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Sortie du nucléaire : oh la bonne question...

25 Novembre 2011 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Energie

Je dois reconnaitre que c'est moi qui est la plus grosse.

 

(Cervelle). Bien entendu, vous aviez compris.

 

"Sortir ou rester dans le nucléaire coûtera cher". Grâce à moi, vous étiez au courant avant tout le monde que rester dans le nuke coûtera plus cher que d'en sortir.

 

Dans l'article "La France peut elle sortir du nucléaire", le nucléocrate apparatchik stalinien nous sert les vieilles rengaines : "Je vais prendre une image horrible, mais en 1942 quand je suis né, la France ne mangeait pas de viande, et c’était entièrement le retour à la terre. "

 

D'abord en 1942, la population paysanne, c'était 1/3 de la population, et le jardin familial concernait environ 42 % de la population, ouvrière et employée, qui ne connurent donc pas beaucoup de changements, les plus maltraités étant les plus aisés, qui recouraient entièrement au "marché" pour leurs besoins personnels.

Les paysans vécurent un âge d'or (la consommation de produits industriels des campagnes s'envolât, malgré la pénurie), les ouvriers connurent certains déséquilibres alimentaires que ne pouvaient compenser leurs lopins, encore que ces déséquilibres étaient souvent bénéfiques : 2 litres de vin par mois (au lieu de 6 par jour en moyenne), absence de tabac (le rêve de certains médecins actuels), qui conduisirent à un effondrement de la mortalité alcoolique (Le régime de Vichy, c'était presque une AOC).

En 1943, il n'y eût pas de surmortalité observée par rapport à 1938-1939. Malgré la guerre. (population 1946 p 137).

De plus, l'habitude de faire des réserves et des conserves était bien ancrée.

 

Pour les classes populaires, la viande se maintient à des niveaux d'avant guerre : lapins du clapier, cochons, poules et canards...

Les populations rurales chassaient, sans armes à feu, au furet, et ceux-ci faisaient des carnages dans des populations de lapins abondantes.  (Pffeuuuhh : encore du lapin !).

Le topinambour et la pomme de terre était en vente libre.

Le topinambour, c'est la culture du fainéant. Une fois planté, il n'y a plus qu'à ramasser pendant des années. 

D'une manière générale, le troupeau français se maintient globalement de 1939 à 1945, et sans doute subit une augmentation (on trichait beaucoup sur les déclarations).

Ce qui fit la pénurie, c'est la rupture des communications internationales. La pénurie fut celle des importations (et aussi des réquisitions). Et cela conduisit à la politique d'autosuffisance alimentaire d'après guerre, suivie de la PAC.

 

Bref, ceux qui souffrirent, sont ceux qui en 1939 étaient les plus "adaptés". C'est à dire, les citadins qui dépendaient uniquement du marché et des transports pour l'approvisionnement, en gros, la tranche de la population la plus aisée, la plus monétarisée, qui, de plus, vit fondre le pouvoir d'achat de sa monnaie... 

Les plus modestes vécurent des privations sectorielles, souvent bénéfiques.

 

Mais cette rupture des liens commerciaux, elle, est toujours possible. Il suffit d'un incident politique, qui, on peut le prédire sans se tromper, arrivera.
Vichy fit aussi un choix économique rationnel : beaucoup de travaux et d'études sur l'hydro-électricité furent lancés à son époque, ou accélérés. De nombreuses lignes électriques furent construites, preuve que là aussi, on pensait à l'avenir.

Preuve, qu'en période de pénurie, le renouvelable subit un coup de booster.
Auparavant, l'électricité était surtout d'origine thermique (on mettait les centrales au plus près des consommateurs, dans les villes).

On peut dire que le complexe hydro-électrique français est un leg de Vichy.

 

Donc, ce qui risque le plus d'arriver, c'est une rupture électrique causée par des événements extérieurs, raréfaction de l'uranium, troubles politiques dans certains pays, incidents dans certaines mines, comme il y a eût à Cigar Lake et en Australie, et on relancera, comme Vichy avec le STEP hydraulique, le STEP marine, l'éolien.

A mon sens, le plus perdurable, c'est le STEP marine. Une fois construit, il est là pour des siècles.

Mais, toujours, ce qui est le plus durable, ce sont les économies d'énergie. Et là, Négawatt a une supériorité absolue sur les nucléocrates, qui ne peuvent assurer un approvisionnement qui perdure, comme d'ailleurs tous les énergéticiens...

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G
"A mon sens, le plus perdurable, c'est le STEP marine. Une fois construit, il est là pour des siècles."<br /> <br /> Peut-être, mais pour le remplir, il faut une source d'énergie comme les éoliennes, mais elles sont loin de durer des siècles.
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P
Petit complément/rectification : les campagnes se sont mises au topinambour (beurk, c'est pas terrible) parce que la pomme de terre était réquisitionnée par l'occupant, alors que le topinambour<br /> était libre.<br /> <br /> Ce qui est intéressant à souligner sur cette époque 1940-44 où les campagnes pouvaient vivre en quasi-autarcie, c'est qu'il y avait beaucoup de SOLIDARITES LOCALES, entre paysans et autres ruraux.<br /> Donc on se dépannait réciproquement et le troc fonctionnait.<br /> <br /> Maintenant, si ça tourne vinaigre et pénuries essayez de dire à votre gérant de supermarché vide que vous vous avez la carte de fidélité du magasin et que vous devriez être prioritaire sur le<br /> prochain arrivage : vous aurez bonne mine !
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M
"Les plus modestes vécurent des privations sectorielles, souvent bénéfiques."<br /> <br /> Cette remarque, si elle peut paraître pour certains déplacée (il n'y a pas que ce genre de "privations" pendant une guerre) ne s'arrête pas au pinar: cette période correspond aussi à l'effondrement<br /> des problèmes dentaires et en particulier des caries. La cause : une baisse drastique de la consommation de sucre (certes inexistante chez les classes les plus populaires) et sensible de produits<br /> céréalier raffinés. Le professeur Léon Binet l'avait observé lors de ses recherches sur la mise au point de nourriture à base de farine de tilleul (très riche en minéraux et protéines) et de<br /> céréales délaissées (sarrazin, ...).<br /> Le docteur Roos en Suisse fit exactement la même observation, au même moment. Il étendit l'analyse à d'autres types d'isolement de population.<br /> <br /> Bien sur, mieux vaut être isolé en campagne fertile qu'en Ville stérile et surpeuplée, même plantée de tilleuls!
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A
Encore une analyse et rappel historique qui sont un régal.<br /> <br /> On en redemande.<br /> <br /> "Docteur est-ce grave;je me shoote au "Patrick reymond?"
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P
<br /> <br /> non, on peut en user et abuser (surtout les dames).<br /> <br /> <br /> <br />