Syrie Turquie : confrontation.
4 Septembre 2012 , Rédigé par Patrick REYMOND Publié dans #Politique
Il existe entre la Syrie et la Turquie, un très vieux contentieux, celui du Sandjak d'Alexandrette, ou Province du Hatay, après avoir été Syrienne, puis république sous mandat français jusqu'en 1939, à cette date, le jeu du conflit mondial fait que la France céde cette terre à la Turquie, qui l'a "turquifié", par un afflux de population alors que la majorité, au début des années 1920, était clairement Alaouite, à 65 %, proportion qui a baissé à 12 %, depuis.
Il n'empêche qu'une manifestion pro-Assad a eu lieu en Turquie même, et la population locale, même turque, apprécie assez peu tous ceux qui traîne dans la province, et, comme la carte l'indique, c'est un "coin", dans la Syrie, qui explique les événements d'Alep.
Carte : mandat de Syrie
Le pays est montagneux, et il est relativement facile de s'infiltrer dans les montagnes. Bien que visiblement l'armée syrienne fasse un carnage, les renforts ne manquent pas encore, le bruit ne
s'étant pas encore répondu, que le jihadiste c'était une denrée périssable, très vite périmée.
Mas, même à 5000 euros par mois, c'est pas très cher, il n'a pas souvent le temps de toucher la deuxième paie.
Pour la Turquie, le chaudron de sorcière en train de bouillir pourrait s'avérer très indigeste. En effet, la composition ethnique de la Turquie est plus diverse qu'il n'y parait. Si l'on connait les minorités Kurdes, Azéris, les plus importantes, il ne faut pas oublier que le reste a été turquifié et islamisé, pour créer une homogénéité factice.
Même le couvert islamiste s'avére fragile, et des minorités se considérent elles-mêmes comme non musulmanes, souvent converties pour des raisons administratives ou fiscales ou de simple survie (arméniens et grecs islamisés sont toujours présents).
La politique kemaliste des années 1920 s'avérait en fait très prudente, et avait pour but de créer une identité turque post-impériale.
En effet, un empire regroupe des populations très diverses, mais lui s'en fout, et la Turquie vaincue de 1920 avait l'optique de durer et de créer une identité Turque incontestable, c'est à dire grandement débarrassé de l'islam (Ataturk allant jusqu'à bastonner lui même des imams), passant à l'aphabet latin, beaucoup plus commode pour la langue turque (et d'une manière générale, pour beaucoup d'autres langues).
La Turquie, ce n'est pas moins de 30 peuples, et si quand tout va bien, tout va bien, quand on léve le couvercle, la mixture risque d'être indigeste. Notamment l'est Anatolien, avec ce qu'il reste d'Arménie, les kurdes, et un passé troublé avec l'Iran.
Tant que dure le "miracle économique turque", à grand coups de crédits et de déficits extérieurs, rien ne se passera, mais après ?
Les reliquats d'empire qu'il reste à la Turquie, peuvent s'avérer mortels.
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