Syrie : renforcement et dissolution...
27 Mai 2013 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique
Le pouvoir syrien, au départ de la guerre, était usé. Il avait une légitimité chancelante, et en déclin.
En effet, parvenue au pouvoir dans les années 1960, la minorité alaouite au travers des Assad souffraient de la corruption, de l'usure du pouvoir, et de son propre autoritarisme, ce qui, à long terme, est toujours contre-productif.
Comme on ne peut pas peser éternellement sur le couvercle de la marmite, il est arrivé une contestation,d'abord interne, et que certains ont trouvé malin d'appuyer militairement de l'extérieur, envoyant des floppées de jihadistes convertir les vilains syriens, pas assez enclin à soutenir la révolution, ou du moins, ne désirant pas une transition sauvage.
Comme le régime souffrant ne s'effondrait pas et combattait vaillamment, il faut voir, après deux ans de conflits, le bilan provisoire :
- incontestablement, le régime a repris du souffle, décrédibilisé et à bout de souffle, en 2011, il est crédité d'un large soutien populaire, visible dans les intentions de vote. Le score de Bachar el Assad atteindrait, selon la CIA, 75 %, et cette fois, pas besoin de bourrer les urnes ou d'être candidat unique.
- il a fait du fils de son père, un dirigeant réel, combattif, et ayant gagné de l'épaisseur.
- l'armée syrienne ne fait pas mine de s'effondrer, et au contraire, semble gagner notablement en combativité, et en expérience.
- la rébellion se dissout, d'abord par nationalités des différentes "brigades internationales", vertes, les unes affiliées aux fréres musulmans, les autres aux salafistes, reflétant leurs appuis extérieurs, ensuite dans un phénomène de décomposition du mouvement, où chacun fait désormais, ce qu'il veut.
- les succès obtenus par la rébellion se font rares, et jamais militairement, Raqqah a été conquise par ruse, et visiblement, le pouvoir ne desserre pas son emprise sur ce qu'il a perdu.
- En ce qui concerne l'extérieur, la politique syrienne, si elle était intransigeante avec israël, ne menaçait pas vraiment son voisin, faute de moyens. Aujourd'hui, l'armée syrienne s'est aguerrie, les S300 rôdent, et à eux seuls, mêmes non livrés, déstabilisent la domination israëliennes, et la collusion islamo-israëlo-saoudienne, devient visible.
- la politique d'austérité gagne aussi israël, et touche, cette fois, l'armée.
- Le Golan redevient une ligne de front active, susceptible de s'embraser.
On a donc tous les ingrédients occidentaux réunis : une politique agressive et aventureuse, des moyens militaires israëliens inefficaces, comme on l'a vu en 2006, et le "pat" devant le Hezbollah, une situation sociale israëlienne de plus en plus "occidentale", et des réductions de budgets militaires, dans une institution, qui, elle aussi, n'a jamais su ce que c'était...
De plus, il est visible que le bouillon déborde de la marmite, d'abord au Liban, où il y a combats entre alaouites et sunnites, en Turquie, où l'on parle, aussi, de "mur de séparation", mais aussi dans la péninsule arabique, pour ne pas parler de l'Irak, toujours en guerre civile.
Le Barhein est toujours une poudrière, comme le royaume saoudien, qui fait une guerre larvée au Yemen, lequel expédie des jihadistes en Syrie.
Comme un TOC, le royaume saoudien veut son mur avec le Yemen. Sans doute une mode, ou une conspiration de Bouygues ???
Bref, le moye orient semble se remodeler, mais pas dans la direction voulue...
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