Sûreté nucléaire : rions...

Guéant veut renforcer la sûreté nucléaire. Il n'aura aucun mal à avoir des résultats, car elle est pour le moment, proche de l'inexistant.

On compte en effet, 740 gendarme pour les PSPG, pour 58 centrales + 12 arrêtées, mais potentiellement nuisibles et pas loin de 1100 sites nucléaires...

Donc, on arrive au montant fabuleux de 0.63 pandore par site.

C'est donc sûr que les terroristes vont être terrorisés.

En excluant de la liste les sites, et en se concentrant sur les centrales en activités, cela donne 12.75 par centrale, donc en comptant qu'ils se relaient, qu'ils dorment, etc, on est plus près en vérité des 4.25 en permanence par centrale.

Donc rien.

Imaginons le complot basique. Une vingtaine de terroristes puissamment armés qui attaquent une centrale, ils neutralisent la garde en moins d'un quart d'heure, en un autre quart d'heure, ils posent les charges ne seraient ce que sur les canalisations et les commandes, et disparaissent.

Les autorités n'ont pas le temps de réagir, et pour cause, vraisemblablement, ils n'auront même pas été avertis, et les renforts ne sont même pas arrivés sur les lieux...

On peut être sûr de la suite ; un Fukushima-Tchernobyl a lieu, par fonte du coeur du réacteur, avec une connaissance nucléaire égale à zéro, quelques explosifs, quelques fusils et un plan bien monté...

EDF niait cette possibilité, elle a été obligé de l'admettre, et toutes les protections supplémentaires auquelles EDF pense pourront -peut-être- arrêter quelques activistes, mais pas un commando.

Car c'est de la haute technologie qu'évoque Guéant :

  "Cette intrusion a révélé des lacunes, des défaillances (...) Donc la conclusion c'est qu'il faut tirer toutes les leçons de ce qui s'est passé. Il faut en particulier renforcer les protections passives de ces établissements : ça veut dire des grillages qui soient plus fermes, des fossés, ça peut être des chiens qui circulent entre les grillages, des choses très simples en termes de sécurité".

En gros, on va se protéger contre Greenpeace, mais pas contre des terroristes ??? Ceux-ci n'existeraient ils tout simplement pas ???

Parce que si des personnes puissamment armés veulent rentrer, les clebs, ça les fera rire, comme le grillage, comme les 4.25 pandores, dont 80 % ne savent même pas tirer...

Comments

[patriote]

@ David & Christophe : bien vu !
Attentats sous faux drapeaux.

La véritable menace ne vient pas des "islamistes" et encore moins des musulmans, mais de nos alliés qui pourraient être tentés de nous entraîner dans des guerres lointaines.

Exemple : Toulouse le 21 septembre 2001. Attentat maquillé en accident industriel. La présidence de l'époque n'a pas voulu de cet attentat (qui était sensé nous entraîner en Afghanistan), l'enquête
a été orientée délibérément vers l'accident industriel, et depuis, la justice tente de recoller les morceaux, de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

[christophe]

Non. Guéant est menteur ET incompétent.

Quant au reste, j'abonde : ils sont étrangement "virtuels" les terroristes... Etrangement incompétents.

Car en effet ils n'existent pas. Ou qu'on n'a pas encore jugé bon de les rendre "réels".

Autre exemple, beaucoup plus simple qu'une centrale : RER ligne A ou B. 8h le matin. Station Châtelet. Ou Gare du nord...

Une petite "équipée" dans le style Madrid... et zou... tellement facile à faire. Tellement évident.

Impact énorme. La semaine avant le 1er tour de la présidentielle ? Ca aurait de la gueule, non ?

Alors ?

Alors, le moment n'est pas encore venu.

On peut compter sur la crapulerie de nos dirigeants pour à un moment donné... précipiter les choses.

Les veaux, ça s'entretient. Un coup de langue. Suivi d'un coup de trique, en une saine alternance.

La langue, on a eu. Reste le coup de trique, sur les doigts.

Ca viendra.

