mondiale souffre d'un problème simple : il est désormais trop petit, et il s'éteint, comme s'éteignent les moteurs secondaires, Britanniques, Espagnols, français.
L'empire se délite et se disloque très simplement : le centre n'y croit plus, et la périphérie, qui y croit encore, est paniquée, totalement.
C'est un schéma absolument classique, et qu'on peut voir caricatural dans le cas de l'empire britannique : il a cessé d'exister partout, sauf en Irlande du nord.
L'empire, c'est Detroit, et Detroit, c'est un donut. quelque chose autour, mais au milieu, du vide, et de plus en plus de vide.
Non pas que les autorités du centre cessent d'être égales à elles mêmes. Ils font ce qu'ils ont toujours fait depuis 1913 : du quantitative easing.
Mais cette fois, ça ne fonctionne plus.
Les autorités des autres pays ont aussi essayé de "sauver", la mise. Mais ça ne fonctionne pas, non plus.
Dans la crise de 2008, c'est la fin du commencement, et c'est le commencement de la fin. Les vannes ouvertes des banques centrales et les pays ont permis de consolider une situation, sans pouvoir la relancer.
Aujourd'hui, la classe dirigeante à le goût du suicide. Le pays le plus avancé, le Japon, donne le là.
Il est arrivé au bout du rouleau et au bout de son modèle.
Fukushima, comme Tchernobyl, n'est pas la cause de la crise, c'est son symptôme.
Ce n'est pas dans les palais qu'on sauvera la situation, c'est la tenue des ménages et de l'économie réelle. Hors, celle-là a été trop maltraité dans les pays OCDE,
et les libertariens veulent encore plus malmener celle-là.
Sans doute, si on voulait sauver le système, il faudrait que les excellences mangent leur idéologie, mais c'est simple :
- des secours d'urgences à la population, sans la cantonner aux plus affaiblis,
- des augmentations de salaires,
- une gestion nationale de l'économie.
Sur la vraisemblance de l'évolution, sans doute certains pays vont évoluer dans cette voie, mais certains évolueront dans la voie beaucoup plus simple de la guerre, des massacres et du bain de sang.
Les pays arabes, ont choisis...