[Popeye]

@ Patrick Reymond
David a raison sur l’absence d’intérêt d’attaquer une centrale. Sans m'étaler sur mes fort modestes campagnes, j'ai été officier et j'ai travaillé sur la protection des centrales nucléaires.
Atteindre l'endroit où l'explosif fera suffisamment de dégâts n'est pas aussi simple que l'on voudrait bien le croire, je peux vous le garantir. En gros, il faudrait les placer sous la cuve
contenant le réacteur. Quand celui-ci est en fonctionnement, les radiations qui en émanent vous rendent malades en quelques minutes si vous n’êtes pas abrité derrière l’enceinte de confinement.
Parlons-en d’ailleurs de l’enceinte de confinement. Les portes blindées qui y donnent accès sont verrouillées tant que le réacteur « diverge » pour parler comme un ingénieur de production d’EDF.
Les dites portes pèsent quelques centaines de kilos et sont assimilables à des portes de chambre forte. Elles ne se forcent pas en un claquement de doigt.
Vous avez en revanche tout à fait raison en montrant le coté illusoire (voire illusionniste) de penser qu'avec les moyens déployés on empêcherait la moindre intrusion. Si on veut le faire, il faut
être en permanence sur place et autorisé à faire feu. A moins qu'EDF n'ait changé de politique depuis 15 ans (quand justement je travaillais sur le problème) leurs agents de sécurité, y compris
ceux qui filtrent les accès à la zone nucléaire, ne sont pas armés. Ils attendent l'arrivée des forces de l'ordre pour recourir, puisqu'on en parle, à la force.
De son coté, notre ministre béant (pardon ça m'a échappé) euh Guéant entretient le rideau de fumée.
Je cite l’article en lien : Claude Guéant a en outre souligné que "le centre de production nucléaire n'a pas été approché par les intrus", mais que "si ça avait été une intrusion réelle, la
réaction des gendarmes eût été différente. C'eût été une réaction militaire – la force eût été utilisée".
Mon cher Patrick, si vous avez souscrit à vos obligations militaires à un endroit impliquant un minimum de formation militaire, et il est fort probable que ce fût avant 2004, vous devez vous
rappeler le concept de ZMS, zones militaires sensibles. Les consignes pour les sentinelles gardant un tel lieu faisaient l’objet d’un décret limpide que je résume. Si un intrus tente de rentrer, 3
sommations pan t’es mort. Depuis 2004, il n’y a plus de ZMS, mais des Zones de Défense Hautement Sensibles. Les modalités de leur protection ont changé. On lit maintenant dans le décret
d’application « Dans tous les cas, il ne doit être fait usage que de la force armée absolument nécessaire. »
Donc, même si par hasard les zones nucléaires des centrales seraient classés ZDHS, l’emploi de la force ressort de la légitime défense. Donc on n’a pas le droit de vous tirer dessus si vous voulez
y pénétrer. Vous me direz que c’est certainement le cas de la « zone civile sensible » qui s’applique aux centrales. Ben en fait, la protection contre l’intrusion de ce type de zone n’est prévue
qu’avec des moyens passifs. Retour à la case « légitime défense » pour lutter contre l’intrusion. Autrement dit, l’intrus ne craint rien s’il a le minimum d’intelligence de rester non violent. Il
suffit qu’un de la bande se dévoue pour discuter avec les forces de l’ordre et stériliser l’action de trois gendarmes (un qui menotte, un qui aide et le troisième qui protège le périmètre)
La phrase « c’eût été une réaction militaire – la force eût été utilisée » est fausse : notre ministre de l’intérieur est menteur ou incompétent.

[David]

Et si effectivement, comme vous le dites, ces terroristes n'existaient tout simplement pas ?

Ce que vient de montrer Greenpeace, c'est qu'il est incroyablement facile de pénétrer dans l'enceinte d'une centrale nucléaire.

Nous avons donc des terroristes amateurs capables de détourner simultanément plusieurs avions de ligne, capables de déclencher plusieurs explosions de bombes simultanées dans des trains de
banlieue,

Nous avons des cibles incroyablement faciles à atteindre pour un effet qui serait purement apocalyptique,

Et rien ? Pourtant, l'essence même du terrorisme, c'est de terroriser l'ennemi pour le convaincre d'abandonner la partie (quitter l'Afghanistan, quitter l'Irak, cesser de dicter leur politique aux
pays de confession musulmane,...), et un attentat dans une centrale nucléaire serait un moyen radical de nous amener à plier le genou.

Mieux encore, on peut penser qu'une tentative même ratée d'attentat contre une centrale nucléaire suffirait à nous filer une sainte trouille telle que dans les heures qui suivraient, tout le monde
serait dans la rue à exiger qu'on laisse les musulmans tranquilles chez eux.

Au lieu de quoi ces terroristes préfèrent s'en tenir à des objectifs symboliques, suffisamment impressionnants pour justifier l'invasion en retour de l'Afghanistant (en faisant un crochet par la
dictature laïque irakienne...), mais objectivement très insuffisants, loin de là, pour susciter cette sainte trouille normalement recherchée (et en plus ils ont eu le bon goût de faire sauter des
bâtiments qui devaient être désamientés, pour un coût absolument prohibitif...).

Il n'y pas à dire, ces terroristes sont tout à la fois drôlement fortiches et incroyablement stupides. Et pourtant, ils sortent tous de l'université.